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Simon Bolivar (1783-1830) : Libérateur de l'Amerique latine
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L’une des critiques les plus souvent lue sur le
mouvement patriote lors des rébellions de 1837-1838 consiste à proposer qu'il fut dirigé par une élite de professionnels désirant évincer
du pouvoir les fonctionnaires anglais pour prendre leur place et ainsi
voir accéder leur groupe à la tête de la société, en s’appuyant sur les
masses populaires, ignorantes et « racistes ». Le discours libéral de Louis-Joseph Papineau et de ses
acolytes n’aurait été qu’une façade à l’accomplissement d’un projet de classe et
non pas de société. Il s'agit là de la thèse « Ouellet », assez conforme au
constat que fit Lord Durham lors de son enquête sur les soulèvement en 1838-1839(LAPORTE, 2006, p.1, cours 4).
Depuis maintenant plus d’un siècle, les historiens se chicanent la vérité, instrumentalisant souvent ces évènements au gré de leurs convictions personnelles. Étant donné que ce soulèvement échoua et
que les projets « occultes » des Patriotes ne virent jamais le jour,
les spéculations vont bon train depuis. Pour l'Amérique du Sud, où les luttes
armées pour l’indépendance, de 1808 à 1825 furent presque
partout couronnées de succès, il est plus facile de tirer des conclusions sur les objectifs
des révolutionnaires et de leurs conséquences. Ce qui ressort dans ce cas-ci,
c’est que derrière les discours libéraux de Bolivar, O’Higgins et Miranda, le
mouvement s’appuyait surtout sur les Créoles, les Blancs nés en Amérique,
judiciairement subordonnés aux métropolitains espagnols, mais largement
favorisés vis-à-vis des autres groupes de la société, les castas,
c'est-à-dire les Métis, Amérindiens, Mulâtres, Zambos et esclaves noirs
(TARDIEU, 1990, p.60). Ces derniers préservèrent presque intégralement les
paramètres discriminatoires de la société coloniale (DEL POZO, 2005, p.5 à 7).
La thèse que je propose ici est qu'en comparant la société bas-canadienne à
celle des colonies d'Amérique espagnole, il apparaît que le Bas-Canada n'était pas
prédisposé à l'établissement d'un État rétrograde, basé sur les valeurs de
l'Ancien régime, pas plus qu'au rejet des valeurs libérales omniprésentes dans
leur discours.
L'Amérique du sud coloniale portait déjà en elle
les germes des oligarchies, le règne des caudillos (littéralement «
hommes forts »), des guerres civiles et des dictatures qui stigmatisèrent son
histoire sociale et politique (DEL POZO, 2005, p.40). Elle n’était ni prédisposée
au libéralisme, ni à un nationalisme cohérent, fussent-ils de type civique ou
ethnique. Sauf dans les villes ou dans les communautés indiennes, il n'existait
pas de forme de gouvernement local, de principe d’égalité acceptés de tous.
Seul le sentiment d'américanité et l'agacement du à l'ingérence espagnole
arrivait à rallier les différentes castes. Le rapport colonial avec la
métropole, la disparité de sa population, ainsi que les intérêts de l'élite
créole détonnent avec la réalité bas-canadienne. Encastrée dans un univers
anglo-saxon imprégné des valeurs libérales, isolée de tout allié « rétrogrades »
(du genre Sainte Alliance en Europe), susceptible de maintenir les cadres du
totalitarisme et dépourvu de réel potentiel militaire, l'hypothétique république
canadienne n'auraient sûrement pas pu devenir cet Eden dictatorial qu'une
certaine historiographie cherche à déceler dans le projet patriote. Je n'ai pas
la prétention d'infirmer la thèse des ambitions de classe égoïstes caressés par la
petite bourgeoisie canadienne-française (PBCF) ou encore des velléités ethniques
entretenues par le peuple à l’égard de l'envahisseur, tel qu'avancé par les
Fernand Ouellet, Elinor Kyte Senior ou Susan Trofimenkoff. De toute façon, il
n'existe guère de révolution menée exclusivement par des idéalistes et des
altruistes. La Belgique, comme la Grèce, l'Irlande et la Pologne ont toutes
menées leurs révolutions contre une puissance étrangère et contre leurs
ressortissants.
