Amury Girod (1)Né en Suisse autour de 1800, Girod quitte l'Europe après avoir reçu son éducation dans son pays natal. Il aurait servi dans l'armée de libération de Simon Bolivar et participé, au Mexique, au conflit contre les Espagnols à titre de lieutenant-colonel de cavalerie. Après un bref séjour aux États-Unis, Girod arrive au Canada (Selon les sources, la date de son arrivée varie entre 1828 et 1831. HUGUET-LATOUR 1902 : 139; BERNARD 1987 : 373).
Il y rencontre Jean-François Perrault avec lequel il participe à la fondation d'une école d'agriculture à Québec qui est vite en faillite. Cela vaudra à Girod une réputation de débiteur insolvable qui le poursuivra longtemps (GIROD, 1940 : 274-275 et HUGUET-LATOUR 1902 : 140). En 1833, on le retrouve à Varennes où il épouse Zoé Ainsse, fille du Seigneur de l'île Ste-Thérèse. Il s'y établit et pratique l'agriculture en même temps qu'il rédige, sous différents pseudonymes dont celui de Jean-Paul, des traités d'agriculture dans La Minerve, Le Canadien, l'Écho du pays et le Glaneur. Dans ses articles, Girod prône une réforme modérée du régime seigneurial. Homme de lettres, il publie aussi un recueil de Notes diverses sur le Bas-Canada ainsi qu'une traduction du Traité théorique et pratique de l'agriculture de W. Evans.
Lié au Parti patriote depuis son arrivée au Canada, Girod se fait voir dans les assemblées populaires des rébellions de l'été 1837. Le 23 octobre, à l'Assemblée des Six Comtés de St-Charles, il assume la fonction de secrétaire. Il fait partie des membres fondateurs des Fils de la Liberté et, le 6 novembre, il est présent lors de l'affrontement contre le Doric Club. Son implication dans les assemblées populaires, devenues illégales le 15 juin, lui vaut d'apparaître sur la liste des 26 mandats d'arrestation émis par Lord Gosford le 16 novembre.
Girod prend alors de l'importance au sein de l'insurrection. Le soir du 15 novembre, à Varennes, il rencontre L.-J. Papineau, E. B. O'Callaghan et J.-P. Boucher-Belleville qui cherchent à fuir Montréal avant l'émission des mandats d'arrestation. À l'issue de la réunion, il part vers Deux-Montagnes pour organiser le peuple, trouver des munitions, et " voir ce qu'on peut y faire " (GIROD 1924 : 409). Dès son arrivée à St-Eustache, les autorités en place l'acceptent. Ses actions en Amérique du Sud lui confèrent une certaine notoriété militaire et il se réclame de l'autorité de Papineau. Il se met rapidement en rapport avec J.-O. Chénier et W. H. Scott. Il dira de Chénier que c'est un homme bien mais trop bavard et il soupçonnera Scott, qu'il avoue ne pas aimer, de dissimuler ses véritables intentions (GIROD 1924 : 410). On pourrait croire que c'est en raison de la très grande organisation du comté au plan révolutionnaire que Girod s'intègre aussi facilement au sein des rebelles de Deux-Montagnes (HUGUET-LATOUR 1902 : 141). Il est intéressant de remarquer que, comme Girod, la plupart des dirigeants militaires de Deux-Montagnes sont des " étrangers ", qu'on pense aux de Lorimier, au dr Brien, à A. B. Papineau, R. Hubert et F. Peltier. Le soulèvement des habitants de Deux-Montagnes serait le fruit de ces " étrangers " voulant faire réussir l'insurrection du sud (St-Denis et St-Charles; KITE SENIOR 1997 : 165).
Sur le terrain, Girod est actif et ambitieux. Il entreprend dès le 17 novembre d'exercer ses officiers au maniement des armes. Il se dit surpris que les Canadiens assimilent ces techniques aussi rapidement et attribue ce phénomène au sang français qui coule dans leurs veines (GIROD 1924 : 410). Pour empêcher que des soldats ne viennent à St-Eustache arrêter quelques chefs rebelles, il entend faire détruire le pont Porteous sur la rivière des Miles-Îles à la hauteur de Ste-Rose et rapporter sur la rive nord toutes les embarcations se trouvant sur la rivière. Ce pont ne sera finalement pas détruit suite à l'opposition de plusieurs chefs et sera emprunté par l'armée de Colborne le 14 décembre.
