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Les Patriotes de 1837@1838 - Duchesnois, Eugène-Napoléon (1808-1880)
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Duchesnois, Eugène-Napoléon (1808-1880)
Article diffusé depuis le 3-mai-02
 




Né le 16 février 1808 à Varennes, fils d'Étienne Duchesnois, marchand prospère de la région (BERNARD, 2001:64). Il fait son apprentissage en médecine auprès de Perkins Nichols, médecin à Varennes, puis son diplôme de médecine le 2 décembre 1830 (BERNARD, 2001:72). Incidemment, un de ses professeurs est Robert Nelson. Son implication politique commence dès 1833 alors qu'il participe à une assemblée le 22 décembre à Varennes. Durant cette réunion, Duchesnois et douze autres personnes sont nommés sur un comité de paroisses pour un mandat de deux ans (Le Canadien, le 3 janvier 1834). Il prend aussi part à la réunion de St-Marc le 6 janvier 1834, alors qu'il est proposeur d’une résolution autorisant A. Girod à entrer en correspondance avec le député de York, William Lyon Mackenzie (Le Canadien, le 13 janvier 1834).

Au début de 1837, Eugène-Napoléon Duchesnois a 29 ans. Le 15 mai, le comité central du comté se rassemble à St-Marc. Duchesnois appuie la deuxième résolution dénonçant les résolutions Russell. À cette réunion, on décide de créer une délégation de 12 personnes afin d'engager une correspondance avec les réformistes des autres colonies. Duchesnois et son beau-frère Amury Girod son nommés pour Varennes (The Vindicator, 26 mai 1837). Le 24 mai, la première assemblée du comité central du comté de Montréal se tient à l’hôtel Nelson et Duchesnois y nommé membre honoraire (BERNARD, 2001 :137). Le 25 juin de la même année, il est arrêté pour avoir déchiré la proclamation Gosford attachée à la porte de l'église. Son procès est cependant retardé, le gouverneur ayant déjà d'autres ennuis (HORMAN, 1972:126). Il en profite pour assembler la population près de l’église le 29 juin où il prononce un discours. Ses adversaires sont bien connus, Aimé Massue, seigneur de St-Aimé et Alexis Pinet, notaire, tout deux d'influents loyaux de Varennes (Le Populaire, le 30 juin 1837). Les assemblées se succède et  Duchesnois y participe activement. Le 8 août il reçoit d’ailleurs une lettre du secrétaire civil l'enjoignant de fournir des explications sur sa présence aux assemblées. Sa réponse est datée du 28 août :

« Monsieur, en réponse à votre lettre en date du 8 ultimo, (…) j’étais présent et que j’ai pris une part très active aux procédés de l’assemblée, tenue à St-Marc, le 15 mai dernier, mais que je ne crois pas devoir donner des explications en justification de ma conduite en cette occasion (…).» (Le Libéral, le 19 septembre 1837)

Présent lors de l’assemblée des six comté à St-Charles les 23 et 24 octobre, il seconde la cinquième proposition, portant sur l'opposition des réformistes aux officiers nommés par Gosford (La Minerve, le 2 novembre 1837). Les événements se précipitent ensuite. Le 16 novembre, une réunion se tient chez lui avec Girod, Papineau, O'Callagan et Boucher-Belleville: c'est le conciliabule de Varennes. À cette occasion, on décide d’organiser la fuite de Papineau vers les États-Unis (RUMILLY, 1977:495). Le lendemain, Duchesnois se dirige vers St-Marc dans la voiture de Papineau. Il rebrousse cependant chemin et retourne à Varennes. Le soir du 17 novembre, le commandant militaire des Fils de la Liberté, Thomas Storrow Brown, arrive blessé chez le docteur à la suite de l'affrontement avec le Doric Club le 6 novembre précédent. Duchesnois informe Brown que Papineau est à St-Marc, où les deux se dirigent le lendemain (BERNARD, 2001 :160). Il participe à l'épique bataille du 23 novembre à St-Denis après quoi il se dirige vers St-Charles et participe là aussi à l'engagement (HORMAN, 1972:128). Suite à la défaite, lui et six autres compagnons, dont Wolfred Nelson, fuit vers les États-Unis le premier décembre. Seuls Duchesnois et Brown arrivent à destination, Duchesnois passant par Stanstead afin de s'éloigner de la zone patrouillée par l'armée (BOUCHER-BELLEVILLE, 1992:156).


La maison d'Eugène-Napoléon Duchesnois selon un internaute,
au 211, rue Sainte-Anne, à Varennes (photo Google StreetView).

