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Notaire et patriote, né le 13 mars 1808 à Saint-Philippe-de-Laprairie, fils de Louis Decoigne et de Marguerite Bezeau, Pierre-Théophile vient d'une famille d'origine noble très influente lors de la colonisation de la Nouvelle-France. Mais cette influence va disparaître graduellement à partir de 1780. Fils d'un notaire, capitaine d'une compagnie des Chasseurs de l'Acadie pendant la guerre de 1812, Pierre-Théophile suit les traces de son père. Il est reçu notaire le 7 octobre 1837 et s'installe dans le comté de Napierville (DBC, vol. 07 : 258-259).Il joue un rôle de première importance dans la préparation du soulèvement de 1838. En septembre 1838, il est assermenté à Champlain, dans l'État de New York, à titre de membre de l'Association des frères-chasseurs (DBC, vol. 07 : 258-259). Il participe activement aux préparatifs visant à prendre William Henry (Sorel). Il est responsable de rassembler les habitants de Contrecœur, de Saint-Ours et de Verchères. Il déclare : " ceux qui refuseront de marcher verront leurs propriétés brûlées et seront traités comme leurs plus cruels ennemis " (DBC, vol. 07 : 258-259). Il est un des chefs les plus redoutés du comté de l'Acadie. Mais le manque d'organisation fait finalement en sorte que l'attaque est reportée. Il fait également partie du groupe d'hommes qui affrontent les volontaires à Odeltown le 9 novembre 1838. Devant la défaite et le mandat d'arrestation lancé contre lui, Pierre-Théophile Decoigne tente de gagner les États-Unis, mais sans succès (Aubin, 2000 : 17). Il est arrêté le 11 novembre 1838 et incarcéré trois jours plus tard au Pied-du-Courant. Ses deux frères, Louis-Mars et Olivier, également recherchés, réussissent, quant à eux, à passer la frontière (DBC, vol. 07 : 258-259). Lors de son interrogatoire, Decoigne a dit qu'il n'avait eu qu'un rôle de dernier plan lors des insurrections : " Aussitôt rendu au champs de bataille, je pris un poste hors de danger et y demeurai jusqu'à la fin sans donner d'ordre à qui que ce soit. " (DBC, vol. 07 : 258-259) Le 2 janvier 1839, il est toutefois condamné à mort pour sa participation active aux rébellions. Il est exécuté en face de la prison neuve à Montréal, à neuf heures du matin le 18 janvier 1839 (Aubin, 2000 : 268). À ses côtés, il y avait Charles et Ambroise Sanguinet, Jacques Robert et Pierre Hamelin (Filteau, 1975 : 434). Avant l'ouverture de la trappe en bois, Decoigne prononça quelques mots, reconnaissant son erreur et implorant quelques prières (Aubin, 2000 : 268). Il avait de 31 ans. Une fois veuve, sa femme reçut une indemnité du gouvernement pour les inconvénients qu'elle avait dû subir au plan matériel pendant les rébellions (DBC, vol 07 : 258-259). Marc Allaire
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