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Les Patriotes de 1837@1838 - <i>RÉBELLION</I>, de Joseph Schull (Traduction de l'anglais par Dominique Clift et Claude Frappier) Québec/Amérique, Montréal, 1997, 304 pages. Une recension de Jean Chartier.
 HISTORIOGRAPHIE 
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RÉBELLION, de Joseph Schull (Traduction de l'anglais par Dominique Clift et Claude Frappier) Québec/Amérique, Montréal, 1997, 304 pages. Une recension de Jean Chartier.
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




Le livre de Joseph Schull expose bien les causes de la rébellion de 1837. Ses trois premiers chapitres sont les meilleurs. Par contre, aucun chef des Patriotes ne trouve grâce à ses yeux. Il noircit chacun. Rebellion, paru en anglais chez MacMillan en 1971, vient d'être traduit par Dominique Clift et Claude Frappier.

Ecrit par un auteur dramatique, ce récit se lit comme un roman. C'est le quatrième livre surà paraître depuis un an. Etrangement, aucun auteur de langue française n'a publié de livre à ce sujet depuis des lustres.

Schull présente la stratégie de trois gouverneurs britanniques successifs, le baron d'Aylmer, le comte de Gosford et le comte de Durham, et les agissements de l'intraitable lieutenant général de l'armée britannique, sir John Colborne, celui qui avait combattu aux côtés de Wellington.

L'auteur précise qu'il n'a pas fait un travail d'érudition mais fouillé le contexte social. Ainsi, il a dépouillé le Fonds Colborne aux Archives nationales du Canada. Le cynisme révèle parfois des points de vue étonnants.

Français et Anglais

Au départ l'auteur de la Saskatchewan rappelle que les hommes élus au premier Parlement de Québec, celui de 1791, étaient issus d'une population où le rapport entre Français et Anglais était de quinze à un. Néanmoins, on modifia ces proportions de sorte que l'Assemblée législative, mise sur pied dans la crainte de la Révolution américaine, "compta seize membres de langue anglaise face à trente-quatre membres de langue française".

En 1805, "de Montréal, devenu un bastion du commerce anglais, émana une proposition de lever un impôt foncier alors que la terre constituait la première ressource des paysans". Cela ne fut pas du tout apprécié des habitants, c'est le moins qu'on puisse dire. Face aux protestations, James Craig, le dixième gouverneur britannique, fit emprisonner des membres de l'Assemblée législative en 1810. Le climat social se détériorait à nouveau.

"En 1822, les marchands du Bas-Canada portèrent leur cause à Londres" et "proposèrent l'union des deux provinces, ce qui permettrait d'étouffer le Canada sous une majorité anglaise", écrit Schull. Les chefs politiques français rassemblèrent dès lors une pétition de 60 000 noms contre l'union des deux Canadas, dont plusieurs milliers de signatures avec une croix, ce qui fit bien rigoler les membres de la Chambre des communes à Londres. Cela n'allait pas empêcher cette union de se réaliser après la répression contre les rebelles.

En 1830, les quatre cinquièmes de la population de la province étaient de langue française. Puis, le 17 janvier 1832, le Conseil législatif, avec ses "vieillards séniles", comme les qualifie Joseph Schull, fit arrêter Ludger Duvernay, éditeur de La Minerve, et Daniel Tracey, éditeur du Vindicator, et il les fit enfermer à la prison de Québec pour leurs prises de position.

Combats de rue

Le 21 mai survinrent des combats de rue à Montréal et les magistrats firent appel à la garnison de l'île Sainte-Hélène. Les armes crachèrent le feu et trois hommes tombèrent morts sur le pavé: Pierre Billet, François Languedoc et Casimir Chauvin.

C'est dans ce contexte que 50 000 immigrants débarquèrent dans les ports de Québec et de Montréal à compter de l'été 1831. "Ils tombaient malades, mouraient dans les ruelles, infestaient les taudis près du port." Les députés de Québec proposèrent une taxe à l'immigration, mais le Conseil législatif de lord Aylmer refusa net. Il avait été l'un des généraux de Wellington et il agissait à titre de gouverneur général du Canada.

Le 9 juin 1832, déjà, 28 000 immigrants étaient débarqués à Québec et il y avait 1204 cas déclarés de choléra. "Ceux qu'on libérait de Grosse-Ile encombraient les quais de Québec, décharnés, sans moyens et déroutés." Des centaines de malades avaient dû être installés dans des tentes dressées sur les plaines d'Abraham. "Les navires arrivaient toujours, le nombre de morts rapportés ne cessait de croître, semant la terreur dans la ville."

Joseph Schull écrit sur Montréal: "Les déchets flottaient dans les fossés infestés de rats." Lévis, Beauport, Petite-Rivière avaient rapporté des cas de choléra. L'épidémie réapparut en 1834. "Plus du dixième de la population des deux villes était morte." De surcroît les récoltes étaient mauvaises.

Alors, en 1837, dans la maison d'Edouard Fabre, le libraire bienveillant, un comité permanent réunit les chefs patriotes. Louis-Michel Viger, le cousin de Papineau, créa la Banque du peuple pour la trésorerie des rebelles. Le gouvernement de Londres avait rejeté l'idée d'un gouvernement entièrement élu.

La rébellion prit forme. Mais Colborne allait frapper impitoyablement les 13 000 habitants en rébellion dans les campagnes. La tragédie commençait. Et ce qui constitue le corps principal du livre nous est maintenant connu.

 


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