|
Dans l’ombre d’un cachot, avec la mort assis, Ayant pour courtisans la honte et les soucis, Un être pâle, affreux! à la bouche béante, Dont l’âme est un volcan et l’œil une tourmente, Attend pour s’enivrer du sang d’un criminel L’heure de l’immoler sur son immonde autel; Et son livide front, où s’est empreint le crime, Se penchant froidement, semble sonder l’abîme Où son atroce main, homicide instrument, Entasse, l’âme sourde aux râles du mourant, Les maudits de la loi qui font honte à la terre, Et que, chaque an, l’on voue au hideux cimeterre. Sur un cadavre froid, étranglé de ses mains, Ce spectre ignominieux qui fait peur aux humains, Règne comme la mort en convoitant sa proie Dans le sang qui jaillit il retrempe sa joie! Ses bras prostitués étreignent les mourants. Il savoure l’angoisse et les gémissements! Sans amis, sans parents, vagabond, sans patrie, Dans le meurtre et le sang il retrouve sa vie! Ce valet d’échafaud, cet opprobre vivant, Ce monstre à face d’homme, un regard satanique, Qui goûte en l’agonie un plaisir frénétique, Que la potence, ô Dieu! réclame pour amant, Est-il marqué du sceau de la même origine? Porte-t-il dans son cœur une essence divine? Son fratricide bras fut-il formé par toi? A-t-il un cœur qui bat?… une âme comme moi? A-t-il un sein de pierre ou des entrailles d’homme?… Vil proscrit, protégé par tout son déshonneur, Qui boit du sang humain pour raviver son cœur! J’ai peur d,avoir souillé la bouche qui le nomme!…
Mise en texte : Mélanie Plourde
| |