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Les Patriotes de 1837@1838 - Ouverture officielle du Centre d'exposition <i>La Prison-des-Patriotes</i>
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Ouverture officielle du Centre d'exposition La Prison-des-Patriotes
Article diffusé depuis le 09-août-2003
 




Par David Milot

jochenier@hotmail.com

Le 19 juin dernier avait lieu le cocktail d’ouverture du Centre d’exposition permanente La Prison-des-Patriotes : Lieu de mémoire des rébellions de 1837-1838 ainsi que de sa «sœur» la salle corporative de la Galerie du Gouverneur (de la Prison…). J’ai eu l’insigne honneur, d’être invité par M. Louis Roquet, président de la SAQ qui a mis sur pied cette exposition.

Un peu d’histoire



Cette «prison neuve» comme on l’appelait à l’époque est inaugurée en 1836 et classée site historique en 1978. Au début des années 1980, on parlait de transformer l’édifice au complet en musée. Il y a cependant un «hic» (sans mauvais jeu de mot) la SAQ occupe les lieux depuis 1921. En 2001, la Commission des biens culturels du Québec (CBCQ) a tenu des audiences publiques concernant le lieu historique. La SAQ envisageait d’y installer un Musée de l’alcool. La CBCQ a finalement coupé la poire en deux et obligé la SAQ à y aménager un lieu de commémoration des patriotes de 1837-1838.

La conception de l’exposition



Par la suite les travaux ont débuté en collaboration avec les autres musées dédiés aux patriotes ainsi qu’avec un historien qui fait autorité en la matière, M. Jean-Paul Bernard, qui a agi à titre d’historien-conseil pour l’exposition. À noter qu’il avait joué le même rôle pour la Maison nationale des Patriotes à Saint-Denis-sur-Richelieu en 1988.  Tout en demeurant propriétaire des lieux, la SAQ a remis la gestion du Centre à un consortium formé par la Maison nationale des patriotes et le Musée de Saint-Eustache et de ses patriotes. C'est pourquoi, si vous appelez pour obtenir des informations, vous signalerez d’abord le (450) même si ce Centre d’exposition est situé en plein cœur de Montréal. Après un léger retard, le Centre a finalement ouvert ses portes en juin 2003.

Le cocktail

Le 19 juin 2003, je me suis donc rendu au cocktail d’ouverture de la Prison des Patriotes et aussi de la Galerie du Gouverneur, une salle de réception corporative attenante au Centre d’exposition et qui renferme également quelques vitrines sur l’histoire du vin.

Quelque peu en retard, je suis tout de même arrivé à temps pour le discours prononcé par M. Roquet devant un public nombreux qui respectait un silence religieux; manifestement les invités n’en étaient qu’à leur première coupe de vin. Dans son discours, M. Roquet n’a pas manqué de rappeler que les politiciens n’avaient pas été invités car la SAQ ne voulait pas faire de politique, mais bien vendre de l’alcool. Il a ajouté qu’il désirait plutôt faire l’ouverture de l’endroit devant ses amis. Ces propos n'ont pas eu l'heur de plaire aux quelques nationalistes de la première heure que j’ai aperçus ce soir là.

Une fois le discours terminé, je me suis précipité dans le Centre d’exposition non sans avoir préalablement fait provision de canapés et de champagne, courtoisie de la société d’État.

Malgré qu’il devait y avoir 150 personnes, j’en ai très peu croisées du côté de l’exposition. Il faut se rendre à l’évidence que les amis de M. Roquet dédaignent non seulement la politique mais aussi l’histoire des patriotes. J’y ai quand même croisé M. Jean-Paul Bernard ainsi que des employés de la Maison nationale des patriotes et du Musée de Saint-Eustache. J’y ai aussi croisé un des guides qui m’a semblé bien sympathique et compétent.

