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Les Patriotes de 1837@1838 - Gagnon, Lucien (1793-1842)
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Gagnon, Lucien (1793-1842)
Article diffusé depuis le 14 octobre 2000
 




Lucien Gagnon, aussi appelé Julien, est né à Laprairie le 8 janvier 1793. À partir de 1816, il est un agriculteur prospère à la pointe à la Mule dans la paroisse de St-Valentin (aujourd'hui St-Blaise; Fortin, 1988 : 162). En effet, il possède 360 arpents de terre, 5 chevaux, 25 têtes de bétails et une quantité énorme de céréales (Greer, 1997 : 26). La ferme se situe le long de la rivière Richelieu près de la Grande-Ligne (Cadieux, 1988 : 261). Gagnon s'est marié à deux reprises, la première fois en 1815 à Catherine Cartier et ensuite, à Sophie Régnier en 1828 (Fortin, 1988 : 162). Ce paysan robuste, de taille moyenne, actif et impétueux est aussi surnommé "Gagnon l'habitant " (David, 1981 : 112). D'après Fortin, cet homme invincible et inlassable était reconnu par les bureaucrates et les indécis comme la "terreur du village " (Fortin, 1988 : 162). Ses activités d'avant les rébellions sont méconnues et puisqu'il n'a jamais été fait prisonnier, les seules informations dont nous disposons sur lui proviennent de témoignages souvent influencés par des menaces judiciaires (Fortin, 1988 : 162). Pendant les troubles, il fera partie des rebelles de la région du Richelieu en devenant "chef populaire " en qui le peuple, connaissant sa sincérité, trouve quelqu'un pour l'entraîner (David, 1981 : 112). C'est à partir de l'assemblée de St-Charles, de laquelle il revient plus ardent que jamais, qu'il est convaincu de la nécessité de pousser la résistance jusqu'à l'insurrection (David, 1981 : 112).

Selon Elinor Kyte Senior, il est, lors des rébellions, l'un des chefs rebelles du sud de Montréal avec Nelson et le Dr Cyrille Côté (Senior, 1997 : 249). Sa demeure, solidement bâtie, était le quartier-général des Patriotes de la région pendant les rebellions. En plus d'organiser de nombreux charivaris (Fortin, 1988 : 164), Gagnon est à la bataille de Moore's Corner. Étant donné le nombre d'armes trop restreint dont les rebelles disposaient pour attaquer les troupes trop fortes à St-Jean, Lucien Gagnon tente d'aller en chercher aux États-Unis (Cadieux, 1988 : 260). C'est le 1er décembre 1837 qu'il commence les préparatifs de cette excursion. Pour transporter les armes, il recrute des gens de la région, tout au long de sa route vers Swanton aux États-Unis, où plusieurs chefs s'étaient déjà réfugiés. Ils se rendent sur les lieux et sont informés de toute l'agitation présente là où ils devaient passer, c'est-à-dire à Phillipsburg. C'est alors qu'ils décident de faire un léger détour par Moore's Corner, aujourd'hui St-Armand (LES PATRIOTES, 2000). Toutefois, 300 à 400 volontaires y attendaient les Patriotes qui tombèrent ainsi dans une embuscade. Lucien Gagnon et les 80 autres Patriotes se battent pendant vingt minutes et se font prendre leur cargaison d'armes (LES PATRIOTES, 2000).Durant le combat, Lucien Gagnon est blessé à l'aine et à la cuisse et doit retourner aux États-Unis. Il rejoint alors d'autres exilés à Middlebury au Vermont. En représailles, sa propriété, ancien quatier-général des Patriotes, est saisie et des gardes y veillent afin d'éviter tout autre rassemblement rebelle (Cadieux, 1988 : 274). C'est alors que sa famille est agressée par des bureaucrates à deux reprises. En apprenant cette désagréable aventure, Gagnon va désormais être animé d'un fort sentiment de vengeance (David, 1981 : 114-115). Il va donc continuer à s'impliquer dans la cause patriote. Le 28 février 1838, il est présent lors de la Déclaration d'indépendance de Nelson à Caldwel's Manor (Fortin, 1988 : 164). Quelques mois plus tard, le 3 novembre 1838, il se présente au grand camp de Napierville, dirigé par François Trépanier. Parmi les quelques 3000 hommes qui sont présents, un contingent est sous la direction de Dr Cyrille-Octave Côté et de Lucien Gagnon (LES PATRIOTES, 2000). Par la suite, Lucien Gagnon participe aussi aux deux batailles de Lacolle les 6 et 7 novembre 1838 (Fortin, 1988 : 162). Très présent durant les troubles, selon l'historien Réal Fortin, il semblerait qu'il prit aussi part à la bataille d'Odelltown le 9 du même mois (Fortin, 1988 : 164). À la suite de la défaite des Patriotes, il retourne aux États-Unis, plus précisément à Champlain. Exclu du bénéfice et de l'amnistie offerte par lord Durham, il dit à sa famille, qui le priait de ne plus s'exposer : "Ne craignez rien, jamais un bureaucrate n'aura la prime offerte pour ma tête " (David, 1981 : 116). Sa contribution ne s'arrête pas là; il fut aussi chargé de recruter des Frères chasseurs. Certains d'entre eux l'ont par la suite dénoncé puisqu'il les forçait par des menaces à s'enrôler dans l'association (Fortin, 1988 : 164).

C'est le 7 janvier 1842, à l'âge de 48 ans, qu'il meurt de la tuberculose au Corbeau, dans l'état de New York, en prononçant ces derniers mots : "Je meurs pour ma patrie, dit-il, qu'elle soit heureuse!" (David, 1981 : 117). Le 11 janvier il est inhumé à l'église de St-Valentin et, comme il l'avait exprimé auparavant dans ses volontés, il est vêtu d'une tuque bleue et de son habit d'étoffe du pays (Fortin, 1988 : 165).

Patrick Beaulieu

CADIEUX, Pierre-B., "L'escarmouche de Moore's Corner", dans La guerre des Patriotes le long du Richelieu de Réal Fortin, St-Jean-sur-Richelieu, Éditions Mille Roches inc., 1988. Pages 257-278.; DAVID, L.-O., Les Patriotes de 1837-1838, Montréal, Jacques Frenette Éditeur inc., 1981. Pages 112-116.; GREER, Allan, Habitants et Patriotes, Québec, Boréal, 1997. Page 26.; FORTIN, Réal, La guerre des Patriotes le long du Richelieu, St-Jean-sur-Richelieu, ÉditionsMille Roches inc., 1981. Pages 162-165. ; KYTE, Elinor, Les habits rouges et les Patriotes, Montréal, VLB Éditeur, 1997. Page 249.

 




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