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Hortense Prévost Globensky naît en 1804 à Saint-Eustache, fille du docteur Auguste-France Globensky, polonais, et de Marie-Françoise Brousseau (DCB, X; 398). En 1834, Frédéric-Eugène Globensky, le frère d'Hortense Globensky, se présente aux élections de Deux-Montagnes comme candidat au parti tory. Ce sont les représentants du Parti patriote qui sont élus. L'attachement d'Hortense Globensky pour le parti constitutionnel ne passe pas inaperçu. Dans la nuit du six juillet, une cinquantaine de patriotes tentent de saccager sa maison. Hortense Globensky, qui venait de perdre un de ses enfants, refuse d'abandonner la dépouille. Elle s'installe à une fenêtre et braque un fusil sur les jeunes patriotes de Deux-Montagnes; ils se retirent (DCB, X;398). Le Populaire relate et exalte les actions de Globensky : " Honneur! Cent fois honneur à la mère de famille, à la femme de cœur qui a pu concevoir et exécuter une action aussi héroïque... " (RUMILLY, 1977; 445). Elle prend l'habitude des bagarres politiques. Le 15 octobre 1837, au sortir de la messe, des Patriotes de Saint-Eustache incitent les paroissiens à se rebeller contre le gouvernement. Hortense Globensky prend la parole et encourage plutôt les habitants à rester fidèles au gouvernement (DCB, X; 398). Lorsqu'on veut la faire taire, elle sort un pistolet en menaçant de tirer si quelqu'un l'approche (DCB, X; 398). Cette habitude qu'elle a de brandir un pistolet chargé lui attire des ennuis : les Patriotes de Saint-Eustache la font inculper pour possession d'arme à feu (GREER, Allan, 1997; 196). Elle récidive en novembre, répétant le même geste contre des Patriotes qui ne manquent pas une seule occasion de la provoquer (DCB, X; 398). Après la bataille de Saint-Eustache, plusieurs personnes des environs se rendent chez elle et expriment leur regret de ne pas l'avoir écouté (DCB, X; 398). Ils la supplient d'intercéder auprès de son frère, le colonel Maximilien Globensky, en faveur des Patriotes arrêtés par John Colborne (DCB, X, 398). Elle accepte et parvient à faire libérer plusieurs prisonniers. Elle obtient l'admiration des tories de Montréal; les constitutionnels expriment leur appréciation à Hortense Globensky en lui offrant une fontaine à thé en argent (GREER, 1997; 197) sur laquelle est inscrit : " en témoignage de l'héroïsme au-delà de son sexe... "(DCB, X; 398). On la surnomme la chevalière des Deux-Montagnes et l'héroïne du Nord (DCB, X; 398).
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