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Le Comte de Dalhousie sentant que plusieurs parties de sa conduite étaient si blâmables qu'elles ne seraient plus excusées dans le pays, des qu'il en serait 269 parti a eu l'artifice de faire disparaitre les documents authentiques qui auraient pu être produits contre lui. Il redoutait surtout que Sir Francis ne lui fut donné pour successeur, appréhendant qu'il ne fit connaitre après lui toutes ses représentations contre nous. Il avait donc deux Secrétaires. Mr Cochran son homme de confiance vil artisan des intrigues de son maître, confident de tous ses injustes projets contre le pays, & Mr Daly demeurant étranger à une grande partie de sa CORRESPONDANCE. Quoique d'après les instructions générales communes à tous les Gouverneurs, il eut dû tenir registre de tout ce qu'il écrivait et de tout ce qu'il recevait, il s'en faut de beaucoup qu'il s'y soit conformé. Les registres au bureau Colonial sont donc complets, ceux d'ici remplis de lacunes. C'est en Angleterre, que l'on a remarqué entre cent autres traits qu'en recommandant Mrs Forsyth & Taschereau comme conseillers Législatifs il avait eu l'impudence d'ajouter qu'il ne connaissait pas un autre Gentilhomme Canadien qui fut digne de cette Distinction &(ca)... Il avait tellement besoin du Juge en Chef pour se faire un abri de ses opinions, pour tous les abus de pouvoir dont il s'est rendu coupable qu'il n'osait plus lui rien refuser quelqu'injuste que ce fut. Ainsi il lui avait promis une concession de partie de la place d'armes pour bâtir une chapelle à son fils et le cri public forçant celui-ci à lâcher sa proie il a fallu donner trois mille acres de terres au père comme indemnité et la salle avarice qui le dévore lui a fait exiger qu'au lieu de payer lui même ses honoraires qui se montaient à quinze louis, ils fussent payés sur quelques fonds publics, et pour qu'il n'en parut rien lord Dalhousie ordonna qu'ils fussent payés sur le nouveau fonds provenant de la vente des terres et des bois de la couronne sur lesquels Messieurs Felton Davidson et Cochran Juge des confiscations qui a L500 pour sa part. Nouveau moyen de corruption et d'achat de Mrs. du Conseil ainsi que l'a fait le revenu des Jésuites. Vous avez su avant ce moment qu'il a fallu pousser dehors Mr Christie. La requête pour demander à faire entendre les témoins n'était qu'un grossier artifice, en vue s'il l'obtenait déluder les plaintes pendant la présente session de nous faire perdre beaucoup de tems. Il ne niait pas les faits prouvés contre lui, avait l'effronterie de dire que son excuse pour avoir agi était suffisante puisqu'il n'avait agi que par ordre du Comte Dalhousie et que si c'était à recommencer il en agirait de la même manière. Ou plutot il s'attendait bien à un refus mérité mais voulait se ménager une occasion de déclamer contre la Chambre pour ce refus croyant que le Mercury et la Gazette officielle seraient toujours ouverts à ses diatribes. Celle-ci ne le sera pas. Personne ne le plaint. (Dans) Parmi les Conseillers quelqu'uns ont remarqué que celui qui le premier avait imaginé le Turn him out system sous l'ancienne Administration (fut) devait à bon droit être le premier à en gouter les desavantages sous celle-ci. Ils disent cela et c'est un plus grand effort pour eux que ce ne semble l'être à première vue, parce qu'ils le disent au vu & seu de l'espion que le Comte a laissé auprès d'eux Mr Cochran leur greffier en loi. Presque tous se sont compromis par de mauvais conseil; le comte en a la preuve entre ses mains. Il les a flattés de promesses de services de toutes sortes et Mr Cochran est là pour épier toutes leurs démarches et tous leurs propos et (en) rendre compte de leurs infidélités à leur prétendu protecteur. Heureusement qu'il est assez embarrassé à se défendre lui même sans pouvoir beaucoup servir les autres. Un sujet qui t'intéressera c'est que tout ce qui m'était dû d'arrérages a été voté hier au montant de trois mille Louis. Le noble compte dans sa magnanimité avait aussi refusé à Mr Delisle fils, à un pauvre gardien sur l'isle d'anticosti et à Mr Daly diverses portions d'arrérages qui ont été votés -- Après cela notre Bill qui sera analogue à celui de 1825 passera-t-il au Conseil, je pense que oui. Il n'y aurait pas eu l'ombre de doute si Mr Richardson n'était venu ici, que Sir James n'aurait je pense réussi à effectuer beaucoup plus de raprochement entre les deux Chambres qu'il n'y en a N'importe il fera du bien & même malgré eux s'ils ne le font pas avec lui. Adieu chère amie, presque tout ce que j'écris ne sont que des notes historiques pour ainsi dire que je reverrai à loisir et qui ne doivent être communiquées qu'à mon père. Je te souhaite et à nos chers enfans santé et contentement et me flatte que les difficultés sur l'appropriation ne devant pas être longues, la session sera après cette affaire finie de peu de durée. A mon cher père mes respects et amitiés, à nos trois soeurs qui sans doute sont avec toi mes embrassemens affectueux. Dessaules est bien et avec moi se plaint de n'avoir pas eu de lettres depuis plusieurs jours Adieu tout à toi-- L.-J. PAPINEAU 18 février 1829 J'ai ce matin un mot de lettre sans nul détail de Benjamin qui ne m'écrit que deux mots, un panaris l'empêchant d'en écrire plus long. (Au verso:) 18 Fevrier 1829 Madame Papineau Rue Bonsecours Montreal
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