Concernant l’exposition, j’affirme tout de go qu’au niveau muséologique il s’agit d’une réussite. On a droit à des installations modernes parsemées d’images attirantes ainsi que d’innovations technologiques qui sauront capter l’attention des visiteurs. Il faut aussi savoir que nous sommes en présence d’un «Centre d’exposition permanente» et non d’un «musée». Donc, si vous souhaitez voir des artefacts, vous devrez allez de l’autre côté du Courant, au Musée Stewart au Fort de l’Île Sainte-Hélène où vous aurez la chance de voir le vitrail de la chapelle, une boîte d’un prisonnier, un anneau de prison, le registre des prisonniers, un dessin et une lettre de Chevalier de Lorimier. En effet, le Centre n’a, au niveau objets, que quelques anneaux de cellules et la bâtisse à admirer. Par contre, l’exposition est confinée à deux salles seulement alors pas question de déambuler dans les couloirs de la Prison. On n’a pas non plus reconstitué une cellule par exemple, ce qui aurait été grandement apprécié et justifié.

Le contenu de l'exposition

Au niveau contenu, on a droit en gros au résumé de l’exposition de La Maison nationale des patriotes. Quinze ans plus tard, il semble que M. Bernard ait fait dans la redite. En effet, à part quelques allusions à la société montréalaise du début du XIXe siècle et à peine une mention sur les événements qui se sont déroulés à la Prison en tant que telle, on est bel et bien en face d’un résumé du musée de Saint-Denis. 

Pourtant la victoire de Saint-Denis et la Prison du Pied-du-Courant sont deux événements relatifs aux patriotes qui possèdent leur histoire propre. Pourquoi présenter aux deux endroits des expositions semblables. Saint-Denis n’est pas si loin de Montréal, à quoi bon dédoubler des contenus historiques? Un centre d’exposition n’est pas une chaîne de restauration rapide.

Est-ce que M. Bernard a reçu des contraintes de la part de la SAQ pour mettre en veilleuse ce dont ce lieu aurait dû parler, soit les quelques 500 prisonniers patriotes qui y ont séjournés suite aux insurrections ainsi que les douze patriotes qui ont été pendus à l’extérieur des murs? Je ne suis pas en mesure d’y répondre, mais il semble qu’on ait raté la cible.

Il est assez évident que la SAQ ne veut pas froisser personne et évoquer des moments douloureux de notre histoire, mais comment faire autrement lorsqu’on crée un centre d’exposition dans une prison ayant été l'instrument de répression d’une révolte démocratique?

La réponse se trouve au Centre d’exposition où «quelqu’un, quelque part» a décidé de présenter un contenu aseptisé qui évite de parler de ce lieu historique important. Pourtant la CBCQ exigeait «qu’on rende hommage à ceux qui y ont mené leur dernier combat», que la «SAQ étende ses activités de commémoration des Patriotes à l’extérieur du bâtiment afin de témoigner des événements qui s’y sont déroulés». À moins de jouer sur les mots, ces deux dernières recommandations ne sont pas respectées jusqu’à maintenant. Le site a pourtant un potentiel incroyable.

On y va ou on n’y va pas?

On y va certainement malgré ces quelques réserves. Dites-vous que vous en aurez au moins pour votre argent car c’est gratuit. De plus des guides sont sur place pour répondre à vos questions. Le lieu en tant que tel vaut aussi le détour. Souhaitons que le Centre sera enrichi et amélioré et qu’à terme on y aménagera un vrai musée sur les Patriotes et la Prison. Le lieu est idéal et chargé d’histoire.

Coordonnées :

Centre d’exposition permanente

La Prison-des-Patriotes: Lieu de mémoire des rébellions de 1837 et 1838

903, avenue de Lorimier

Montréal (Québec)

(450) 472-1005

1 888 999-1837

Métro Papineau

Mardi-vendredi : 13h-17h

Samedi-dimanche : 10h-17h
Entrée gratuite

Durée approximative de la visite : 30 minutes

Visite de groupe sur réservation seulement

Galerie du Gouverneur

Ouverture d’un nouveau centre d’exposition dédié à l’histoire des patriotes et des rébellions de 1837 et 1838

 

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