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Ça bouge dans le dossier du Musée de l’ex-prison du Pied-du-Courant et de belle façon on dirait. Disons d'entrée de jeu que les critiques semblent bien avoir été entendues par la Comission des biens culturelles du Québec qui a entériné une série de suggestions issues des intervenants du milieu, dont celles de notre collaborateur, le dynamique Philippe Côté. Voici en substance ce qu’on peut retrouver au Rapport annuel de gestion de la CBCQ 2001-2002 Section - 9.3.1 : Les auditions publiques Pages 40-41 : «Recommandation 01-13 : Prison des Patriotes-Au-Pied-du-Courant». Ces recommandations sont adressées à la Société des alcools du Québec qui demeure propriétaire des lieux et maître d’œuvre du projet et qui a désormais tâche de rendre compte de l'atteinte des présentes conditions.
Que la SAQ étende ses activités de commémoration des Patriotes à l'extérieur du bâtiment afin de témoigner des événements qui s'y sont déroulés à l'extérieur et de mieux communiquer aux passants le statut historique du site.
Que la SAQ rende plus accessible au public l'exposition commémorative en allouant des périodes de visites sans besoin de réservation préalable.
Que la SAQ permette au public qui le souhaite d'entrer directement dans la galerie commémorative sans nécessairement visiter les autres salles d'exposition.
Que les activités de commémoration de la SAQ tiennent compte de ce qui se fait ailleurs au Québec sur l'action menée par les Patriotes en cherchant à établir.
des partenariats avec les institutions qui en sont responsables.
Que la SAQ fasse faire une analyse du potentiel archéologique du site et en respecte les conclusions.
Curieux d'en savoir plus nous avons contacté Mme Anne Bérubé, de la firme de muséologie responsable de l'aménagement. Sur chacun des points mentionnés plus haut elle a été en mesure de répondre par la positive. Elle a également souligné l'excellente collaboration de la Société des alcools du Québec et son désir en particulier de ne pas confondre l'exposition sur les Patriotes et le mandat de la société d'État qui demeure de vendre de la boisson...
Ainsi le «lieu de mémoire du Pied-du-Courant» (titre de travail) sera accessible par l'arrière de la Maison du Gouverneur, coin deLorimier et Notre-Dame. Une vaste esplanade extérieure sera aménagée, mais l'exposition comme telle se trouvera sous terre. Afin de ne pas empiéter sur le mandat d'autres musées qui existent déjà sur le sujet, la vocation de l'exposition sera résolument urbaine et insistera sur les phénomènes sociaux et sur la diversité ethnique de Montréal vers 1837. Un premier volet vise à identifier les «ingrédients» qui, dans l'économie et la société, ont pu contribuer à la naissance d'une crise généralisée sans cependant s'embarrasser de l'ordre chronologique de leur apparition. Un deuxième volet portera sur les événements comme tels, en particulier ceux s'étant déroulés à Montréal. Enfin, il va sans dire, il sera question des conditions d'enfermement des prisonniers patriotes et sur les pendaisons qui s'étendent de décembre 1838 au 15 février 1839.
Il ne nous appartient pas de juger pour l'instant de la démarche entreprise. Disons qu'elle offre quand même matière à se réjouir. D'abord que la SAQ semble disposée à respecter les objections issus du milieu. Deuxièmement qu'on est en face d'une exposition substantielle qui impliquera à terme l'embauche de guides-interprètes, ainsi qu'une structure administrative complète. Enfin, c'est l'historien Jean-Paul Bernard qui agit à titre d'historien-conseil. Aujourd'hui à la retraite, M. Bernard demeure une référence dont l'autorité à propos de cette période ne saurait être mise en doute.
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