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Les Patriotes de 1837@1838 - MASSON, Luc-Hyacinthe (1811-1877)
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MASSON, Luc-Hyacinthe (1811-1877)
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




Luc-Hyacinthe Masson est né le 16 août 1811 dans le village de Saint-Benoît situé dans le Comté de Deux-Montagnes. On peut dire qu'il a été élevé dans un milieu propice aux idées patriotes puisque son père, Louis Masson, est capitaine de milice, que son parrain Ignace Raizenne, reconnu pour ses idées patriotes, est lieutenant-colonel de milice et sa marraine, que Victoire Félix-Dumouchel est l'épouse de Jean-Baptiste Dumouchel de Saint-Benoît, lui aussi reconnu pour ses idées patriotes. D'ailleurs, Louis Masson et Ignace Raizenne se font tous deux retirer leur commission d'officier pour ces raisons (Séguin; 1949 : 349-350).

Après avoir amorcé ses études à la maison familiale de Saint-Benoît, Luc-Hyacinthe les poursuit au Séminaire de Montréal. À sa sortie, il étudie la médecine sous la gouverne de Robert Nelson qui l'influence grandement au niveau de son apprentissage de la politique (Désilets; 1978 : 549). Pendant l'épidémie de choléra en 1832, Masson est appelé à remplacer Nelson qui tombe malade à la Pointe-Saint-Charles, puis à Beauharnois, en remplacement du docteur Fleming, aussi victime de la maladie (Séguin; 1949: 351). Il est reçu médecin en 1833 et déménage à Saint-Benoît le 28 janvier 1835 alors qu'il acquiert le lot 309 sur la rue Saint-Jean-Baptiste, qui appartient à son ami Jean-Olivier Chénier (Vallières; 1997 : 20). C'est alors que se forme le célèbre triumvirat réunissant Jean-Joseph Girouard, Jean-Olivier Chénier et Luc-Hyacinthe Masson sur lequel devait reposer la résistance du Nord (Désilets; 1978 : 549). Luc-Hyacinthe Masson devient donc un chef patriote du Comté de Deux-Montagnes et du village de Saint-Benoît.

À la suite de sa participation à la rébellion, Masson est exilé aux Bermudes d'où il revient en novembre 1838; il débarque à Fort Munroe. Deux semaines plus tard, il arrive à Burlington en compagnie de T.H. Goddu et Siméon Marchessault. De là, il écrit à C.R. Ogden, procureur général du Bas-Canada, à propos de ses intentions sur un retour possible des exilés dans leur terre natale (Séguin; 1949 : 365). Il ouvre un magasin général avec son oncle, Eustache Masson à Fort Covington dans l'état de New York. L.H. Masson y marie d'ailleurs sa cousine Cél. (?; Séguin; 1949 : 365). En 1842, soit deux ans après le décès de son oncle, Luc-Hyacinthe revient au Canada et s'installe à Saint-Anicet. Il y fonde avec son frère cadet, Damien, le magasin général Masson & Cie. Deux ans plus tard, il est nommé percepteur des douanes dans le port de Dundee sur la frontière canado-américaine par l'honorable D.B. Viger (Fauteux; 1950 :320). Maire de Coteau-Landing à la même époque, puis député de Soulanges à la Chambre d'Assemblée de la province du Canada de juillet 1854 à novembre 1857, L.H. Masson entame son dernier droit de vie publique en poursuivant sa carrière de député à la Chambre des Communes pour le compte du Parti conservateur de 1867 à 1872 (Séguin; 1949 :365-366). Entre ses deux mandats, Luc-Hyacinthe Masson s'installe à Coteau-Landing (1860). Il est remarié depuis 1846 avec Odile (Élodie) Watier de Coteau-du-Lac (Désilets; 1978 : 549). Après avoir quitté la vie publique, il vit à Coteau-du-Lac où il mérite une réputation de philanthrope et où il décède le 18 octobre 1880. Seulement deux enfants parmi sa nombreuse progéniture vont lui survivre, soit Louis-Napoléon de Saint-Anicet et Madame E. Prieur, du Coteau-Landing (Séguin; 1949 :366).

