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Les Patriotes de 1837@1838 - Lartigue, Jean-Jacques (1777-1840)
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Lartigue, Jean-Jacques (1777-1840)
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




Jean-Jacques Lartigue naît à Montréal le 20 juin 1777 du mariage de Jean-Jacques Lartigue, chirurgien, et de Marguerite Cherrier. Enfant unique, né après onze ans de mariage, il est considéré comme "un présent du ciel". Fille de François-Pierre Cherrier, marchand et notaire seigneurial, et de Marie Dubuc, de Longueuil, Marguerite est l'aînée d'une famille de douze enfants. Sa soeur, Rosalie, épousera Joseph Papineau, le père de Louis-Joseph. Jean-Jacques Lartigue et Louis-Joseph sont donc cousins.

Étudiant au Collège de Montréal, dirigé par les Sulpiciens, Jean-Jacques Lartigue est un brillant élève qui collectionne premiers prix et accessits. À la fin de ses neuf années d'études, il décide d'embrasser le droit. Entre 1791 et 1796, il fait des stages chez les avocats Louis-Charles Foucher et Joseph Bédard. En septembre 1797, il abandonne l'étude du droit et entre dans les ordres. Mgr Pierre Denaut, évêque de Québec depuis 1797 et curé de Longueuil depuis 1789 (CHAUSSÉ, 1980: 38), lui confère la tonsure et les ordres mineurs.

Il poursuit ses études théologiques, tout en enseignant au Collège de Montréal. Sous-diacre en 1798, diacre en 1799, il devient secrétaire de Mgr Denaut et est ordonné prêtre le 21 septembre 1800. Il accompagne le prélat dans ses visites pastorales et le seconde pendant six ans. Après la mort de Mgr Denaut en 1806, Jean-Jacques Lartigue obtient la permission de s'agréger au Séminaire de Saint-Sulpice (TÊTU, 1889: 455),.

Chez les Sulpiciens, il s'occupe principalement du ministère paroissial à l'église Notre-Dame. Il travaille également à une adaptation de la Bible, un projet qui ne verra jamais le jour. On lui confie à l'occasion des missions plus délicates, comme en 1812, celle de convaincre les miliciens récalcitrants de Pointe-Claire d'obéir aux ordres de conscription. Il aide également Mgr Bernard-Claude Panet, coadjuteur de Mgr Joseph-Octave Plessis, l'évêque de Québec, au cours de six visites pastorales dans la région de Montréal.

À la demande du supérieur du Séminaire Saint-Sulpice, en 1819, Lartigue accompagne Plessis et son secrétaire l'abbé P.-Flavien Turgeon, dans un voyage à Londres. Mgr Plessis souhaite régler la question délicate de la division du diocèse de Québec et, pour ce faire, obtenir l'assentiment du Secrétaire d'État aux colonies. Lartigue est chargé de sonder les autorités britanniques au sujet des biens que le Séminaire possède à Montréal, dont les titres de propriété sont contestés par les autorités civiles et par certains juristes (CHAUSSÉ, 1980: 76). Avant de se rendre à Rome, Plessis obtient de lord Bathurst un accord de principe pour la nomination de deux évêques: pour y arriver, il renonce au titre d'archevêque que Rome lui a décerné quelques semaines auparavant sans l'autorisation du gouvernement anglais. Les noms de Jean-Jacques Lartigue et de Joseph-Norbert Provencher sont retenus et approuvés par Bathurst. Sur ordre exprès du pape, Lartigue est finalement nommé "évêque de Thelmesse en Lycie, auxiliaire, suffragant et vicaire de l'évêque de Québec" (CHAUSSÉ, 1980: 83).

Il reçoit la consécration épiscopale des mains de Mgr Plessis le 21 janvier 1821. Commence alors pour lui une lutte de près de quinze ans avec les Sulpiciens. Ceux-ci ne veulent pas d'un évêque à Montréal. Lartigue, qui ne veut pas s'installer à Longueuil comme l'avait fait Mgr Denaut, se voit dans l'obligation, au cours des années suivantes, de faire construire sa propre résidence et une église particulière (l'ancienne église Saint-Jacques), alors que les Sulpiciens procèdent, à peu près au même moment, à la construction d'une nouvelle église à côté de l'ancienne église Notre-Dame devenue trop petite à cause de l'augmentation du nombre de paroissiens sur le territoire de Montréal.