Duchesnois vit son premier exil dans la région de Boston où il est chirurgien. Il a alors une correspondance avec l’éditeur de la Minerve, Ludgey Duvernay (BERNARD, 2001 :221). Lors de l’Amnistie de Durham le 28 juin 1838, le docteur choisit de retourner à Varennes (HORMAN, 1972:130). Il s’engage activement dans le recrutement des Frères Chasseurs pour le comté de Verchères en compagnie de deux « lieutenants » qu’il a désigné: Azarie Archambault, notaire, et Félix Lussier, petit-fils du seigneur de Varennes (BERNARD, 2001 :221). Le 4 novembre, le projet d'attaque sur Sorel est abandonné par Malhiot, et la mobilisation s’estompe rapidement (DBC, 7:259). Duchesnois s’exile une seconde fois au États-Unis, demeurant encore dans la région de Boston. Suite aux malheurs de la seconde insurrection, plusieurs familles doivent s’exiler au États-Unis. Duchesnois et le Dr Gauvin viennent en aident à ces démunis en amassant de l’argent (BERNARD, 2001 :221).En août 1839, le consul général de France à New-York lui confie une place de chirurgien sur la frégate Le Météore qui se dirige vers le Havre (HORMAN, 1972 :132). Il en profite pour se rendre à Paris y retrouver Louis-Joseph Papineau qui s'y trouve depuis peu (RUMILLY, 1977 :184). Un an plus tard, Duchesnois est en Argentine et s'installe à Buenos Aires. Il décide d'y demeurer en 1841.  Il décède le 16 novembre 1880, après s’être marié une seconde fois, suite au décès de sa première épouse Françoise Ainsse, le 15 décembre 1850 (BERNARD, 2001 :221).

Sébastien Gauthier

*** Le passage suivant est tiré du billet de Vicky Lapointe consacré au séjour argentin de Duchesnois


L’exil en Argentine

De la vie de Duchenois en Argentine, on voit quelques traces sur le web.

Selon le Recensement de 1855, ville de Buenos Aires, Duchesnois (45 ans) habitait au 45 1/2 rue Piednas, avec sa femme, Tomasa D. (25 ans) et leurs enfants, Herman (6 ans) et Matilda (6 mois). Sa profession était médecin et il est indiqué qu’il était en Argentine depuis 13 ans. Son épouse Tomasa était originaire de Buenos Aires. A la même adresse résident Herman Duffour (père de Tomasa?), commerçant ainsi que sa famille. Herman Duffour était depuis 16 ans en Argentine. Il est écrit qu’il est d’origine française, mais la même chose est écrite pour Duchesnois. J’aimerais bien connaître son lieu d’origine et les circonstances qui l’on amené à émigré en Argentine. Était-il originaire de France ou du Bas-Canada?

On trouve trace de la famille Duchesnois et des Duffour dans le recensement argentin de 1869.

Les enfants Duchesnois

Si on collige les données de ces deux recensements + une recherche dans la base de Family search pour l’Argentine, on voit que les enfants suivants, portant le nom de Duchesnois, habitaient Buenos Aires et sont nés en Argentine, entre 1855 et 1868.

  • Matilda, née en 1855 env.
  • Maria Magdalena Duchesnois, baptisée ou née le 26 septembre 1859
  • Eugenio, né v. 1863
  • Roberto, baptisé ou né le 18 septembre 1868

Dans le livre de Georges Aubin et Marcel J. Rheault, Médecins et patriotes 1837-1838, on indique que Roberto est le fils de Tomasa et de Eugène-Napoléon. Celui-ci a eu une descendance. Quant aux trois autres, il faudrait avoir accès aux actes de naissance ou de décès pour confirmer qu’il s’agit bien des enfants du couple qui nous intéresse. Mon hypothèse pour le moment est qu’ils sont décédés en bas âge. Aussi, je n’ai pas réussi à retrouver la date du mariage de Tomasa et d’Eugène. Aubin et Rheault indiquent 1866 comme année de mariage. Je pencherai pour 1854.

Commémoration

Eugène-Napoléon est décédé le 16 novembre 1880 à Buenos Aires. On peut voir son portrait à l’Hôpital français de Buenos Aires. Notez qu’une rue porte a été nommée en son honneur à Varennes.

Bibliographie

Aubin, Georges et Marcel J. Breault, Médecins et patriotes 1837-1838, Sillery, Septentrion, 2006, 350 pages.; HORMAN, Doris, Varennes 1672-1972, le comité du tricentenaire de Varennes, Ottawa, 1972, 382p.; BERNARD, Philippe, Amury Girod, un suisse chez les patriotes du Bas-Canada, Septentrion, Montréal, 2001, 255p.; AUDET, François-J., Varennes, édition des Dix, Montréal, 1943, 38p.; RUMILLY, Robert, Papineau et son temps : Tome 1 et 2, FIDES, Montréal, 1977, 643p. et 594p.; DAVID, Laurent-Olivier, Les Patriotes de 1837-1838, Comeau et Nadeau, Montréal, 2000, 360p.; Dictionnaire Bibliographique du Canada, Volume 7, 8, 11 et 12.; Dépositions des patriotes de 1837-1838.; NELSON, Wolfred, Wolfred Nelson et son temps, Éditions du Flambeau, Montréal, 1946, 218p.; BERNARD, Jean-Paul , Assemblées publiques, résolutions et déclarations de 1837-1838, Vlb Éditeur, Montréal, 1988, 304p.; H.-LAPALICE, Ovide-M., Histoire de la seigneurie Massue, s.l., 1930. ; NELSON, Wolfred, Écrits d’un patriote, Comeau et Nadeau, Montréal, 1998, 177p.

 

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 Yves  (16 janvier 2010)
On peut voir la maison de Eugène-Napoléon Duchesnois à Varennes, au 211 rue Saint-Anne . Ce serait selon certaines informations (source : les propriétaires actuels de la maison) le dernier endroit où Louis-Joseph Papineau a passé la nuit avant de fuir vers les états-unis.

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