• Plan du site
  • Nouveautés
  • Plus populaires
  • FAQ

Rubriques


 

 

Les Patriotes de 1837@1838 - Samuel Newcomb
 BIOGRAPHIE 
MOD
Samuel Newcomb
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




D'origine américaine, Samuel Newcomb est le fils de Cyrinius Newcomb et d'Anne Norris. Il parle l'anglais et est catholique (BOISSERY, 1995:294). En 1810, il se marie à Chambly avec Josèphe Stubinger (LEPAILLEUR, 1996:388). On peut supposer qu'il fait son apprentissage auprès de son beau-père. Il pratique la médecine d'abord à Boucherville, puis à Châteauguay, où il demeure lors des troubles en 1838. Newcomb à trois fils et deux filles et devient veuf en 1835. Ses trois fils (Henry, George et Samuel) prennent aussi part aux activités patriotes (BERNARD,1983:292-300). Les propriétés du Dr Newcomb sont incendiées pendant les rébellions. De retour d'Australie, il se remarie à l'âge de 77 ans avec Onésime Loranger à Montréal. Il aura un enfant de ce second mariage: Joseph Newcomb (LEPAILLEUR, 1996:388).

Il semble que les activités en faveur de la cause patriote du Dr Newcomb remontent à 1837 : son nom est recensé dans les journaux en tant que signataire à une invitation à Saint-Constant et à Montréal (Patriote 2001). L'événement qui nous fait connaître davantage le Dr Newcomb est la tentative de désarmement des sauvages du Sault Saint-Louis. Son fils Henry, probablement l'aîné des garçons, est âgé d'environ 30 ans en 1837. Il est manifestement présent aux côtés de son père à Châteauguay en 1838. Les dépositions regorgent de plaintes contre lui en raison du recrutement intensif qu'il exerce pour les Chasseurs du coin. (ANQ, P224:no 2244-2249-2252-2254). Quant à Samuel fils, les activités politiques auxquelles il prend part ne sont pas claires. En consultant les listes de prisonniers, nous savons qu'il fait un séjour à la prison et qu'il habite à Montréal (BERNARD, 1983:292). Dans son examen volontaire (en anglais) du 11 décembre 1838 (ANQ, P224:no 2253), Samuel Newcomb fils affirme être âgé de 24 ans et travailler pour M. Donegani en tant que commis. Il désire retourner aux États-Unis, rejoindre sa femme dans sa résidence permanente de West Plattsburg. Il ajoute avoir été fait prisonnier, jusqu'au quatrième jour du mois de novembre 1838. Samuel termine en disant que son père est anxieux de retourner aux États-Unis depuis deux ans. Cela suppose que les Newcomb proviennent de West Plattburg et qu'ils traversent souvent la frontière. Le troisième fils, George, commis à Châteauguay, visite aussi la prison. Mais on n'en sait guère davantage. Son nom apparaît dans un examen volontaire : " c'est le jeune George Newcomb qui m'en fournit une discaine [de cartouches] pour marcher sur le village des sauvages" (ANQ, P224:no 2242). Cette déposition laisse supposer que George est présent aux côtés de son frère Henry et de son père Dr Samuel Newcomb lors de l'expédition de Caughnawaga. Le 3 novembre, avec son fils Henry, Cardinal et Duquette, le Dr Newcomb discute de la stratégie à adopter : aller donner des renforts à Beauharnois ou à Laprairie (BOISSERY, 1995:56). Finalement, ne suivant pas les ordres de Robert Nelson, on décide tout de même d'aller désarmer les sauvages du Sault Saint-Louis (Caughnawaga) (SENIOR, 1997: 238). L'après-midi du 3 novembre, Henry met toutes ses énergies à rassembler les assermentés chez madame Duquette (ANQ, P224, no 2254). Ils décident d'abord de surveiller les loyaux en postant des sentinelles près du pont. Vers deux ou trois heures au matin du 4 novembre, les quatre chefs, accompagnés de 150 hommes (ANQ, P224, no 2252-2242), et Henry Newcomb, armé d'un sabre, (ANQ, P224, no 2243) commandent de marcher en direction de Caughnawaga. Au petit matin, ils arrivent au Sault. Le Dr Newcomb et ses comparses tentent de négocier avec les Amérindiens, son fils Henry est à ce moment dans les bois avec la majorité de la troupe. Cependant, 65 sont fait prisonniers et ensuite livrés aux autorités. Selon Sellar, un certain Newcomb réussit à s'enfuir (SELLAR, 1888: 515). Henry occupe la prison de Saint-Ours jusqu'au mois de juin 1838 (ANQ, P224, no 3082) et est transféré à la nouvelle prison de Montréal. Il reçoit sa sentence de haute trahison le même mois et sera libéré sous caution. George est aussi écroué à la prison de Montréal, il sera acquitté et libéré (BORTHWICK, 1884, 152). Quant au Dr Newcomb, il refuse toute collaboration avec les autorités et décline son examen volontaire, le 18 décembre 1838 (ANQ, P224, no 2263). Il reçoit le verdict de la peine de mort, mais il est finalement déporté. Lorsqu'il apprend la nouvelle, il est très surpris et "désespérait presque" (LANCTOT, 2000 : 133). Le Canadien rapporte que :" Tous ont fait preuve de fermeté, et le Dr Newcomb, malgré son âge assez avancé [65 ou 66 ans], et une santé delahiée qui fait craindre pour ses jours, s'est montré aussi courageux qu'aucun de ses compagnons d'infortune" (Le Canadien, 30 septembre 1839). Grâce aux journaux de ses compagnons d'exil, on apprend que Newcomb est très malade et souffre de problèmes asthmatiques durant le voyage (BOISSERY:1995, 180). Il est tellement proche de la mort que l'on craint pour sa vie à tout instant (PRIEUR, 1974: 159). On lui permet de ne pas participer à la tâche du samedi, c'est-à-dire brosser le plancher (LEPAILLEUR, 1996 : 43). Le 24 février 1940, il est très choqué contre Lepailleur, car ce dernier fait signer une lettre de remerciements pour le capitaine et le docteur du Buffalo. Rendu à Longbottom, avec le Dr Pierre-Hector Morin, il pratique la médecine gratuitement. Lepailleur rapporte que Newcomb est bienveillant pour ses compagnons malades et qu'il fait de son mieux pour les soigner, en particulier Louis Dumouchelle et Gabriel Ignace-Chèvrefils tous deux mort en Australie (LEPAILLEUR, 1996: 98-99,133 et PRIEUR, 186). Plus tard, il exerce la médecine à Sydney en compagnie du Dr Morin. Lepailleur rapporte qu'ils sont très mal logés, car le gouvernement ne paye pas de rente. En décembre 1842, Newcomb obtient une ration du gouvernement à la suite d'une demande (LEPAILLEUR, 1996 : 288 et 295). Lepailleur raconte que Newcomb et Pierre-Hector Morin vivent dans une pauvreté extrême, il leur procure des biens et quelques sous pour payer leur loyer (LEPAILLEUR, 1996 : 299). Samuel Newcomb revient au Canada en 1848 à 74 ans. Il décède en 1866 à l'âge de 92 ou 93 ans en confiant son fils Joseph à Charles Maréchal (LEPAILLEUR, 1996 : 388).

Stéphanie Beaupied

 


Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



Consulté 3123 fois depuis le 19-mai-01

"

   Réagir ou compléter l'information

   

Le matériel sur ce site est soit original, soit libre de droit. Vous êtes invités à l'utiliser 
à condition d'en déclarer la provenance. © glaporte@cvm.qc.ca