Girod est reçu comme " général des armées du nord " le 23 novembre, sur la proposition de Chevalier DeLorimier. Avec ce titre et dans la vue de faire réussir le soulèvement des troupes du sud, Girod décide le 24 novembre de profiter de l'absence de troupes à Montréal pour marcher sur la ville. Il rencontre à ce propos l'opposition du conseil des chefs qui, préférant régler les conflits locaux qui divisent rebelles et loyaux, désire rester sur la défensive (GIROD 1924 : 412).
Le 30 novembre Girod fait une expédition à Oka avec le Dr Chénier pour y prendre des armes à la Compagnie de la Baie d'Hudson et chez les Mohawks de la Mission de Kanesatake. Girod y a un long entretien avec un chef de la mission qui refuse de lui céder ses armes. Il ne rapporte finalement qu'un petit canon ainsi que huit mousquets, un peu de poudre et de plomb et un baril de porc.
On remarque par son journal que Girod est un homme empreint d'idées libérales et semble très soucieux du respect de la propriété privée, cela le pousse à agir sévèrement contre ses hommes qui s'adonnent au pillage des demeures des Loyaux. Il fait même remettre des reçus de perquisitions aux victimes. Il s'occupe aussi de signer des passeports à ceux qui veulent quitter le comté pour ne pas s'impliquer dans le soulèvement armé (GIROD 1924 : 410-411).
Lorsque les troupes de Colborne et des Loyaux arrivent à St-Eustache, Girod part chercher des renforts à St-Benoît. À ce moment, certains croient qu'il fuit et tentent de faire feu sur lui. À son arrivée chez Girouard et Masson, il est fortement harangué par ceux-ci qui lui reprochent sa lâcheté, et le ramènent à St-Eustache en compagnie de quelques hommes (KYTE SENIOR 1997 : 186-187). Sur le chemin du retour, Girod profite d'une pose à l'auberge d'Inglis pour se sauver vers Rivières-des-Prairies. Il est rejoint le 18 décembre à Pointe-aux-Trembles par des volontaires de Long Point. Il se suicide alors d'une balle dans le front prétextant qu'il ne voulait pas finir ses jours comme son père en prison. Son corps fut enterré sur la rue Sherbrooke à Montréal.
Les deux sources principales que nous détenons sur Girod le montrent sous un jour très différent. Son journal laisse transparaître un homme qui, rempli de volonté et d'espoir, ne réussit pas à imposer ses idées et se méfie des gens qui l'entourent. On peut, dans cette optique, penser qu'il a fuit le 14 décembre après une perte totale de confiance dans les insurgés. Le Journal historique d'un témoin oculaire du curé Jacques Paquin est pratiquement à l'opposé. Girod y est décrit comme imbu de son titre de général, haïs des autres chefs patriotes, détestés de ses hommes, menteur, brutal, inefficace, lâche et néfaste pour les rebelles. Paquin, fervent anti-patriote, n'a aucune estime pour cet Huguenot, qu'il dit athée, qui a conduit les rebelles de St-Eustache à la défaite (GLOBENSKY 1973 : 44-45). Pour lui, Girod a fuit en lâche le 14 décembre pour sauver sa peau.
L'historiographie a conservé de Girod une réputation plutôt mauvaise. Celle-ci peut être due au fait qu'il demeure un " étranger " au Bas-Canada et surtout dans Deux-Montagnes. En fait, l'insurrection était bien organisée dans le comté de Deux-Montagnes avant l'arrivée de Girod et les problèmes socio-économiques régionaux créaient une importante dynamique locale, différente de celle des comtés de la rive sud. Les locaux ont possiblement été choqués de voir s'imposer ainsi un étranger à la tête de leurs armées. Girod voyait pour sa part dans Deux-Montagnes un potentiel révolutionnaire propre à faire réussir un soulèvement national plus large. Dans cette optique, les locaux, plus centrés sur leurs conflits internes, n'auraient perçu en lui qu'un opportuniste, profitant des troubles pour se donner du crédit.