Pendant les troubles de 1837, Luc-Hyacinthe Masson est très impliqué. Il participe à toutes les assemblées entre le printemps 1836 et la bataille de Saint-Eustache; il se révèle un fougueux orateur (Désilets; 1978 :549). "Jouissant d'une popularité des plus bruyantes, son patriotisme ardent, ses nobles sentiments et des intérêts pour la politique régionale ou locale vont faire de lui un des chefs avec Jean-Joseph Girouard, de Saint-Benoît et du Comté de Deux-Montagnes" (Séguin; 1949 :352). À chaque assemblée, il est soit orateur, soit secrétaire. Le 6 mai 1837, il signe la convocation des habitants à l'assemblée de Sainte-Scholastique fixée au 6 juin et tenue le 10 juin (sic; Séguin; 1949 :352). Lors de cette assemblée, on le nomme sur le Comité permanent qui est créé par la même occasion (SHRDM; 1988 :8-9).

Masson est aussi impliqué dans des activités d'organisation. Ainsi, il fait reculer des hommes de main du procureur général qui étaient venus afficher une proclamation du gouverneur Gosford offrant une récompense pour la dénonciation des coupables du charivari dont fut victime Eustache Cheval dit Saint-Jacques. Sommé d'expliquer sa conduite et sa présence aux assemblées de Deux-Montagnes, Masson se voit retirer sa commission de juge de paix en juillet 1837. Il répond de telle façon qu'un ordre général annule les commissions des officiers de milice, commissaires et juges de paix de loyauté suspecte dans tout le pays (Séguin; 1949 :353). Alors qu'il est sous le coup d'un mandat d'arrestation, Masson part avec une centaine de patriotes de la région pour discourir à une assemblée à Vaudreuil et possiblement pour y faire du recrutement (Séguin; 1949 : 353 et 360).

Au fur et à mesure que les assemblées se multiplient, tout se radicalise. Ainsi, lors d'une assemblée à Saint-Benoît le premier octobre 1837, on force la démission de juges de paix et d'officiers de milice. Masson y est d'ailleurs nommé "Amiable compositeur". De plus, on y crée un comité de correspondance dont il fait aussi partie. Après avoir reçu le grade de quartier-maître, le docteur Masson prend une part active dans l'organisation militaire du mouvement patriote dans Deux-Montagnes. Il part entre autres avec Thomas Danis, commandant d'une troupe d'insurgés de la côte Saint-Joachim, pour la côte Saint-Pierre afin d'y désarmer les Loyaux (Séguin; 1949 :354-356). Lors d'une réunion des chefs patriotes chez le notaire Girouard le 23 novembre, on crée un Comité des affaires militaires dont fait partie le docteur Masson. De plus, on discute d'une sommation de se rendre pour J.J. Girouard, J.B. Dumouchel, J.O. Chénier, A. Girod et L.H. Masson sans quoi Saint-Benoît serait détruit. Or, cette missive est un calembour écrit par le docteur Louis Forbes selon Girod (Rochon, 1987; 202-203), tandis que Kyte Senior (1985 : 167) prétend que c'est Masson lui-même qui en est l'auteur.

Le jour de la bataille de Saint-Eustache, le général de l'Armée du Nord, Amury Girod arrive chez le docteur Masson après être passé chez Jean-Joseph Girouard, dont il vient de subir les vertes remontrances car il a abandonné ses hommes en pleine bataille. Ce qui l'attend chez Masson semble encore pire. La discussion amène Girod à sortir son arme et à la pointer sur Masson. Ce dernier attrape un tisonnier et désarme Girod. C'est à ce moment qu'intervient Damien Masson, le frère de Luc-Hyacinthe. Il propose de ramener Girod à Saint-Eustache tout en recrutant des hommes sur leur chemin. Cependant, ce plan échoue avec la fuite de Girod pendant le voyage et le retour des troupes de Masson à Saint-Benoît (Séguin; 1949 :357).

