(baptisé Joseph-Euloge)père: François Doutre
mère: Élisabeth Dandurand
épouses: Angéline Varin puis Harriet Greene
né: 11 mars 1825 à Beauharnois, Bas-Canada
mort: 3 février 1886 à Montréal, Bas-Canada
professions: journaliste, écrivain, avocat
au moment des troubles: étudiant
bibliographie:
CLARK, L.C The Guilbord affair, Montréal, 1971
DAVID, L.-O Histoire du Canada depuis la Confédération, Montréal, 1909
MAILLET, Marguerite "Joseph Doutre et l'éducation", dans Co-incidences, Ottawa, 1974, no.2, p.5-16
Né le 11 mars 1825 d'un père sacristain de l'église Saint-Clément, Joseph Doutre entreprend, en 1836, des études au Petit Séminaire de Montréal puis poursuit ses études de droit. Il est admis au barreau le 30 avril 1847. Étudiant, il collabore aux journaux Mélanges religieux et l'Aurore des Canadas. Il publie le conte "Faut-il le dire..." dans le Ménestrel en 1844 et la même année, les deux premières livraisons de son roman Les fiancés de 1812 sont distribués aux souscripteurs. Inspiré par l'auteur français Eugène Sue, il met Montréal à l'heure de Paris dans le domaine romanesque. Il publie son second roman Le frère et la soeur, inspiré de Chateaubriand, en 1846.
En juillet 1847, il devient l'un des treize premiers collaborateurs au journal l'Avenir. Doutre lutte contre les préjugés, l'ignorance et l'inertie dans Canadiens français dans les sphères politique et sociale pour lesquels il blâme la religion qu'il qualifie d'intolérante et hypocrite. Il réclame l'exclusion du clergé du domaine politique et prône l'éducation non-confessionnelle.
En 1852, lorsqu'on cesse de publier l'Avenir, Doutre s'impose de plus en plus sur la scène de l'Institut canadien dont il est élu président pour un mandat d'un an. C'est sous sa présidence que l'Institut obtient la personnalité civile. Doutre joue un rôle important dans la convention organisée par l'Institut sur l'abolition de la tenure seigneuriale mais il se préoccupe surtout de la question de l'éducation qu'il veut laïque et capable de donner une formation pratique.
Il met pourtant ses convictions sur le système éducatif au rancart lorsqu'il se présente au élections de 1856 et 1863 dans le comté de Salaberry. Il est défait par deux fois. Proscrit de la vie publique par les ecclésiastiques lorsqu'il revient à la charge au sujet de l'éducation lors d'un banquet en février 1858, il se consacre au droit où il fait une brillante carrière. Il plaide, en 1857, la cause des censitaires suite à l'abolition du régime seigneurial. En octobre 1863, Doutre est nommé pour tenter d'aplanir les différends entre l'évêque de Montréal et l'Institut canadien à propos de la surveillance et de la prohibition en matière de lecture. Ses efforts sont infructueux. Au mois de mai 1867, il est de nouveau élu comme président de l'Institut canadien. C'est en 1869-70 qu'il défend en Cour Supérieure la cause Guibord à laquelle sont nom reste attaché. Il a gain de cause dans le procès au sujet de la sépulture catholique de Joseph Guilbord, membre de l'Institut. Plus qu'une question d'enterrement, ce procès oppose les idéologies libérales et ultramontaines avec un retentissement national.
Mort le 3 février 1886, il est inhumé au cimetière protestant. Il laisse derrière lui six enfants fruit de son deuxième mariage.
Préoccupé des droits et libertés, Joseph Doutre fût un acteur important dans la contestation des pouvoirs de l'Église.