Citations tirés de Jean-Paul Bernard (dir.), Assemblées publiques, résolutions et déclarations de 1837-1838. Montréal, VLB, 1987.304p.Que nous avons vu avec les sentimens de la plus vive indi-gnation les résolutions proposées à l'adoption de la chambre des communes, le 6 mars dernier, résolutions dont l'effet est de nous enlever toute garantie de liberté et de bon gouverne-ment pour l'avenir dans cette province.
(Proposé par Wolfred Nelson, Assemblée de Saint-Ours, 7 mai 1837)
Que l'emploi du revenu public de cette province, sans le consentement de nos représentans, détruit le seul contrôle constitutionnel que nous puissions exercer sur les actes ou les prétentions de l'exécutif et anéantit tout espoir de promouvoir l'éducation du peuple et de subvenir aux autres besoins du pays.
(Proposé par Ambroise Brunelle, Assemblée de Saint-Hyacinthe, 1er juin 1837)
Que ces mesures de coercition sont une renonciation volon-taire à l'affection et à la confiance du peuple comme lien politi-que entre le Canada et l'empire.
(Proposé par Joseph Légaré, Assemblée de Québec, 4 juin 1837)
Que nous nions au Parlement anglais, le droit de législater pour ce qui regarde les affaires intérieures de cette colonie, contre notre consentement et sans notre participation et nos demandes.
(Proposé par le Capitaine Beaulac, Assemblée de Saint-Ours, 7 mai 1837)
Que les propositions liberticides de lord John Russell […] on pour effet d'arracher au peuple du pays la dernière espérance qui lui restait, et le force à chercher ailleurs les sympathies qu'on lui refuse.
(Proposé par le docteur Lachaine, Assemblée de Sainte-Rose, 11 juin 1837)
Que nous appelons de tous nos vœux l'union entre les habi-tans de cette Province de toute croyance de toute langue, et origine, que pour la défense commune, pour l'honneur et le salut du Pays chacun doit faire le sacrifice de ses préjugés; nous donner la main pour obtenir un gouvernement sage et protecteur qui en faisant renaître l'harmonie fasse en même temps fleurir l'agriculture, le commerce et l'industrie nationale.
(Proposé par Léandre Dumouchel, Assemblée de Saint-Scolastique, 1er juin 1837)
Que dans les circonstances actuelles, il est urgent de recou-rir à tous les moyens de paralyser l'attaque dirigée contre nos droits et nos libertés, en tarissant la source du revenu que les mesures du ministère ont pour but de nous dérober.
(Proposé par le docteur Valois, Assemblée de Saint-Laurent, 15 mai 1837)
Qu'on ne se regarde plus liés que par la force au gouverne-ment anglais en attendant que de Dieu, de notre bon droit et des circonstances un sort meilleur, nous viennent les bienfaits de la liberté et d'un gouvernement plus juste.
(Proposé par Antoine Ducharme, Assemblée de Saint-Ours, 7 mai 1837)
Que nous cesserons de consommer les produits britanniques en encourageant les manufactures du pays, et cela en attendant de Dieu, de la justice de notre cause et de notre propre énergie l'occasion et les moyens de nous affranchir.
(Proposé par Pierre Célestin, Assemblée de Saint-Constant, 6 août 1837)
Que nous croyons devoir nous appliquer à ne consommer que des objets manufacturés dans ce pays ou introduits par contrebande.
(Proposé par Michel Plamondon, Assemblée de Saint-Hyacinthe, 1er juin 1837)
Qu'afin de donner à notre mouvement des moyens d'être utile à notre cause, nous croyons devoir recommander la création par souscription, d'un fonds patriotique, et qu'en reconnaissance des services de l'habile et constant défenseur de la Cause Canadienne ce fonds soit appelé le Tribut Papineau.
(Proposé par Joseph Ducharme, Assemblée de Saint-Hyacinthe, 1er juin 1837)
Que jusqu'en 1835, ce gouvernement machiavélique a été fardé des promesses les plus flatteuses qui ont été les ré-ponses de routine à toutes nos justes plaintes; et que le peuple de cette province a jusqu'alors cru à la sincérité apparente de ces promesses.