Pour mon ANALYSE, je débuterai avec la mise en
contexte de l'univers colonial, c'est-à-dire la formation de la Nouvelle-France
et sa conquête, ainsi que de l'établissement des colonies sud-américaine,
essentiellement basés sur la conquête cette fois. J'établirai un parallèle entre
le statut des Indianos et celui des Canadiens français du Bas-Canada,
vivant en parallèle de l'autorité colonial. Au Bas-Canada, une évolution se
produisit autour de l'évolution des villages. Je passerai ensuite rapidement les
principaux groupes sociaux de la société sud-américaine et canadienne-française,
pour y déceler les semences en dormances de la dictature ou du libéralisme.
Finalement, je me concentrerai sur l'Amérique du sud espagnol, sa dynamique de
discrimination raciale, ainsi que sur le soulèvement indiens de Tupac Amaru, dont
le radicalisme porte à réfléchir.
Société de conquête et société conquise
La différence fondamentale entre la société
sud-américaine et bas-canadienne provient de sa vocation première. Les colons
français s’établirent dans un territoire qui ne les mettait pas en conflit
direct avec les Amérindiens. Au contraire, la France chercha toujours à s’en
faire des alliés contre les colonies britanniques, démographiquement et
économiquement beaucoup plus dynamiques, constituant une menace pour la colonie
canadienne et pour les indigènes. Ces derniers s’avéraient donc essentiels à la
sécurité de la colonie, autant que pour son économie principale, la traite des
fourrures (LAPORTE, 2006, p.1, cours 2). Il n’y eu pas d’implantation d’économie
esclavagiste (bien qu’il y eu de l’esclavage) et la conquête « débarrassa » la
colonie laurentienne de ses membres les plus puissants (militaires, prélats de
l'Église, marchands coloniaux et Hauts fonctionnaires) susceptibles de maintenir
les cadres aristocratiques et militaristes de l'Ancien régime(LAPORTE, 2006,
p.2, cours 2). Ils furent substitués par les militaires et fonctionnaires
anglais, ainsi que par les marchands venus des colonies américaines (LAPORTE,
2006, p.1-2 cours 2). C’est le départ, en 1760, d’une période ou le Canada se
moule au cadre d’une société de conquête, the province of Quebec ayant
été créé sur le modèle d'une réserve, afin d'y confiner sa population d'origine
française (LAPORTE, 2006, p.2, cours 2).
L'Amérique espagnole : la conquête des
Indianos
La société sud-américaine est, dès le départ, une
société de conquête. Il suffit de penser aux dramatiques destructions des
empires aztèques au Mexique et inca dans la cordillère des Andes en l’espace de
quelques années (DEL POZO, 2005, p.1). J’établirai ici un petit parallèle entre
les Amérindiens de l’hémisphère sud et les Canadiens conquis. Cela peut faire
sourciller, mais je m’en tiendrai à comparer leur mise au rancart, au caractère
parallèle de leur existence par rapport à l’effervescence de la société
colonisatrice.
Une fois que les droits de ces nouveaux sujets de
la Couronne espagnole furent reconnus par Charles Quint (XVIIe siècle), la
main-d’œuvre autochtone fut remplacée par une autre main-d’œuvre servile,
originaire d’Afrique cette fois. Émus par le sort qui leur était réservé, les
sentiments des rois d'Espagne n'étaient pas au diapason de ceux des Créoles.