MAXIME GOHIER
BERNARD, Jean-Paul et Danielle GAUTHIER, " Girod, Amury ", DBC, vol 7, 373-376.; DUBOIS, Émile., Le feu de la Rivière-du-Chêne : Étude historique sur le mouvement insurrectionnel de 1837 au nord de Montréal, Méridiens, 1998 : 204p.; GIROD, Amury., " Journal tenu par feu Amury Girod et traduit de l'allemand et de l'italien ", APC Rapport, 1924 : 408-419.; GIROD, Amury., " Lettre d'Amury Girod à J. E. Hamilton (8 mars 1833). ", BRH, Québec, 1940, Vol 38, no 9 : 274-275.; GREER, Allan., Habitants et Patriotes : La rébellion de 1837 dans les campagnes du Bas-Canada, Montréal, Boréal, 1997, 368p.; HUGUET-LATOUR, L.-A. et L.-E. de BELLEFEUILLE, " Amury Girod ", Le bulletin de recherches historiques, Québec, 1902, vol 8 : 139-146.; KYTE SENIOR, Elinor., Les habits rouges et les Patriotes, Montréal, v1b éditeur, 1997 : 165-166.; PAQUIN, Jacques., " Journal historique des évènements arrivés à St-Eustache pendant la rébellion du Comté du lac des Deux-Montagnes - par un témoin oculaire ", dans Maximilien Globensky, Histoire des rébellions de 1837 à St-Eustache, 1973 : 43-116.
Amury Girod (2)
Les origines du patriote Amury Girod sont pour le moins incertaines. De sa naissance, que l'on estime un peu avant 1800 en Suisse, jusqu'à son arrivée au Bas-Canada en 1831, tout n'est que supposition. Après avoir quitté sa Suisse natale pour l'Amérique, il devient lieutenant-colonel de cavalerie au Mexique, combat aux côtés de Simon Bolivar et des Mexicains contre les Espagnols; il séjourne environ deux ans aux États-Unis où il épouse une américaine avec qui il a un fils. Une chose est sûre cependant, Girod parle cinq langues à son arrivée au Canada, ce qui confirmerait ses nombreux voyages évoqués plus haut. En 1831, on entend parler de lui pour la première fois au Bas-Canada alors qu'il prononce des conférences sur l'application des mathématiques aux arts mécaniques. C'est à Montréal en 1832 qu'il entreprend de vaines démarches afin d'ouvrir une école d'agriculture. D'ailleurs, c'est un trait de caractère que plusieurs historiens lui attribuent : très entreprenant, peu persévérant. Entre 1831 et 1835, il publie aussi de nombreux articles et essais traitant de l'agriculture. Il sera également rédacteur de l'Écho du Pays de Saint-Charles en 1832. On lui confère un certain talent pour ses observations de la vie rurale, les questions politiques et judiciaires. Girod vient s'établir à Varennes vers 1833, où il y cultive une terre. C'est là qu'il rencontre Zoé Ainsse, fille d'un modeste seigneur, qu'il épousera à Montréal le 25 septembre 1833. L'auteur Joseph Schull décrit Girod en ces termes peu flatteurs : "...un Suisse bedonnant au teint basané (...; il) avait amassé une montagne de dettes qu'il avait effacée grâce à un heureux mariage. Lui un chef de la lutte d'un peuple, un général de l'armée patriote? Certainement pas!" (Schull, 1997 :75). S'il est membre du Parti patriote depuis son arrivée au Bas-Canada, c'est à Varennes qu'il devient plus actif et fait sentir davantage sa présence dans le mouvement.