Le lendemain de la bataille de Saint-Eustache, les troupes de Colborne marche sur Saint-Benoît qui se rend sur le champ. "Les chefs de ce village avaient d'abord décidé de se livrer aux Habits-Rouges, mais on leur a fait comprendre que leur présence ne servirait qu'à exciter la haine et la fureur des soldats". Luc-Hyacinthe et son frère Damien sont les derniers à partir de Saint-Benoît dans la nuit du 15 décembre mais sont arrêtés le 16 à Coteau-du-Lac lorsque trahis par le traversier (Séguin, 1949 :357-358). Pendant sa détention, Masson écrit par deux fois au secrétaire civil afin d'obtenir la permission de se rendre soigner une de ses sœurs, tombée gravement malade après le sac de Saint-Benoît, quitte à défrayer le coût d'une garde. Cependant, ses lettres n'obtiennent pas de réponse (Fauteux; 1950 :319-320).

En juin 1838, Luc-Hyacinthe Masson accepte de signer un aveu de culpabilité en compagnie de sept autres chefs patriotes. Cela a pour conséquence la libération de presque tous les Patriotes emprisonnés et l'exil aux Bermudes de huit chefs patriotes. D'ailleurs, Masson est le seul exilé de la région de Deux-Montagnes (Séguin; 1949 : 362). Pendant son exil, Masson obtient le droit de pratiquer la médecine (Désilets; 1978 : 549). Libéré d'exil par le désaveu de la proclamation de Durham par Londres, il quitte les Bermudes par ses propres moyens, accompagné de ses compagnons au début de novembre 1838 (Séguin; 1949 : 364).

Philippe Cliche

DÉSILETS, Andrée, "Luc-Hyacinthe Masson" in DBC vol. X (1871-1880) p.548-550.; FAUTEUX, A, Les patriotes de 1837-1838, Montréal, Éd. Des Dix, 1950 :319-321.; ROCHON, Paul, 1837 : la petite histoire des Patriotes, Montréal, Éd. Du Taureau, 1987 :202-203.; SÉGUIN, R.L., "BIOGRAPHIE d'un patriote de `37 : Dr. Luc-Hyacinthe Masson (1811-1880)" RHAF, vol. 3, no. 3 (déc. 1949) :349-366.; SOCIÉTÉ D'HISTOIRE RÉGIONALE DE DEUX-MONTAGNES, "La minerve 1837 :Les événements du Comté de Deux-Montagnes tels que décrit dans le journal "La Minerve" depuis l'assemblée de Sainte-Scholastique jusqu'au 16 novembre 1837" in Les cahiers d'histoire de Deux-Montagnes, Deux-Montagnes, Éd. SHRDM, vol. 10, no 3 (septembre 1988) 53p.; VALLIÈRES, M-G, "Saint-Benoît au temps des Patriotes" in La revue des Deux-Montagnes, Deux-Montagnes, no 8 (octobre 1997): 20.

Fils de Louis Masson et de Louise Choquette. Luc épousera sa cousine Marie-Célanine Masson

Intellectuel et théoricien du mouvement patriote

Damien, cultivateur et Luc, médecin.

