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Doté d'un sens aigu du dévouement envers le gouvernement en place, Pierre-Édouard Leclerc fut successivement notaire, surintendant de police à Montréal et hommes d'affaires. Fils de Pierre Leclerc, marchand, et de Marguerite Bourg, à l'âge de 21 ans il épouse la fille de Jean-Baptiste Castonguay, Josephte. De cette union, il a 18 enfants, dont 7 seulement atteindront l'âge de raison (Audet, 1943 : pp.137-140). Notaire de formation, le jeune Leclerc a été à bonne école ; ses trois patrons successifs, maîtres Chaboillez, Mondelet et Jobin furent au nombre des plus éminents praticiens de leur temps et tous firent leur marque à l'Assemblée législative (Audet, 1943 : p.110). En 1825, il obtient enfin sa commission, non sans difficulté, et ouvre une étude à Montréal où il pratique jusqu'en 1840.Ce qui fait de cet homme un acteur de marque lors des troubles de 1837-38 est directement lié à l'obtention du poste de surintendant de police dans la région montréalaise en 1830. C'est dans des conditions difficiles d'affrontements entre les autorités de la métropole et l'Assemblée législatives de Papineau que des réseaux d'encadrement et de sympathie pro-gouvernementaux se développent. C'est justement dans ce contexte bien spécifique qu'il faut situer la carrière de Pierre-Édouard Leclerc en tant que surintendant de police (Roy, 1970 : 506). En 1832, son mandat est renouvelé lorsqu'on assiste à la reconnaissance juridique de Montréal, ce qui lui donne une plus grande marge de manœuvre pour mettre sur pied un corps policier à Montréal. En 1837, il fait mettre sous surveillance le Parti patriote, les assemblées publiques et les Fils de la Liberté grâce à un vaste réseau d'informateurs, qui constitue une véritable police secrète (Roy, 1970 : p.506). Leclerc a eut des collaborateurs servant d'indicts très efficaces comme Alexandre Comeau, Siméon Lespérance, Charles Vidal ainsi que le fameux Félix Poutré qui a berné une partie de la population canadienne-française pro-patriote et surtout le poète Louis H. Fréchette qui l'a pris pour un de ces héros ignorés de notre histoire (Audet, 1943 : p.113). Suite aux troubles, Leclerc est nommé juge de paix et commissaire. Grâce à ses connaissances des événements, il participe au premier rapport recommandant le paiement d'une indemnisation aux victimes innocentes qui auraient pu subir des pertes et dommages à leurs propriétés, mais ce n'est qu'en 1849 que cet épisode prend fin et que justice est rendue. En 1840, il fixe sa demeure à Saint-Hyacinthe, où il exerce la profession de notaire jusqu'en 1859 et remplit la charge de magistrat " stipendiaire " jusqu'en 1843. Puis, en tant qu'homme d'affaires, Leclerc devient propriétaire du Canadian Spectator en 1826 et de l'Ami du peuple, de l'ordre et des lois de 1832 à 1836, avec John Jones comme associé (Roy, 1970 : p.506). Aussi, Leclerc devient actionnaire de la Société de navigation de la rivière Richelieu en 1845 puisqu'il est convaincu qu'une ligne de navigation est indispensable à la construction des voies ferrées. Pour mettre un terme à une carrière bien remplie, Pierre-Édouard Leclerc accède à la présidence de la Société d'agriculture du Bas-Canada et est ainsi actif à un niveau régional (Roy, 1970 : p.506). Éric Fortin AUDET, Francis J., "Pierre-Édouard Leclerc (1798-1866)", Cahiers des Dix, 8 (1943) : pp. 109-140.; ROY, Jean-Louis, "Leclère, Pierre-Édouard", BDC, 18 (1970) : pp. 505-506. Nom du père : Pierre Leclère Nom de la mère :Marie-Anne Bourg Nom de l'épouse : Josephte... Lieu et date de naissance : Né à Montréal, le 10 février 1798 Lieu et date de la mort : Montréal le 5 mai 1866 Professions : Notaire, homme d'affaires, surintendant de police Fonction au moment des troubles : Surintendant de police, juge de paix, commissaire des petites causes. C'est en 1813 que Leclère commence ses études de notaire. Tout d'abord avec Louis Chaboillez, ensuite avec Jean-Marie Mondelet et finalement avec André Jobin. C'est avec un peu de difficulté qu'il obtient sa commission de notaire en 1825. En 1820 il épouse la fille d'un marchand, Jean-Batiste Castonguay dont il aura pas moins de 17 enfants. Leclère devient surintendant de police à Montréal en 1830 et fait partie des réseaux d'encadrement et de sympathie pro-gouvernementaux. Il est considéré comme un champion de l'ordre et des lois. En 1832, il préside la création d'un corps policier à Montréal. Tout au long des Rébellions de 1837-38, Leclère exprime très ouvertement son désaccord "au effets immoraux et désorganisateurs des mesures recommandées par les orateurs des assemblées populaires ", spécialement en ce qui concerne l'importation clandestine conseillée par les Patriotes. Leclère participe aux projets d'infiltration qu'il a lui même constitués. Ceux-ci visaient le parti patriote, les grandes assemblées publiques et les Fils de la liberté. En 1838, il est au sommet de sa gloire : il jouit de l'autorité d'un juge de paix ainsi que de celle d'un commissaire des petites causes, il seconde le conseil spécial qui gouverne le Bas-Canada, émet des mandats d'amener, signe des ordres de perquisitions et sa juridiction dépasse les limites de Montréal. C'est lui, par exemple, qui a accrédité les perquisitions policière au journal la Quotidienne ainsi que l'incarcération de son rédacteur en chef, François Lemaître. Il crée un important réseau de délateurs, d'espions et d'informateurs. Grâce à ceux-ci, il connaît chaque faits et gestes de plusieurs individus et il transmet ces informations à Dominick Daly, secrétaire du gouverneur, et à Charles Richard Ogden, procureur général. De plus, il observe aisément les déplacement transfrontalier puisqu'il contrôle l'émission des sauf-conduit pour les États-Unis. En plus d'être un homme de lois, Leclerc est doublé d'un éditeur prolifique. Il devient l'un des propriétaires du Canadian Spectator en 1826 et de l'Ami du peuple, de l'ordre et des lois de 1832 à 1836 et fonde, entre temps, le Journal du commerce. Il investit aussi dans la Société de navigation de la rivière Richelieu en 1845 et en devient le président en 1850.Il fixe son domicile à Saint-Hyacinthe en 1840 où il continue d'exercer sa fonction de notaire jusqu'en 1859 et de magistrat jusqu'en 1843. Par Jérémie Lepage
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