Girod est de toutes les assemblées populaires qui ont suivi les résolutions de lord Russell. Il prononce un long discours à Saint-Marc le 15 mai 1837, il est parmi les fondateurs de l'Association des Fils de la Liberté de Montréal et il est membre du sous-comité qui représente les vues du village de Varennes; il est aussi secrétaire lors de la grande assemblée de Saint-Charles-sur-Richelieu. Girod sait se faire remarquer lors de ces assemblées : "Poseur, il se mêlait à tous les groupes, poussant, criant et discourant jusqu'à ce qu'il s'attire le silence et des regards courroucés. On ne pouvait le manquer : il avait une voix d'airain et une couenne de fer" nous apprend Joseph Schull. Le moment déterminant de son action patriotique culmine lors de sa rencontre avec Papineau et Edmund Bailey O'Callaghan le 14 novembre 1837 à Varennes lorsque ceux-ci, sentant l'étau de la justice se resserrer sur eux, cherchent refuge auprès de Girod. Après cette rencontre, il est convenu que Girod parte organiser le "nord", c'est-à-dire le fournir en armes, en munitions et qu'il y entraîne le peuple au combat. Il établit ses quartiers à Saint-Benoît dans le comté de Deux-Montagnes. Girod est nommé chef des opérations militaires une semaine après son arrivée, soit le 23 novembre 1837. Il organise au meilleur de ses connaissances les ressources militaires de la région, suivant la manière qui lui paraît la plus utile à la cause des insurgés. Selon Allan Greer dans Habitants et Patriotes, le général ne peut imposer sa volonté que lorsqu'elle s'accorde avec celle de ses soi-disant subordonnés (Chénier et Scott) et il arrive souvent que les habitants fassent échouer ses plans en refusant d'exécuter les ordres. Ils s'opposent tout particulièrement à la proposition de Girod d'attaquer Montréal et préconisent plutôt une position défensive. Girod est désillusionné et regrette de s'être allié à des hommes au caractère si hésitant. Entre temps, la mobilisation se poursuit à Saint-Eustache et à Saint-Benoît après la victoire à Saint-Denis. Le 30 novembre, quelques centaines de patriotes, sous la direction de Girod et Chénier, se rendent à la mission amérindienne du lac des Deux-Montagnes pour s'emparer des armes et des munitions qui se trouvent au magasin de la Hudson's Bay Company. L'expédition échoue partiellement à cause du manque de discipline des hommes sous la gouverne de Girod et de Chénier. Girod ne peut s'empêcher d'écrire : "Il est plus facile de faire comprendre à une oie qu'il ne faut pas cacarder qu'à un Canadien qu'il faut tenir sa langue." Girod perd rapidement le contrôle de ses hommes et l'opération tourne au pillage. Il assiste avec fureur à cet acte de saccage, mais il est incapable de l'empêcher.
Lorsque les troupes du major général Colborne encerclent et attaquent Saint-Eustache le 14 décembre 1837, Colborne sait que la bataille qui suivra ne sera pas aussi facile qu'à Saint-Charles. De son côté, Girod voit que son armée est insuffisante pour battre celle de Colborne. N'ayant plus aucun contrôle sur ses hommes et s'étant heurté à leur insubordination, Girod décide alors de se rendre à Saint-Benoît, soit pour chercher des renforts, soit pour s'enfuir. Pendant son absence, les choses s'enveniment et la bataille de Saint-Eustache verra périr l'un des chefs patriotes, Jean-Olivier Chénier. Le départ de Girod dans le village voisin de Sainte-Thérèse-de-Blainville sera considéré par plusieurs comme un signe de lâcheté de sa part, un homme ayant pourtant un glorieux passé militaire. Girod est poursuivi tout le long de son trajet jusqu'à la Longue-Pointe par des volontaires armés. Se voyant forcé d'abandonner sa course parce que traqué par les militaires de l'armée de Colborne, Girod se suicide le 17 décembre 1837, préférant s'ôter la vie lui même que d'être assassiné par des Loyaux.
L'histoire retiendra de Girod qu'il fut un auteur respecté, certes; mais il fut aussi plus entreprenant que persévérant, plus lâche que courageux quand ses hommes eurent besoin de son leadership. Le fait d'être un étranger y était-il pour quelque chose? Peut-être n'avait-il pas la cause des Patriotes à cœur? Était-il seulement un mercenaire plaçant ses intérêts personnels avant ceux de la liberté recherchée par les Rebelles? Un certain doute, pour ne pas dire un mystère, plane encore autour des nombreux paradoxes qui ont marqué le passage de Girod au Bas-Canada.