LUC-HYACINTHE MASSON: Après avoir étudié au Collège de Montréal, il fut reçu médecin en 1833, et pratiqua quelque temps à Beauharnois. Au moment des rébellions, il n'était établi que depuis peu à Saint-Benoit. Il y fut un des plus ardents partisans de la résistance. Le jour de la bataille de Saint-Eustache, ayant rencontré Girod qui s'enfuyait, il tenta de le ramener d'autorité à son devoir, mais le peu vaillant général réussit à lui échapper en cours de route. Après le désastre, comme il se savait activement recherché, il tenta de passer aux États-Unis avec son frère Damien, et tous deux avaient déjà traversé le canal de Beauharnois lorsque, trahis par le traversier, ils furent arrêtés et conduits au Coteau-du-Lac, puis de là à la prison de Montréal, le 16 décembre 1837.

Dans des notes manuscrites écrites en prison par le notaire Girouard, nous lisons ce qui suit:

Les 13 et 21 avril 1838, le Dr Masson écrivit au secrétaire civil deux lettres des plus pressantes pour obtenir de Son Excellence la permission d'aller donner ses soins, comme parent et médecin, à une de ses soeurs aux portes de la mort, offrant de fournir des cautions et même de payer les dépenses d'une garde qu'on lui donnerait. Sa mère, seul support de cette demoiselle, avait été entièrement ruinée par les troupes et les volontaires qui avaient pillé et incendié ses propriétés dans l'affreuse dévasation de Saint-Benoit. Cette jeune personne, dépouillée par les pillards d'une partie de ses vêtements, avait été chassée de chez elle dans cet état

La soeur de Damien et de Luc Masson décèdera peu après des suites de ces sévices cependant que les lettres du Dr Masson sont réstées sans réponse...

Exilé aux Bermudes il en revient en 1842 et fonde à Saint-Anicet, un établissement apparemment considérable. Il devient en 1850 député de Soulanges et le demeurera jusqu'en 1872.

DAMIEN MASSON: Gravement impliqué dans la rébellion, Damien avait, comme il est dit plus haut, tenté de gagner les États-Unis. Il ne fut libéré que le 23 juin 1838, moyennant un cautionnement de £1000. Après sa libération, il retourna à Saint-benoit où, après avoir réparé ses pertes, il devint un des riches cultivateurs de l'endroit. Avant la confédération, il posa sa candidature au siège de conseiller législatif de la division des Mille-Isles, mais il fut défait devant l'électorat par son homonyme, l'hon. Edouard Masson.

 




Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



Consulté 5315 fois depuis le 20 mai 2000
 daniel masson  (27 janvier 2006)
Bonjour J`aimerais bien avoir des renseignements sur les masson qui ont habité dans la région de st-roch dans les années 1800
   (13 décembre 2005)
L H Masson ne peut pas mourir en 1877 et également en 1880. Deux articles avec deux dates pour son décès.
 Sylvain Masson  (29 juillet 2005)
J`ai un neveux qui s`appel Damien Masson, 2 ans. J`ai juste fais une recherche sur son nom et je suis tombé sur votre site. J`aimerais savoir l`histoire de la famille Masson depuis la colonisation; a partir du premier Masson. Merci
 Sylvain Masson  (29 juillet 2005)
J`ai un neveux qui s`appel Damien Masson, 2 ans. J`ai juste fais une recherche sur son nom et je suis tombé sur votre site. J`aimerais savoir l`histoire de la famille Masson depuis la colonisation; a partir du premier Masson. Merci
 Andre Quesnel  (25 août 2004)
Vous cherchez quoi sur Igance Raizenne car il a une généalogie très riche. La société d`Histoire d`Oka est très au courant de ce patriote votre source Rosemarie Belisle rosemanrie.belisle@sympatico.ca Si vous avez des détails écrivez moi si vous en voulez plus dite le moi Un jour la famille Raizenne sera très connu dans l`histoire du Québec Il y aura même un centre d`interprétation de cette famille. André Quesnel fil de Hélène Raizenne fier descendant de Josiah et Abigail
 Andre Quesnel  (22 juillet 2004)
Je fait une recherche sur la famille Raizenne. Je cherche des détails sur le notaire Ignace Raizenne patriote. Si vous avez des détails j`aimerais en avoir. Merci

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