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Les Patriotes de 1837@1838 - Debartzch, Pierre-Dominique (1782-1846)
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Debartzch, Pierre-Dominique (1782-1846)
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




Pierre-Dominique Debartzch est né le 22 septembre 1782 à Saint-Charles-sur-le-Richelieu. Fils unique de Dominique Debartzch, d'origine polonaise et marchand-fermier à Saint-Charles, et de Marie-Josephte Delorme (MEUNIER, 1986 : 13). À l'âge de quatre ans, son père fait faillite et doit s'exiler aux États-Unis alors que sa mère riche en terre et séparée de biens, retourne à Saint-François-du-Lac (MEUNIER, 1986 : 15).

Dès 1800, Debartzch devient orphelin de père et de mère et c'est à partir de ce moment qu'il entreprend sa cléricature à Montréal chez le maître Denis-Benjamin Viger et s'enrôle comme Enseigne de la milice de Montréal (MEUNIER, 1986 : 15). En 1802, il hérite des deux huitième de la seigneurie de Saint-Hyacinthe par la succession de sa mère et d'un autre huitième de sa tante Marie-Anne Delorme (CHICOINE, 1983 : 33). La même année, il entame des études de droit à l'Université d'Havard à Boston, puis part pour Europe pour deux ans (BOUCHARD, 1994 : 20). À son retour en 1806, il est admis au Barreau le 9 juillet En 1807, il est en Angleterre (MEUNIER, 1986 : 15).

Lorsqu'il revient en 1809, il se range du côté du parti canadien. Il est élu député du comté de Kent (Chambly) à la chambre d'Assemblée en compagnie de Louis-Joseph Papineau et, plus tard, de la circonscription de Surrey (1810-1814) (CHICOINE, 1983 : 33). Durant la guerre de 1812, il est fait lieutenant du 5ebataillon de la milice d'élite du Bas-Canada (DBC, vol. IX : 1977 : 255). Debartzch acquiert aussi par abjuration la seigneurie de Saint-François-le-Neuf (Saint-Charles) pour la somme de 4775 livres en mars 1813 (BOUCHARD, 1994 : 21). Dès lors, il devient seigneur entrepreneur et poursuit le développement économique des seigneuries de Saint-Hyacinthe et de Saint-Charles. En 1814, son oncle, le seigneur Hyacinthe-Marie Delorme, l'écarte de sa succession. Il devient en outre membre du Conseil législatif le 17 janvier 1814, fonction qu'il occupera jusqu'au 27 mars 1838. Il épouse le 25 juillet 1815 Josephte de Saint-Ours, fille de Charles de Saint-Ours, l'un des plus riches seigneurs canadiens de l'époque (DBC, vol. IX : 1977 : 255).

Sur la scène politique, Debartzch se démarque en 1822 lorsqu'il s'oppose radicalement au projet d'union avec le Haut-Canada en participant le 7 octobre à l'Assemblée antiunioniste de Montréal (DBC, vol. IX : 1861-1870, 1977 : 255). On le désigne pour communiquer les doléances du peuple et le refus massif du projet à la Chambre des Lords, mais il décline l'offre (MEUNIER, 1986 : 15). Au cours de l'année 1830, Debartzch organise et préside une assemblée de protestation à Saint-Charles-sur-le-Richelieu qui réunit les principaux habitants des comtés de Richelieu, de Verchères, de Saint-Hyacinthe, de Rouville et de Chambly. L'objet de cette assemblée patriotique était de dénoncer les injustices de l'administration coloniale ainsi que l'adoption de propositions visant une réforme du Conseil législatif et du Conseil exécutif (DBC, vol. IX : 1977 : 256). Accompagné de Louis Bourdages, il préside en 1832 une assemblée où sont adoptée à l'unanimité 21 propositions qui contenaient en germe les quatre-vingt-douze résolutions (DBC, vol. IX : 1977 : 256).

Le 28 février 1833, Debartzch, lance le journal réformiste l'Écho du pays avec comme premier rédacteur Alfred-Xavier Rambau (DBC, vol. IX : 1977 : 256). Selon Meunier, " C'est par ce journal, encore plus que par les assemblées, que Debartzch participait à la lutte politique. " (MEUNIER, 1986 : 56). D'ailleurs, Debartzch fait reproduire l'ensemble des 92 Résolutions dans son journal au mois de février 1834. Néanmoins, son journal sera la cible des journaux loyalistes tels que l'Ami du Peuple, la Gazette de Québec. Lorsque le gouverneur Gosford arrive au Bas-Canada (23 août 1835), Debartzch correspond de façon " journalière " avec le gouverneur (DBC, vol. IX : 1977 : 256).

À l'été 1836, Debartzch prend ses distances face au Parti patriote voyant que l'Angleterre n'accordera jamais un Conseil législatif électif, ce qui serait contraire à la constitution (MEUNIER, 1986 : 61). Ce changement radical d'attitude fit en sorte que la parution de l'Écho du Pays prit fin en juillet 1836 (BOUCHARD, 1994 : 111). À l'approche des troubles de 1837, Debartzch est de plus en plus sympathique à la cause loyaliste. Par contre, ce revirement ne se fit pas sans encombre ; Debartzch est victime d'un charivari à l'Assemblée de Saint-Ours qui se tient le 7 mai 1837 comme le rapporte Mgr P. -A. Choquette : " [...] le tyran Debartzch est conspué et réprouvé. Sa personne est l'objet d'horreur ; il peut à peine rentrer chez lui [...] " (MEUNIER, 1986 : 65). Le 22 août 1837, Pierre-Dominique Debartzch rejoint le rang des " chouayens ", lorsqu'il se retrouve parmi les conseillers modérés de l'Exécutif réformé où il siégera jusqu'en 1841 (FILTEAU, 1980 : 264). De plus, il use de quelque influence dont il jouit auprès du gouverneur Gosford et du général Colborne afin que des mesures de répression soient mises de l'avant pour rétablir l'ordre (GREER, 1997 : 257).

Durant la rébellion, Debartzch est forcé de quitter avec sa famille le village de Saint-Charles pour s'établir temporairement à Montréal (DBC, vol. IX : 1977 : 256). Le 22 novembre 1837, les patriotes occupent le manoir Debartzch. Au cours de la bataille de Saint-Charles-sur-le-Richelieu (25 novembre 1837), L'Ami du Peuple rapporte que son manoir fut mis à sac : " on ouvrit les caves de la maison seigneuriale ; on s'empara de la vaisselle et de l'argenterie. Les livres seigneuriaux et terriers tombèrent entre les mains de ces barbares qui les mirent en pièces et n'eurent pas honte de détruire une bibliothèque précieuse et considérable. " (L'Ami du Peuple, 25-11-1837). Plus tard, Debartzch réclamera des indemnités allant de 26 000 $ les pertes matérielles subies lors des rébellions (DBC, vol. IX : 1977 : 256). En 1841, il acquiert la seigneurie de Cournoyer (Saint-Marc) où il se retire avec sa famille et meurt le 6 septembre 1846, à l'âge de 63 ans. Debartzch, fervent militant patriote à ses débuts, fut détesté par la suite lorsqu'il se rallie à la cause loyaliste.

Stéphane Hayes

 




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