Sophie Geoffrion
BERNARD, Jean-Paul, Danielle Gauthier, DBC, Volume VII, Québec, PUL: 373-375.; GREER, Allan, Habitants et Patriotes : La Rébellion de 1837 dans les campagnes du Bas-Canada, Montréal, Éditions du Boréal, 1997 : 370 p.; KYTE SENIOR, Elinor, Les habits rouges et les Patriotes, Montréal, VLB Éditeur, 1997 : 310 p.; PAQUIN, Jacques, Journal historique des événements arrivés à Saint-Eustache, Montréal, John Jones, 1838 : 96 p.; RUMILLY, Robert, Papineau et son temps, Montréal, Fides, 1977 : 643 p.; SCHULL, Joseph, Rébellion : Le soulèvement patriote de 1837 au Bas-Canada, Montréal, Éditions Québec Amérique, 1997 : 303 p.
Amury Girod (3)Nom du père: Inconnu
Nom de la mère: Inconnu
Nom de l'épouse: Zoé Ainsse
Date de naissance: Un peu avant 1800
Lieu de naissance: Suisse
Date du décès: 18 décembre 1837
Lieu du décès: Pointe-aux-Trembles à Montréal
Professions exercées: Cultivateur, auteur et patriote
Fonctions au moment des troubles: Membre du sous-comité chargé de représenter les vues du village de Varennes, secrétaire de l'assemblée qui réunira les représentants de Six-Comtés.
Bibliographie de trois titres: Note historiques sur les écoles d'agriculture dans Québec, Amury Girod ou l'homme du mystère et Lebrun, Tableau statistique et politique des deux Canadas.
Amury Girod reçoit son éducation en Suisse. Dès son arrivée à Montréal, Girod est lié au parti patriote. Ses activités se concentrent à Varennes, dans le comté de Verchères et à Pointe-aux-Trembles. Entre 1831 et 1837, Girod écrit une série d'articles défendant la conservation de l'agriculture au Canada.
En 1837, Girod est forcé de quitter Montréal avant qu'un mandat d'arrêt ne soit lancé contre lui puisqu'il prend une part importante dans les réunions des patriotes. C'est pendant cet exil qu'il rencontre Papineau, Edmund Bailey O' Callaghan ainsi que Boucher Belleville. Ils convoquent, sur la proposition de Boucher Belleville, une convention où on propose d'établir un gouvernement provisoire. Puisque cette mesure équivalait à un acte de rébellion ouverte, Girod propose aux autres de se rendre à Saint-Denis pour tenter de trouver des armes pendant que lui-même prendrait la direction du nord. Il arrive dans le comté de Deux-Montagnes le 17 novembre, mais les habitants de Saint-Eustache ont déjà pris les armes.
Girod est accepté comme chef une semaine seulement après son arrivée. Il ne prend cependant pas les choses en main comme les habitants du comté l'auraient souhaité. Plusieurs familles, qui sont demeurées fidèles au gouvernement, se font piller et abandonnent leur maison à la suite des réquisitions que le général Girod n'est pas capable d'éviter. Le 14 décembre, sir John Colborne, major général, et ses troupes attaquent Saint-Eustache et y mettent le feu à l'église ainsi qu'à plusieurs maisons pour en faire sortir les rebelles. Jean-Olivier Chénier y meurt à la tête de ses hommes. Girod, qui est apparemment parti chercher du renfort à Saint-Benoît, est alors accusé sur le chemin du retour d'avoir voulu se défiler. Dès lors on n'obéit plus à ses ordres. Il n'a alors d'autre choix que de fuir vers Sainte-Thérèse-de-Blainville pour ensuite revenir à Varennes. Il est repéré à Rivière-des-Prairies le 17 décembre et pris en chasse à partir de Pointe-aux-Trembles. Il décide alors de se tirer une balle dans la tête.