(Proposé par Joseph Courchène, Assemblée de Saint-François-du-Lac, 18 juin 1837)
Que cette violation de notre constitution est attentoire à liberté du peuple, et tend à détruire son existence politique, par le renversement prochain des lois, culte, langage, mœurs et autres institutions des habitans de cette province.
(Proposé par Michel McLure, Assemblée de Saint-François-du-Lac, 18 juin 1837)
Que nous considérons comme rompus et nul le contrat social qui nous attachait à l'Empire Britannique, qui en cessant de remplir ses engagements nous relève des obligations que les traités nous imposent.
(Proposé par Joseph Brassard, Assemblée de la Malbaie, 25 juin 1837)
Que l'adoption des résolutions Russell démontre un mépris absolu pour les justes demandes des habitans de cette province; qu'elle détruit notre confiance dans le parlement britannique, et qu'elle devrait porter la conviction chez le peuple Canadien, qu'à l'avenir, il ne doit attendre du gou-vernement du Royaume Uni ni redressement de ses griefs, ni respect pour ses droits politiques.
(Proposé par Robert Nelson, Assemblée de Montréal, 28 juin 1837)
Que vue les circonstances, il est d'un devoir impérieux de nous préparer à une crise menaçante par une stricte économie dans nos dépenses domestiques, et par l'encouragement de manufactures et l'emploi des ressources internes du pays.
(Proposé par Lewis Meggs, Assemblée de Stanbridge, 4 juillet 1837)
Que ce comté partage l'opinion que la tenure féodale ne convient plus au besoin du pays et que cette tenure doit être remplacée par une plus équitable et moins onéreuse.
(Proposé par Jean-Baptiste Paradis, assemblée de Napier ville, 12 juillet 1837)
Que nous devons employer tous les moyens en notre pou-voir pour égaliser les conditions sociales, arracher au gouver-nement tout espoir d'établir dans le pays un noyau d'aristocratie.
(Proposé par Paul Labelle, Assemblée de Sainte-Rose, 11 juin 1837)
Que l'honorable Louis-Joseph Papineau […] a toujours eu en vue le bien général de cette Province, et a préféré avoir la première place dans le cœur de tout bon Canadien.
(Proposé par Louis Archambault, assemblée de l'Assomption, 29 juillet 1837)
Que nous verrons avec plaisir l'occasion qui nous donnera les moyens de secouer le joug tyrannique qui pèse sur ce pays et que si nous prenons un jour les armes ça sera pour que le gouvernement actuel ne conserve pas un pouce de terre dans l'Amérique du Nord.
(Proposé par Louis Lerigé, Assemblée de Saint-Constant, 6 août 1837)
Que la religion ne fut pas établie par son divin fondateur avec l'Intention d'en faire un engin d'intrigues politiques, ni un instrument de parti ou d'opposition aux besoins moraux des peuples.
(Proposé par Antoîne Lanthier. Assemblée de Vaudreuil, 6 août 1837)
Qu'il est du devoir de tout Canadien, jeune et vieux, riche et pauvre, de se rallier aux hommes du peuple dans ce moment de crise et de danger.
(Proposé par François Gadbois, Assemblée des jeunes gens de Saint-Denis, 10 septembre 1837)
Qu'il devient urgent dans des circonstances aussi fâcheuses, de remplacer les officiers qu'une administration ennemie du pays nommera à ces charges par des hommes dignes de confiance.
(Proposé par Louis Lacoste, Assemblée des Six-Comtés, 23 octobre 1837)
Que cette assemblée approuve l'organisation de l'association politique des "Fils de la liberté" et qu'elle recommande aux jeunes gens de ces comtés de s'organiser de même et de former des branches de la société "des Fils de la liberté" dans chaque paroisse […] afin d'être préparés à se soutenir avec promptitude et effet les uns les autres, si les circonstances exigent d'eux la protection et la défense de leurs libertés me-nacées.
(Proposé par Côme Cartier. Assemblée des Six-Comtés, 23 octobre 1837)