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Les Patriotes de 1837@1838 - "Jacques Paquin: un curé soumis", par Gilles Boileau, journal <i>L'Éveil</i> (Saint-Eustache, juin 2000)
 ANALYSE 
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"Jacques Paquin: un curé soumis", par Gilles Boileau, journal L'Éveil (Saint-Eustache, juin 2000)
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




Que s'est-il passé à Saint-Eustache dans les jours qui ont suivi la bataille du 14 décembre 1837? Dans une lettre adressée au journal l'Ami du peuple, le 20 juin 1838, le curé Paquin nous le raconte. On notera que cette lettre est signée par "un témoin oculaire". C'est là le pseudonyme sous lequel le curé de Saint-Eustache avait rédigé son fameux Journal historique. Écoutons ce témoin nous parler de la reprise de la vie religieuse dans la paroisse. En réalité, à travers ce témoin, c'est le curé qui parle et qui nous montre encore une fois qu'il était un curé "bien soumis".

"Depuis l'incendie de l'église de Saint-Eustache qui eut lieu dans la malheureuse conflagration du 14 décembre dernier, les habitants de cette paroisse étaient obligés d'assister aux offices divins dans le bas de la maison de M. Pierre Laviolette de Montréal qui l'avait offerte généreusement à cet effet à son ami M. Paquin. Le bas de cette maison avait été converti en chapelle, mais il n'était capable de contenir que très peu de monde. Enfin le couvent ayant été suffisamment réparé, il a été destiné à servir de chapelle et dimanche dernier, 17 juin, la messe y a été chantée solennellement; immédiatement après l'office a eu lieu la procession du Saint-Sacrement.

A près avoir fait le tour d'une partie des ruines, la procession s'est arrêtée en face des décombres de l'église, dans la grande porte en dehors se faisait remarquer un beau reposoir de feuillage et de verdure tapissé de couronnes et de guirlandes de fleurs. Après le chant des cantiques sacrés, M. le curé a adressé avec émotion à l'assemblée un discours touchant et rempli de sentiment dans lequel il fit sentir la différence de la situation présente avec celle de l'année dernière; il insista fortement sur l'obéissance au gouvernement.

Il n'y a encore que quelque temps, ajouta-t-il ensuite entre autres choses, que vous jouissiez d'un temple magnifique où vous pouviez venir présenter vos vux et vos hommages à votre Dieu; ce temple était un monument de votre piété et de votre religion; aujourd'hui il est réduit en cendres, ce temple où vous veniez puiser toutes les consolations que la religion présente à ses enfants; il ne vous est plus permis de franchir le seuil de son enceinte; il est pollué par le sang des infortunées victimes qui ont payé de leur vie la folie et l'ambition qui les avaient poussés à oublier leur devoir jusqu'au point de se révolter contre un gouvernement puissant.

L e nombre de vos coparoissiens qui se sont réunis à ceux des paroisses voisines pour prendre part à cet attentat est petit, il est vrai, mais il n'a malheureusement toujours été que trop grand, c'est à eux aujourd'hui à devenir plus sages, après un châtiment aussi exemplaire, et c'est à vous, fidèles sujets, à tendre une main secourable à ceux qui ont oublié leur devoir pour aider à se relever. Souvenez-vous qu'il ne peut y avoir de vrai bonheur qu'en se rattachant à la religion. Souvenez-vous que cette religion divine défend la révolte et qu'elle vous commande l'obéissance et l'autorité légitime.

Les Canadiens, vos frères, se sont toujours distingués par leur attachement à leur religion et à leur gouvernement, c'est par là qu'ils ont toujours été heureux; si vous voulez l'être comme eux, imitez leur exemple, n'oubliez jamais que cette fidélité à la religion et au gouvernement sont deux choses inséparablement liées ensemble."

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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