Encore une fois, la fête des Patriotes, célébrée chaque année le dimanche le plus proche du 23 novembre, a commémoré la bataille de Saint-Denis. On a ainsi pu rendre un vibrant hommage aux Patriotes d'hier et d'aujourd'hui qui poursuivent sans relâche la lutte pour l'affirmation des droits de la majorité au Québec.Comme c'est désormais la tradition, après le service religieux célébré à l'église de Saint-Denis-sur-Richelieu, une foule de plus de mille convives s'est retrouvée à la salle Michel-Lussier pour le banquet placé sous le patronage du Rassemblement pour un pays souverain. À la joie générale, le Premier ministre du Québec, M. Bernard Landry a pris la parole. Son discours de plus d'une heure a en particulier porté sur les succès économiques du Québec et sur l'importance de se montrer fiers des réalisations du Québec contemporain.
Devant une salle manifestement sympathique, le PM a rappelé qu'à Saint-Denis et dans bien des régions du Québec, le taux de chômage est inférieur à celui de Toronto (Ontario)
Alors que le Premier ministre conclue son discours à la Salle Michel-Lussier, les musiciens patriotes prennent une dernière pause avant la marche collective vers le parc des Patriotes et le centre du village.
C'est bientôt par centaines qu'on retrouve les «pèlerins» aux pieds du monument consacré aux Patriotes. À noter cette année le très grand nombre et la très grande diversité des bannières rappelant l'époque des rébellions et d'autres épisodes glorieux de l'histoire du Québec.
Un grand québécois et un ami, M. Alcide Clément de Saint-Élie-d'Orford qui a consacré les quinze dernières années à voir les Patriotes célébrés à l'occasion d'un congé férié. C'est désormais chose faite avec l'annonce faite le jour même par le Premier ministre.
Mme Rachel Girouard, épouse de M. Clément et, au même titre, militante de la première heure du projet de jour férié en hommage aux Patriotes.
Moment touchant lorsque le Premier ministre a lancé à la foule ce «Je vous jure que je me dévoue corps et âme pour promouvoir les intérêts de tous les Québécois et Québécoises, mais là j'ai besoin de vous...»
M. Guy Bouthillier, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a rappelé, avec son éloquence habituelle, l'esprit d'ouverture et de partage qui réunit la foule autour de la lutte démocratique des Patriotes de 1837-1838. Il a enfin proclamé le patriote de l'année, nul autre que le cinéaste et chroniqueur, M. Pierre Falardeau.
Le discours de M. Falardeau était sans contredit le clou de la journée. Dans une langue absolument colorée, il a dressé quelques reproches à ses concitoyens, pointant en particulier leur docilités devant les autorités canadiennes-anglaises : journalistes, écrivains et artistes «se fendant en quatre» pour participer aux événements célébrant «l'unité canadienne et la grandeur de l'empire britannique». MFalardeau a été chaudement applaudi à plusieurs reprises, rappelant narquoisement au premier ministre que, lui, n'était pas tenu à la «langue de bois» des politiciens.
Il faut bien sûr rappeler la précieuse collaboration de la Maison nationale des Patriotes qui est restée ouverte toute la journée, permettant à tous et à toutes de visiter l'exposition, de profiter d'une visite guidée et, le cas échéant, de se réchauffer un peu... On était de toute façon chaleureusement accueilli par Mme Sophie Charbonneau, directrice-adjointe de la Maison.