S'ils ne pouvaient pas les exploiter ou les éliminer, il fallait alors les
mettre à l'écart du monde des Blancs. C'est une liberté doublé d'un statut
d'infériorité, qui se manifeste par un tribut (que les Blancs ne payent pas) et
de corvées diverses (dans les mines particulièrement), imposées par le
corregidor (DEL POZO, 2005, p.6-7), qui, à partir de la deuxième moitié du
XVIIIe siècle, se mis à exiger d'eux qu'ils achètent des produits manufacturés
dans la métropole (ce qui est très impopulaire), puisqu'il paye lui-même son
salaire sur les profits (DEMÉLAS, ST-GEOURS, 1987, p.29). Les Amérindiens
disposent cependant de territoires protégés (ce qui semble avoir été relatif, vu
l'empiètement des Criollos), conservent leurs chefs (caciques) et ont le
droit d'élire leur propres juges de paix (alcades) (DEL POZO, 2005, p.7).
Ce système est loin d'être hermétique et le métissage devient tellement
considérable qu'il faut établir clairement le statut légal de ces individus qui,
s'ils ne payent pas le tribut des Indiens, n'ont cependant pas le droit
d'hériter, de porter des armes ou encore d'avoir accès à la fonction publique
(DEL POZO, 2005, p.8). Le système des castes (castas) fut ainsi instauré
et poursuivi sa hiérarchisation sociale, essentiellement basée sur la couleur et
la naissance, mettant l'Indien au-dessus du Mulâtre, ce dernier au-dessus du
Zambos et l'esclave né en Amérique au-dessus de l'esclave venu
d'Afrique…(TARDIEUX, 1990, p.60)
Une société parallèle
Dans la province of Quebec et surtout dans
le Bas-Canada de 1791, deux sociétés évoluent dès lors presque
parallèlement, sans grandes interférences, si ce n'est de l’avènement du
parlementarisme (Acte Constitutionnel, 1791), qui met les professions libérales
en contacts plus fréquents avec l'autorité coloniale, qui ne transigeait
jusqu'alors qu'avec nobles et clercs (LAPORTE, 2006, p.7, cours 2). L’économie
francophone est alors essentiellement locale ; elle s’articule autour de la
production agricole et du commerce à petite échelle. Les Canadiens français ne
forment pas encore à cette époque le prolétariat de l’époque industrielle, du
début XIXe siècle. Ils ne sont donc pas en rapport de dépendance. Ce qui est
également vrai dans l’inverse. Outre les fonctionnaires venus d’Angleterre,
profitants des sinécures offertes aux cadets de la gentry et de
l’aristocratie, une élite commerciale s’active au commerce trans-atlantique en
direction de la mère patrie ou des autres colonies américaines de l’empire
(LAPORTE, 2006, p.2, cours 3). L’objet de leur richesse, le bois (surtout le pin
blanc) (LAPORTE, 2006, p.1, cours 3), ne dépendait pas à cette époque de la
masse française, mais plutôt des immigrants de fraîches date sans terres, de
Canadiens dépossédés ou bafoués par le sort.
Cohérence du peuple bas-canadien autour des
villages
Au Bas-Canada, la conquête anglaise, plutôt que
d’alourdir davantage les corvées et la pression venant du haut, eu plutôt
tendance à entraîner un renforcement de la cohésion vers le bas. Il faut noter
en premier lieu l’effritement de l’influence des seigneurs, dû à la marginalité
économique de la tenure seigneuriale d’avec l’économie coloniale, où les grands
marchands deviennent les membres les plus influents de la colonie et surtout à
cause du développement des villages. Le peuplement de l’ancienne
Nouvelle-France, étendu le long du Saint Laurent comme une rue interminable, se
concentrait de plus en plus autour des villages, laissant le seigneur et son
domaine de plus en plus à l’écart de ses paysans, qui se tournent dès lors vers
la classe des « professionnels », avocats, notaires, et médecins, qui, en
incluant les petits marchands ambulants forment la petite bourgeoisie
canadienne-française. Malgré l'appellation, il se trouve dans leurs rangs
quelques anglophones. Ils résident d’ordinaire dans le village. Leurs services
sont sollicités par la population, on les retrouves le dimanche à l’auberge,
lisant à voix haute ce que racontent les journaux. De plus, ils forment
l’essentiel des députés au Parlement de Montréal (LAPORTE, cours 2, p.5-6-7).
