La maison Armand semble bien préservée. Elle est actuellement sise au 12 930, boulevard Gouin, à Rivière-des-Prairies. (Photo : L'Informateur)
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[Par Samuel Leduc-Frenette, "Un patriote à Rivière-des-Prairies", L'Informateur de Rivière-des-Prairies, 18 mai 2012]
Fils de Pierre Armand dit Flamme et de
Marguerite Noël, François Armand dit Flamme
naît à Québec. Comme bon nombre de Canadiens
de l’époque, il devient cultivateur. Établi
à Rivière-des-Prairies (RDP), il est
notamment connu pour être l’un des
actionnaires les plus importants de la
Banque du Peuple, une institution alors
fondée pour concurrencer la très puissante
Banque de Montréal.Lors des événements de
1837 et 1838, ce lieutenant-colonel de
milice est dans la cinquantaine avancée. Le
21 avril 1837, on sait qu’il tente d’être
candidat, fort probablement pour le Parti
patriote, le Parti derrière la contestation
du pouvoir britannique en place, dans le
comté de Lachenaie.
Dans la foulée des rébellions, il est
emprisonné à Montréal le 4 novembre 1838.
Après qu’une pétition en sa faveur est
signée par le curé de RDP et par les
habitants des lieux, il est relâché, sans
procès, le 13 décembre 1838.
Il n’a pas été possible de savoir quel a
été le rôle exact qu’il a joué lors des
rébellions. Le Prairivois d’adoption est
mort le 31 mai 1863, à RDP même.
Quelques traces de son vécu
Il existe encore une trace bien visible
de la présence de François Armand dit Flamme
à Rivière-des-Prairies. Dans l’est du
quartier, au 12 930, boulevard Gouin, est
érigée la maison Armand.
Cette maison de pierres, probablement
construite entre 1730 et 1735, a été, comme
son nom l’indique, occupée par Armand et sa
descendance.
Pour Jean-Marc St-Jean, natif du quartier
et vice-président de la Société historique
de RDP, ce personnage n'est pas totalement
inconnu. « J’en avais entendu parler, on
avait des données », mentionne-t-il en
référence aux archives que la SHRDP
accumule.
M. St-Jean avoue tout de même avoir
trouvé peu d’information à son sujet. En
effet, un incendie a ravagé de nombreuses
archives à l’ancien hôtel de ville de RDP.
Voici tout de même, en substance, la
pétition que le curé de la paroisse et
plusieurs citoyens ont adressée aux
autorités dans le but de faire libérer
François Armand, en 1838:
[…] nous sommes surpris d’apprendre
l’incarcération de François Armand l’un des
capitaines loyaux de cette Paroisse, et
qu’il [illisible] à son Excellence de nous
pardonner notre surprise, vu que le dit
François Armand ne nous a jamais parlé
d’affaires politiques, qu’il nous a toujours
fait preuve de loyauté, n’ayant jamais
manqué dans l’occasion d’inculquer dans
l’esprit de ses miliciens des principes
d’obéissance et de subordination envers le
gouvernement de sa Majesté, principes que
nous avons toujours suivi (sic) nous-mêmes
envers tous nos supérieurs, desquels nous
pouvons dire avec satisfaction, nous ne nous
sommes jamais attiré de reproches. Nous
ôsons (sic) donc suplier (sic) avec
confiance son Excellence de prendre en
considérations la [illisible] que nous lui
faisons de rendre un vertueux citoyen à sa
famille éplorée, le tout humblement soumis,
signé attesté en présence de votre
[illisible].