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Né le 8 novembre 1778 à Québec, décédé le 3 octobre 1850 dans la même ville. Prêtre catholique et archevêque de Québec entre 1825 à 1840. Fils de Marguerite Vallée et de François Signay. Neuvième enfant d'une famille de 11 enfants, la plupart décédés avant d'avoir 18 ans [DBC, volume VII].Joseph Signay, entre au petit séminaire de Québec en 1791 et son séjour dure six ans. Par la suite, il fera son entrée au grand séminaire de Québec jusqu'en 1802. Signay agit bientôt à titre de professeur et est ordonné prêtre à Longueuil le 28 mars 1802. Il devient vicaire à Chambly et à Longueuil, et curé de la paroisse Saint-Constant le 1er octobre 1804. En 1814, l'évêque de Québec, Joseph-Octave Plessis offre le titre de curé de Québec à Joseph Signay. Il aura pour mandat de redresser les finances de la paroisse et des édifices religieux qui y sont rattachés. Son cheminement professionnel l'amène en 1825 à devenir le coadjuteur de Mgr Bernard-Claude Panet, le nouvel archevêque de Québec, suite à la mort de Mgr Plessis. Finalement, le 16 février 1833, Joseph Sygnay devient le troisième archevêque de Québec en raison de la démission de Mgr Panet. Parce que le diocèse de Québec devait répondre aux besoins ecclésiologiques de l'ensemble du territoire bas-canadien, Mgr Signay, sous la pression de l'évêque auxiliaire de Montréal, Mgr Lartigue, signe une requête le 5 juillet 1831 [Lemieux, 1989:66], pour la création d'un diocèse à Montréal. L'insistance de Mgr Lartigue a créer un diocèse à Montréal vise à améliorer ses chances de devenir le premier évêque de Montréal mais surtout, de normaliser ses relations avec les Sulpiciens du séminairede Montréal mécontents de sa nomination à titre d'évêque auxiliaire en 1820 [Lemieux, 1989:65]. Cette requête signée par Mgr Signay et Mgr Panet, à l'endroit du gouvernement britannique, fut rejeté d'une part, par le gouverneur général Lord Aylmer et d'autre part par le cardinal Weld à Rome, car ils présumaient que Londres s'opposerait à l'érection du diocèse de Montréal [Lemieux, 1989:67]. Après avoir entendu l'opinion de la commission d'enquête britannique sur les causes de l'agitation politique qui régnait dans le Bas-Canada et une fois convaincu que cette commission ne se mêlerait pas de l'érection du diocèse de Montréal, Signay cède à la pression et adresse la demande officielle à Rome, le 24 décembre 1835 [Lemieux, 1989:68]. Dès avant les rébellions, l'évêché de Québec, ainsi que l'ensemble du clergé canadien, va prendre ses distances vis-à-vis du Parti patriote. Le clergé entretient de fortes réserves avec le discours réformiste à propos de la démocratie, les libertés politiques, le progrès social, la séparation de l'Église et de l'État et l'adhésion à une constitution républicaine [Lemieux, 1989:378].. Au sein même du clergé, certains curés comme Jean-Baptiste Saint-Germain, curé de Saint-Laurent, aurait voulu une prise de position publique de la part de Mgr Signay contre le mouvement révolutionnaire à venir. A l'opposé, le curé Étienne Chartier de Saint-Pierre-les-Becquets, souhaitait que Mgr Signay endosse son parti pris en faveur des patriotes [Lemieux, 1989:379]. Signay adopte, en fait, une attitude de respect envers les coutumes, c'est-à-dire, qu'il offre sa collaboration aux autorités britanniques en place en autant que les intérêts religieux ne sont pas menacés. La région de Québec est peu touchée par les rébellions. Cependant, à la suite des premiers combats, Signay publie le 11 décembre un mandement où il demande à ses diocésains de respecter l'autorité et de rester pacifique, comme l'enseignent l'Écriture et les documents pontificaux du pape Grégoire XVI. Mgr Signay y réprouve l'insurrection armée, la jugeant "inefficace, imprudente, funeste et criminelle aux yeux de Dieu et de la Sainte religion" [Lemieux, 1989:389]. Au lendemain de la défaite des patriotes à Saint-Eustache et à Saint-Benoit, les 14 et 15 décembre 1837 [Lemieux, 1989:388], l'évêque de Québec n'a pas offert des funérailles religieuses aux Patriotes décédés. De concert avec le gouverneur Gosford, Signay entreprend aussi le lundi 26 février 1838, une journée d'action de grâce pour célébrer le rétablissement de l'ordre au Bas-Canada [Lemieux, 1989:389]. Après les rébellions, Mgr Signay demande cependant à son clergé d'user de son influence pour faire signer une requête contre l'union des deux Canadas. Le clergé s'opposait au Bill d'union des deux Canada proposé par Lord Durham, car il craignait d'y perdre les privilèges acquis lors de la signature de l'Acte de Québec. Les dix dernières années de l'épiscopat de Mgr Signay (de 1840 à 1850) sont marquées par inertie dans l'administration du diocèse et le peu de confiance que Signay inspire au puissant évêque de Montréal, Mgr Bourget. Benoit Gérard
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