|
Créé en 1834, le comté de Saint-Hyacinthe est coincé entre le comté de Richelieu, Rouville et Shefford. Il est entièrement découpé en sept seigneuries : de Ramesay, Rosalie, Delorme, Debartzch, Mondelet, Yamaska et Dessaulles propre où se trouve le village de Saint-Hyacinthe et le domaine du seigneur Jean Dessaulles. Ces seigneuries sont généralement de petites tailles mise à part la seigneurie de Ramesay et celle de la famille Dessaulles : Dessaulles propre. Le comté de Saint-Hyacinthe possède un relief uni et assez plat. Seul les monts Saint-Hilaire, Yamaska et Rougemont brisent la monotonie du paysage (HUDON, 1996 :21-21). L'élément dominant de cette région et qui rend son sol propice à l'agriculture est l'argile qui a été déposée par la mer de Champlain (BLANCHARD, 1953 :30-31). Selon Voyer, la qualité du sol, qui est rapidement éprouvée, incite le comté au développement agricole particulièrement les cultures céréalières. Selon le recensement de 1831, le blé, l'avoine, l'orge et le seigle représentent presque les deux tiers des récoltes locales. L'autre tiers est constitué de pommes de terre et de pois (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1998 :220). La rivière Yamaska, qui sépare le village de Saint-Hyacinthe en deux parties, concède aussi des atouts considérables à la région (HUDON, 1996 :22). Les premiers colons commencent à s'installer entre 1756 et 1779 (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1998 :25). Jusqu'en 1780, le développement du comté de Saint-Hyacinthe demeure limité à cause des difficultés à navigation sur la rivière Yamaska ainsi qu'à cause de l'éloignement du comté par rapport à Montréal. La population du comté s'accroit à nouveau dans les années 1830. En 1832, elle atteint 14 000 personnes, réparties en six paroisses : La Présentation (1806), Saint-Damase (1817), Saint-Césaire (1822), Saint-Pie (1828), Sainte-Rosalie (1832) et Saint-Dominique (1833) (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1998 :131).Le 7 mai 1792 lorsqu'un édit partage le Bas-Canada en 27 comtés électoraux, la seigneurie de Saint-Hyacinthe est d'abord rattachée au comté de Richelieu. Les deux premiers candidats élus habitent Saint-Denis. Il s'agit de l'arpenteur Séraphin Cherrier et du marchand Pierre Guérout (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1998 :74). En 1829, un redécoupage électoral porte le nombre de comtés à 40 ; l'ancien comté de Richelieu est divisé en quatre pour former, entre autres, la circonscription de Saint-Hyacinthe. Jean Dessaulles, député de Richelieu depuis 1816, représente dorénavant le nouveau comté avec Louis Raynaud dit Blanchard (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1998 :75). Le comté de Saint-Hyacinthe a une population à très forte majorité française qui élit des députés francophones votant avec la majorité réformiste. Louis-Joseph Papineau est très populaire chez de la population du comté où il vient très souvent visiter sa sœur, Marie-Rosalie Dessaulles, née Papineau, épouse du seigneur de Saint-Hyacinthe. Plusieurs réunions et assemblées patriotes ont lieu dans le comté de Saint-Hyacinthe. Suite à la fusillade du 21 mai 1832, des réunions s'y tiennent afin de dénoncer la mort des trois Canadiens français. Lors du dépôt des Résolutions Russell au printemps 1837, on voit apparaître l'organisation d'un vaste mouvement de protestation. Le 1erjuin 1837, le comté de Saint-Hyacinthe tient une première assemblée anti cohercitive (BERNARD, 1996 :3). Le 23 juin de la même année, une assemblée importante dénonce la proclamation de lord Gosford visant justement à les interdire (LACOURSIÈRE,1996 :324). Dix personnes par paroisse sont élues au début du mois d'octobre 1837 pour représenter leur comté à l'assemblée des Six Comtés avec celles de Richelieu, Rouville, Chambly, Verchères et l'Acadie (BERNARD, 1996 :5). Le comté de Saint-Hyacinthe ne connaît pas de pertubation notable durant les troubles. Par contre, les défensseurs de Saint-Denis et de Saint-Charles sont épaulés par des rebelles venant, entre autres, de Saint-Hyacinthe (BERNARD, 1996 :8-9). Aucun habitant de Saint-Hyacinthe ne connaît la déportation ni la pendaison. Une liste de deux mille Patriotes établie en 1983 en dénombre 35 dans le village de Saint-Hyacinthe et 86 dans l'ensemble du comté (SOCIÉTÉ D'HISOITRE, 1998 :78). La déposition d'Alexis-Arthur Delphos nous apprend que le 23 novembre 1837, une soixantaine d'hommes armés sous la direction du docteur Thomas Bouthillier de Saint-Hyacinthe demande l'absolution au curé Édouard Crevier avant de se rendre au combat de Saint-Charles (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1996 :78). Tous les députés du comté de Saint-Hyacinthe entre 1830 et 1838, Louis Raymond, Louis Poulin et Thomas Bouthillier, figurent sur la liste des insurgés de 1837 (SOCIÉTÉ D'HISTOIRE, 1996 :78). Cependant, le rôle des habitants du comté de Saint-Hyacinthe durant les Rébellions se limite surtout à fournir des moyens d'évasion aux fugitifs dont Louis-Joseph Papineau (FILTEAU, 1942 :50). Fanie Perras
| |