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The English Bijou Almanach for 1837 est le plus petit livre imprimé de l’époque. Il contient un portrait gravé de la reine Adélaïde
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Le 30 mars 1838, le greffier du Conseil exécutif du Bas-Canada, Herman W. Ryland, reçoit une dépêche en provenance de la capitale britannique. Il signe le document et le date dans le coin supérieur droit.
Cette dépêche concerne le rapport de son patron, lord Durham, gouverneur de la colonie, qui suggère l’assimilation des Canadiens français à la communauté anglaise, une idée que partage le haut fonctionnaire de 79 ans. Même s’il parle couramment le français et qu’il entretient des rapports polis avec ses concitoyens de Beauport, il ne compte aucun ami intime parmi les coloniaux. «Tandis que les nationalistes canadiens considéraient le Bas-Canada comme un rameau de la culture française, Ryland le voyait comme un avant-poste de la Grande-Bretagne, note le Dictionnaire biographique du Canada. […] La rébellion de 1837-1838, qu’il avait entrevue avec anxiété, avait des racines plus profondes qu’il ne le croyait; aussi les politiques qu’il préconisa contribuèrent-elles largement à déclencher la révolte.»
Sur le document acquis le mois dernier par le Service des livres rares et des collections spéciales, on peut voir la calligraphie encore alerte de M. Ryland, même si la maladie dont il souffre l’emportera quelques mois plus tard. «Ce document est précieux, car il s’ajoute à nos collections sur la Rébellion et concerne l’un de ses acteurs majeurs», signale Geneviève Bazin, responsable de ce secteur au Service des bibliothèques. Avec deux collections d’importance léguées à l’Université en 1906 par le juge George Baby et en 1972 par l’homme d’affaires Louis Melzack, le Service des livres rares et des collections spéciales est un des cinq pôles universitaires au pays pour l’étude des documents de l’histoire canadienne. Ces deux collections rassemblent plus de 7200 documents et valent à elles seules aujourd’hui plusieurs millions de dollars. Ces «canadianas» font une large place aux événements de 1837 et 1838...
SOURCE : David Milot; Texte issu de la revue FORUM
Texte intégral : http://www.iforum.umontreal.ca/Forum/article3251.htm
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