Les groupes sociaux
L’arrivée des Bourbons sur le trône d’Espagne en
1714 marque pour l’Amérique du sud une nouvelle ère, parfois perçue comme une «
deuxième conquête » (DEL POZO, 2005, p.5). Le changement s'accompagne d'abord
d’un resserrement administratif visant à augmenter les revenus pour l’État
espagnol, ce qui n’a pas plus aux Créoles, habitués à un système plus
bancale et permissif, dont l' « efficacité » pourrait se résumer par ce proverbe
: « se obedece, perro no se cumple ». Pour réussir cette réforme fiscale,
l'Espagne prévoyait deux moyens: permettre aux Américains de s'enrichir par le
libre commerce, afin qu'ils soient disposés à acheter les produits de la
métropole; deuxièmement, resserrer la perception des impôts en rétribuant la
plupart des hautes charges à des métropolitains, interdit de s'établir en
Amérique, évitant ainsi les tentations de favoritisme à l'égard des riches
Créoles (DEMELAS, ST-GEOURS, 1987, p.26,45). Ils avaient réussis durant la
première moitié du XVIIIe siècle à accéder
aux charges convoités de municipes dans les villes et de juges des
Audiences et mariaient souvent leurs filles à des Espagnols, s'assurant ainsi
une influence auprès de l'administration coloniale, mais à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle ce rapport
disparaît et la pression fiscale augmente (DÉMÉLAS, ST-GEOURS, 1987, p.25-26).
Au Bas-Canada, ce rapport de copinage avec
l'élite coloniale est presque exclusivement réservé à la noblesse, qui marie
également ses filles aux fonctionnaires de la métropole, qui sont eux,
encouragés à s'établir. Symbole parfait de l'Ancien régime, ce groupe de
propriétaires fonciers se trouve, sinon en symbiose, à tout le moins en étroite
collaboration avec l'autorité anglaise. Les seigneurs représentent également les
seuls membres de la société canadienne-française disposant de connaissances et
de moyens militaires (pensons à Michel de Sallabery) (LAPORTE, p.7, cours 3),
laissant au mouvement révolutionnaire une élite de professions libérales, à la
plume acérée certes, mais peu disposée à se montrer conquérante et peu pourvue de
moyens d'imposer un projet totalitaire. En Amérique du sud, les grands propriétaires d'hacienda,
imprégnés d'un mode de vie aristocratique, habitués au fouet et aux répressions
violentes contre les brigands et les communautés indiennes récalcitrantes,
laissent déjà présager l'ère des caudillos, des « hommes forts », qui
elle même mènera, au XXe siècle, aux dictatures sud-américaines. D'ailleurs, ce
stéréotype de l'État latin, renforcé par les dictatures fascistes de Benito
Mussolini en Italie et de Franco en Espagne semble influer teinter le
jugement de certains historiens à l'égard du soulèvement bas-canadien.
