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Le 8 mars 1834, Ludger Duvernay, alors éditeur de journaux, eut l'idée d'éveiller un sentiment patriotique chez les Québécois. Pour ce faire, il invita une soixantaine de convives, tous originaires de Montréal, à un grand repas champêtre. C'est à cette occasion qu'on discuta de l'avenir du peuple québécois. Ce fut là ce qu'on peut qualifier de première véritable fête nationale de la Saint-Jean Baptiste. C'est dans les jardins de l'avocat John McDonnell, situés tout près de l'ancienne gare Windsor, à Montréal, qu'eut lieu le banquet qui marqua l'histoire du peuple québécois. L'événement fut couronné d'un tel succès que l'édition du surlendemain du journal "La minerve" y allait de propos très encourageants. On pouvait y lire: "Cette fête dont le but est de cimenter l'union des Canadiens ne sera pas sans fruit. Elle sera célébrée annuellement comme fête nationale et ne pourra manquer de produire les plus heureux résultats." Fait à préciser, à cette époque, on ne parlait pas des citoyens du Québec comme étant des Québécois, mais bien des Canadiens ou encore, des Canadiens français. Ajoutons que c'est également en ce 24 juin 1834 que la Société Saint-Jean Baptiste fut fondée. Les soulèvements des patriotes ont annulé la présentation de la fête de la Saint-Jean en 1837 et 1838. Ce n'est finalement qu'en 1842 que la fête populaire reprit sa place. À Québec, particulièrement, on en fit une fête aux allures très religieuses où les citoyens assistèrent à une grande procession. Une bouleversante relique
L'année suivante, c'est à Montréal que fut présenté ce grand déploiement. C'est donc à cette époque que remontent les origines de nos célèbres défilés de la Saint-Jean. Il est intéressant de noter, ici, un petit fait historique. Lors de la parade de la Saint-Jean, le 24 juin 1848, les gens qui s'étaient réunis dans les rues de Québec, ont été bouleversés lorsqu'ils s'aperçurent que quelqu'un portait un des vestiges les plus précieux du Régime français, soit le drapeau du régiment de Carillon. Celui-ci avait été témoin, le 8 juillet 1758, à Carillon, de la victoire des 3 500 soldats du général Montcalm contre une armée de 15 000 hommes. Aujourd'hui, Carillon se nomme Ticonderoga et est situé dans l'état de New York. Le fameux drapeau fleurdelisé, qui se veut l'ancêtre de notre drapeau actuel, a été, par la suite, porté fièrement dans tous les défilés de la Saint-Jean. Le drapeau, qui était protégé dans un cylindre de métal, a été rangé en 1982 alors qu'il fut confié à l'Institut canadien de conservation, puis au Musée de l'Amérique française. Au tout début du 20e siècle, la fête de la Saint-Jean était principalement célébrée à Montréal et à Québec, mais au fil des années, elle prit de l'ampleur dans les régions du Québec. On dut toutefois attendre en 1925 avant que la Saint-Jean devienne une fête officielle et soit déclarée, par la législature du Québec, comme étant un congé férié. C'est finalement à partir de ce moment que la Saint-Jean Baptiste prit véritablement son envol, un peu partout au Québec, et que l'on assista à des parades dans plusieurs villes. Évidemment, dans un Québec extrêmement religieux, on ne pouvait dissocier la religion de cette fête. Le petit Saint-Jean Baptiste, blond et frisé, avait sa place de choix dans les festivités. Cette journée devint rapidement l'occasion pour les Québécois de se rassembler et de témoigner de la vitalité et de la richesse culturelle vécues chez eux.
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