La guerre froide avec les Sulpiciens ne s'éteindra qu'en 1835, alors que s'effectuera un rapprochement entre les Sulpiciens et Lartigue en vue de l'érection du diocèse de Montréal comme entité séparée du diocèse de Québec. Soulignons que les gouverneurs britanniques, qui se sont succédés à la tête de la colonie, se sont objectés pendant plusieurs années à cette érection. Lartigue a toujours cru, non sans raison, qu'on l'ostracisait à cause de ses liens de parenté avec Louis-Joseph Papineau.

Les relations entre l'évêque de Thelmesse et le Parti canadien seront relativement cordiales au début de son épiscopat. Les deux collaboreront au moment de la pétition contre le projet d'Union en 1822. Mais la loi des écoles, le bill des Fabriques (1831) et les attaques répétées de certains membres du Parti patriote contre le clergé contibueront à crisper les relations entre les deux cousins. En 1821, tout en regrettant la conduite des Sulpiciens à l'endroit de l'évêque, Papineau faisait remarquer dans une lettre: "J'avoue pourtant que, comme voisin, je n'aimerais Mgr Lartigue qu'un peu, de peur qu'il ne s'avisât de me vouloir prêcher. Mais pour l'avancement de l'établissement du clergé canadien, parce que ses intérêts sont liés à tous les autres intérêts canadiens, je me résignerais encore à cette incommodité, comme à toutes les autres, que je ne voudrais pas supporter comme particulier, que je supporte comme homme public" (PAPINEAU, 2000: 47). Mgr de Thelmesse, qui a la plume facile, fait paraître dans divers journaux des lettres signées d'un pseudonyme qui attaquent directement les politiques du Parti patriote.

Au moment de la publication des deux mandements contre les rébellions (octobre 1837 et janvier 1838), Lartigue, qui a été finalement nommé évêque de Montréal le 13 mai 1836 et intronisé le 8 septembre suivant, est, dans les faits, l'un des plus grands adversaires des "prétendus patriotes" et de Papineau. Sa correspondance avec ses curés et les autorités religieuses est remplie de commentaires désagréables à leur endroit. Il profite d'ailleurs d'un banquet tenu le 25 juillet 1837, à l'occasion du sacre de son coadjuteur, Mgr Ignace Bourget, pour s'élever contre l'esprit révolutionnaire, la révolte contre le gouvernement et la contrebande. Un compte-rendu du discours, qui devait être de nature privée, se retrouve dans L'Ami du Peuple et cause scandale. La Minerve du 27 juillet 1837 étrille littéralement celui qu'elle qualifiera par la suite d'"ancien patriote" et d'"évêque chouayen" (CHAUSSÉ, 1980: 195ss).

L'affaire devait du reste s'envenimer: "Le 22 octobre 1837, plus de douze cents patriotes défilaient devant l'église Saint-Jacques pour protester contre les directives de l'évêque de Montréal " (CHAUSSÉ, 1980: 199). Se sentant menacé, Lartigue songe à démissionner en faveur de son coadjuteur et à se réfugier au Séminaire de Québec (RAPQ, 1945: 257). Il ira plutôt se reposer à l'Hôtel-Dieu. Le premier mandement de l'évêque de Montréal sur les troubles est daté du 24 octobre.

La notice biographique officielle et anonyme de Jean-Jacques Lartigue (MANDEMENTS, 1869: xii) laisse pudiquement entendre qu'il "avait un caractère vif, qui donna beaucoup d'exercice à sa vertu".Moins délicat, le duc de Richmond écrivait à Bathurst en 1819: "Il a des talents et une très bonne opinion de lui-même, mais je suis informé qu'il a encore à apprendre qu'il y a dans le monde des gens dont les connaissances et l'intelligence sont supérieures aux siennes (CHAUSSÉ, 1980: 84). En privé, Lartigue estimait que les évêques de Québec se montraient trop mous envers le gouvernement. Il aurait souhaité que l'Église catholique fasse preuve de plus d'indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

Il meurt le jour de Pâques, 19 avril 1840.

Martial DASSYLVA

 




Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



Consulté 7011 fois depuis le 19-mai-01
 [Nom]  (9 février 2010)
merci mme bilodeau! le projet va etre plus facile!!!!!
   (27 février 2008)

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