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Les Patriotes de 1837@1838 - L'État du VERMONT vers 1837
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L'État du VERMONT vers 1837
Article diffusé depuis le 01 juin 2000
 




Le Vermont est un petit état au Nord-Est des États-unis, à moins d'une centaine de kilomètres de Montréal et qui joua un rôle stratégique significatif durant les rébellions de 1837-38. Les Vermontais vivent intensément la période des rébellions par sympathie et par nécessité car c'est sur leur territoire que se réfugient plusieurs Patriotes. Ils s'enflamment pour les partisans de la liberté qui parlent leur langue (dont Brown, Nelson et O'Callaghan) et plusieurs d'entre eux lancent une croisade en faveur de la démocratie au Canada (OURY, 1993:39). Malgré tout, la masse ne veut pas provoquer de conflit sérieux avec une nation aussi puissante que la Grande-Bretagne (SAINT-PIERRE, 1897: 3; DUFFY, 1982:60).

Originairement peuplé d'Amérindiens (Algonquins, Abénakis, Iroquois), le territoire du Vermont, particulièrement accidenté, est exploré en 1609 par Samuel de Champlain qui baptise le secteur Les Verts Monts". Les villages se développent à l'Ouest des Montagnes vertes. En 1763 le secteur revient à l'Angleterre par le Traité de Paris. En 1775, Ethan Allen les Green Mountain Boys espèrent à la fois conquérir une partie du territoire canadien et proclamer leur autonomie face au New Hampshire et à l'État de New-York. Finalement le Vermont est proclamé république indépendante en 1777 jusqu'en 1791, moment où il devient le 14e état américain (State of Vermont). Le 18 juin 1812 les États-Unis déclarent la guerre pour libérer le Canada. Plusieurs Vermontais sont impliqués dans les campagnes de l'automne 1812, l'automne 1813 et l'été 1814. Le Traité de Gand met fin aux hostilités. Au début du XIXe siècle commence l'exode des Canadiens français au Vermont et dans d'autres états américains à cause de la crise agricole. Parallèlement, de plus en plus de loyalistes américains, fidèles à la couronne britannique, viennent s'installer dans les Cantons de l'Est. (FORTIN: 27).

Au moment des rébellions, le gouverneur du Vermont est un whig en poste depuis 1825, Sir Silas H, Jennison. Le Président des États-unis, Andrew Jackson est au pouvoir depuis 1829. Cet avocat, héros national de la guerre de 1812, est en faveur de l'esclavagisme et fermement anti-patronage. Les National Republicans, ou Whigs, s'opposent à lui. Son dauphin et plus proche conseiller, Martin Van Buren, avocat originaire de New-York, est nommé vice-président en 1832. Il devient à son tour président en 1837, jusqu'en 1841. L'économie en dents de scie de l'époque provoque une panique en 1837 et cause la faillite de centaines de banques, d'entreprises et de fermiers et plonge le pays dans une crise qui dure cinq ans (State of Vermont). C'est dans ce contexte que plusieurs Vermontais, encore animés d'un esprit particulièrement indépendant, décident d'appuyer et d'aider les Patriotes canadiens-français (DUFFY, 1982:6). À partir de 1834, de plus en plus de Vermontais assistent à des rencontres patriotes à Stanbridge, Potton et Montréal (Patriotes 2000). Certains, comme Cyrus Myrick, s'engagent dans les unités de Patriotes stationnées à la frontière. D'autres offrent leurs services pour aider les Patriotes dans leur combat pour la démocratie (DUFFY, 1982:10). C'est le cas d'Alonzo Jackman, qui vient visiter le Bas-Canada pendant l'été 1838 pour évaluer la structure de défense sur place. Ce genre d'initiative n'est guère encouragée par l'armée américaine (OURY, 1993:36-38). Au début de 1838 les Patriotes réfugiés au Vermont sont au comble de l'excitation. Le 28 février Robert Nelson proclame la République du Bas-Canada et les Frères chasseurs s'organisent (DUFFY, 1982: 50). Au Vermont le mouvement indépendantiste est soutenu par les millénaristes protestants et les évangélistes. Des Américains s'enrôlent dans les Frères chasseurs; ils publient des annonces dans les journaux et invitent toutes les bonnes volontés à prendre part à la Grande Chasse aux Loups prévue pour la fin de l'année 38. Partout au Vermont se tiennent des rassemblements pour soutenir la cause des indépendantistes: Wesford, Barre, Swanton, Burlington, Ludlow, Northfield, Royalton, Danville, Middlebury et surtout à Saint-Albans, chef-lieu des Patriotes (DUFFY, 1982:23). A Derby Line on fonde même un journal, le Canadian Patriot. À la frontière, la situation est de plus en plus tendue et le gouvernement fédéral prend des mesures pour maintenir la neutralité des États-Unis, dont l'envoi sur place d'une force militaire (OURY, 1993:39-40,63). Le 6 décembre 1838, des Patriotes réfugiés au Vermont pénètrent dans le comté de Missisquoi et un groupe de volontaires commandé par le capitaine Kemb les met en déroute à Moore's Corner (FORTIN:6).

Le climat d'agitation des années '30 dû à la crise économique, à la crise religieuse, à l'esprit indépendant et à la lutte des Patriotes s'éteint progressivement dans la deuxième moitié de 1838 (DUFFY, 1982:3-72). Plusieurs Patriotes demeurent réfugiés au Vermont jusqu'à leur mort tels que le docteur Cyrille-Hector Octave Côté et Julius Gagnon (FORTIN, 13).

Claude Julie Bourque

State of Vermont, http://uvm.edu.state//; ; SAINT-PIERRE, T. The Americans and Canada 1837-38, Aaauthentic documents compiled by T. Saint-Pierre, Montréal, 1897, 58 pages; OURY, Guy-Marie, Le Vermont au fil de l'histoire, Abbaye Saint-Pierre de Solmes, Westfield, Vermont, 1993: 6-77).; FORTIN, Réal, Les Patriotes du Haut-Richelieu et la bataille d'Odelltown, SNQ Richelieu-Saint-Laurent, 1987; DUFFY, JOHN J, & MULLER, H, Nicholas III, An Anxious Democracy, Aspects of the 1830's, Greenwood Press, Westport, Connecticut, 1982, 172 p.

 




Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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