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Les Patriotes de 1837@1838 - Lettre de Hindelang le jour de son exécution
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Lettre de Hindelang le jour de son exécution
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




Prison de Montréal, 15 février 1839, 5 heures du matin

Cher baron,

Avant que la vengeance et la cruauté aient tout à fait détruit les pensées d'un homme qui méprise ces deux sentiments et les laisse à ses bourreaux, je veux te communiquer encore ma manière de voir quoique tu la connaisses. Il est certaines gens qui savent se comprendre, il suffit pour cela d'un coup d'œil et d'un mot.

La potence réclame sa proie ;--c'est une main anglaise qui l'a dressée.

-- Nation cruelle et sauvage, êtres arrogants et sans générosité, en rappelant dans ce malheureux pays, en surpassant même en atrocité les siècles de la Barbarie, que n'en avez-vous aussi conservé les usages? Il manque encore quelque chose à votre joie -- la torture ! Ah si vous l'aviez ! N'êtes vous pas les maîtres ? Que craignez-vous donc ? Un forfait de plus ne doit rien coûter à des âmes comme les vôtres ? Je ris de votre potence, je rirai de vos efforts à tourmenter vos victimes ! Liberté, liberté, qu'il serait beau de souffrir pour toi, qu'il serait beau de faire comprendre aux Canadiens, tout ce que tes amants reçoivent de force et de courage en te servant!

Réveille-toi donc, Canadien, n'entends-tu pas la voix de tes frères qui t'appellent? Cette voix sort du tombeau, elle ne te demande pas vengeance, mais elle te crie d'être libre, il te suffit de vouloir. Arrière, Anglais, arrière, cette terre que vous foulez, vous l'avez baignée d'un sang généreux, elle ne veut plus te porter, race maudite, ton règne est passé! Puis quand ils se réveilleront mes bons Canadiens, tu seras avec eux, baron, tu les aideras, et moi je te bénirai, toi et tous ceux qui feront comme toi.

Et toi, France, tes généreux enfants n'ont-ils pas encore compris qu'ils ont ici des frères? Rappelle toute tu haine si bien méritée contre les Anglais, s'ils le pouvaient eux, ils ne t'épargneraient pas!

Adieu! cher baron, adieu! mon digne ami, pour toi je ne meurs pas tout entier, je vivrai dans ton cœur, comme dans celui de tant de généreux amis. Non, non, la mort n'a rien d'affreux, quand elle laisse derrière elle de longs et glorieux souvenirs. Mon corps aux bourreaux, mais mes pensées et mon cœur appartiennent à ma famille et à mes amis...

Sois homme et n'oublie jamais un de tes bons et vrais camarades.

CHS HINDELANG.

Source: Les Patriotes 1837-1838 de Laurent Oliver David, P 259, 260, 261, J Frenette Éditeur Inc. 1981.

 




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