L'historien Fernand Ouellet attribue le soulèvement de 1837-1838 à la crise agricole (1805) qui prévalait
à cette époque au Bas-Canada. Le rôle de la PBCF se serait alors limité à manipuler pour son propre
profit ce mécontentement populaire. Allan Greer va plus loin en avançant la
thèse des mécanismes paysans où l'élite libérale n'est qu'un joueur périphérique
au cœur du conflit (BELLAVANCE, 2004, p.104-105). Dans le contexte laurentien,
le paysan possède officieusement sa terre (officiellement, il la loue à un
seigneur), ce qui lui permet de pratiquer une agriculture de survivance, donnant
un neuvième de sa récolte en rente et revendant ses surplus sur le marché local
(LAPORTE, p.5, cours 2). En Amérique du Sud, mis à part les communautés d'Indianos,
la plupart des gens vivants à la campagnes sont des métayers, des ouvriers
agricoles « itinérants », des esclaves et des gauchos au service
d’éleveurs. Ils ne possèdent rien et sont habituellement dépendants d'un homme
riche, le plus souvent un Créole. Rares sont les avocats ou notaires canadiens
français disposants d'une telle influence auprès des habitants. Il y a bien sûr
un rapport de clientélisme dans la population canadienne française, mais qui
relève beaucoup moins de la dépendance vitale. De plus, en cas de mise en place
d'un pouvoir dictatorial dans le contexte canadien, les masses paysannes
disposent d'une plus grande homogénéité, partageant la foi catholique, un passé
commun, des mariages et des célébrations, des intérêts fonciers communs. En
gros, il s'agit d'une société cohérente qui, et ce n'est qu'une supposition,
n'aurait selon moi pas eu besoin d'une éducation de haut niveau pour se faire
une idée de ce qui serait bon pour elle.
L'Église catholique
Sud-américains et Canadiens français partagent
une même foi catholique. Inutile de rappeler la méfiance
qu’inspire cette religion aux anglo-saxons, qui voient dans la soumission au
Pape une constante ingérence étrangère. Autre point commun, dans un cas comme
dans l’autre, les porte-paroles de l’Église condamnent les révoltes. En
Amérique du sud, son influence est considérable. L’Inquisition y sévit,
s’assurant de la censure des idées jugées révolutionnaire, traque les hérétiques
et applique une constante pression morale sur les habitants (MOSES, 1966, p.24).
Cependant, malgré sont attachement à la couronne d’Espagne, l’Église demeure
l’un des principaux remparts contre les abus des Créoles à l’égard des
Autochtones et des castas (DEL POZO, 2005, p.9). Il s’agit également d’un
des rares point de cohésion de cette société éclaté. Au Bas-Canada, le clergé
n’a pas encore une grande influence, ni une grande crédibilité. En 1837, il n’y
a que 273 clercs servant dans une centaine de paroisses et organisations
religieuses (LAPORTE, 2006, cours 2, p.6). L’église ne dispose pas non
plus de beaucoup de richesses. La promiscuité du haut
clergé avec le pouvoir coloniale les rends quelque peu suspects aux yeux de la
population. Ils sont cependant au cœur du système d’éducation. Pour finir, la
position de l’Église catholique canadienne demeure le gallicanisme, qui vise la
sauvegarde des franchises de l’Église de France vis-à-vis du Saint Siège. Il
n’est pas venu encore l’époque de l’ultramontanisme où le clergé exigera un
droit de regard autant dans la vie politique que sociale.
Éric Vincent
Bibliographie
Histoire canadienne
-
BELLAVANCE, Marcel, Le Québec au siècle des nationalités
(1791-1918: essai d’histoire comparée, Montréal, VLB éditeur, 2004.
-
LAMONDE, Yvan, Histoire sociale des idées au Québec,
1760-1896, volume I, Canada, Fides, 2000.
-
(Internet)
http://cgi.cvm.ca/Patriotes/UQAM
Histoire sud-américaine
-
DÉMÉLAS, M.D., Y. SAINT-GEOURS, La vie quotidienne en
Amérique du sud au temps de Bolivar (1809-1830), France, Hachette, La
vie quotidienne, 1987.
-
DEL POZO, José, L'Amérique latine depuis l'époque
coloniale (1570) à nos jours, Montréal, COOP-UQAM, hiver 2005 (Manuel de
cours)
-
MOSES, Bernard, The Intellectual Background of the
Revolution in South America 1810-1824, United State, Russel & Russel,
1966.
-
TARDIEU, Jean-Pierre, Noirs et Indiens au Pérou (XVIe-XVIIe
siècle). Histoire d'une politique ségrégationniste, l'Harmattan,
1990.
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