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Les Patriotes de 1837@1838 - Chouans ou Chouayens
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Chouans ou Chouayens
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




Appellation utilisée au temps de la Révolution française, le terme Chouans désigne les paysans royalistes du Maine et de Bretagne qui prirent les armes contre la première République française (LAROUSSE, 1989 : 2204). Cette dénomination leur vint du sobriquet d'un de leur chef royaliste et ancien faux saunier, Jean Cottereau dit Chouan. Son contexte d'apparition dans la vallée du Saint-Laurent selon Gérard Filteau remonte à la Guerre de la Conquête (1754-1760) s'en servait pour désigner certains soldats qui avaient flanché à la prise du fort Chouaguen, prononcé Chouayen par le peuple (FILTEAU, 1980 : 33). Dans le contexte des revellions, il désigne des individus transfuges qui renforcent le " parti Anglais ". " Les patriotes les haïssent davantage encore plus que les violents bureaucrates de même que les chansonniers les stigmatisent et les désignent au mépris populaire. " (FILTEAU, 1980 : 34). " Détestés par les membres du " parti Canadien ", ils sont encore tenus en suspicion par les Anglais, et aucun d'eux ne possèdent quelque influence. " (FILTEAU, 1980 : 34). Les Bureaucrates leur confient des postes clés au sein du conseil législatif pour que l'Angleterre croit qu'une forte proportion du peuple canadien se rallie à elle. Fernand Ouellet désigne les Chouaguens comme étant des membres des professions libérales, plus ou moins liés à l'administration ou aux milieux d'affaires, qui s'opposent au Parti canadien. "Ils sont qualifiés de traîtres ou de chouaguens" (OUELLET, 1966 : 125).

J. -M. Mondelet, candidat du parti breton, apprend le coût de la déloyauté nationale selon les propos lancés en public par Joseph Bédard pendant le poll : " [...] que je ne devais pas être élu, parce que j'étais une créature du gouvernement, capable de sacrifier les électeurs, leurs femmes et leurs enfants pour une place ; qu'il fallait se dispenser de nommer ces traîtres à leur patrie ; que je favoriserais aux dépens des électeurs les intérêts du ministère ; d'autres que j'avais proposé de faire assigner une taxe de dix piastres par casque... " (ASQ, 1809 : 240-243).

Ainsi, Dominique Mondelet quitte en 1832 le Parti patriote lorsqu'il accepte le poste honoraire de conseiller exécutif ce qui, suscite l'indignation parmi l'aile radicale du Parti patriote (DBC, vol. IX : 1977 : 618). En 1835, il publie un pamphlet contre l'organisation de groupes de Patriotes et contre les articles incendiaires et anticléricaux des journaux populaires (DBC, vol. IX : 618).

Clément-Charles Sabrevois de Bleury connaît un sort similaire en 1837 lorsqu'il accepte la vice-présidence d'une assemblée des partisans du gouverneur Gosford que présidait George Moffat pour aller siéger au Conseil législatif le 22 août 1837 (DBC, vol. IX : 1977 : 769). Enfin, Pierre-Dominique Debartzch fait de même lorsqu'il abandonne son poste de député du Parti canadien le 17 janvier 1834 (DBC, vol. IX : 1977 : 255). Pierre-Édouard Leclère manifeste explicitement sa désapprobation à l'égard des " effets immoraux et désorganisateurs des mesures sollicitées par le biais des rassemblements populaires ", plus particulièrement, les conseils pernicieux donnés par les militants du Parti patriote : de pratiquer l'importation clandestine (DBC, vol. IX : 1977 : 506). Par conséquent, Leclère participe à des séances d'infiltration du Parti et cible les assemblées publiques de même que les Fils de la liberté (DBC, vol. IX : 1977 : 506). Grâce à son réseau d'informateurs et à un système de récompenses, il fait espionner des individus et transmettre des renseignements au secrétaire du gouverneur (DBC, vol. IX : 1977 : 506). En 1838, il seconde le Conseil spécial qui gouverne le Bas-Canada, émet et signe des mandats de perquisitions policières dont celui qui devait mener à l'arrestation de François Lemaître, rédacteur du journal La Quotidienne (DBC, vol. IX : 1977 : 506). Michel Bibaud, est qualifié d'historien " chouayen ". Selon Gérard Filteau, celui-ci sympathise complaisamment avec le gouvernement colonial et se montre d'une extrême sévérité envers le Parti patriote qu'il juge incapable, imbu de doctrines échevelées et engagé dans une lutte chimérique (DBC, vol. VIII : 1985 : 98).

Stéphane Hayes

 


Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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