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Ludger Duvernay est l'instigateur du premier banquet donné en l'honneur de la fête de la Saint-Jean-Baptiste (MONIÈRE, 1987 :99). À l'occasion des célébrations se profile l'idée d'instituer une société nationale permanente. Au début, il s'agit d'une "section sociale et fraternelle du Parti patriote (SENIOR, 1997 :29)". On ne peut cependant démontrer l'existence de cette organisation avant 1843, alors qu'elle se dote de règlements et de statuts officiels. L'Association Saint-Jean-Baptiste, occupe dès lros un rôle tant social qu'économique ou politique au sein de la société québécoise et ce, jusqu'à nos jours.À ses débuts, l'Association Saint-Jean-Baptiste " secourt ses membres nécessiteux et célèbre la fête nationale (RUMILY, 1975 :55) ". Au fil du temps, l'Association prend part à plusieurs débats, dont l'affaire Riel en 1885. Une section s'y forme " pour pourvoir à la défense des prisonniers métis (RUMILLY, 1975 : 136) ". À la fin du XIXesiècle, l'ASJB dispense des cours à qui donneront éventuellement naissance à l'École des Beaux-Arts, à la première école technique, de même qu'à l'École des Hautes Études Commerciales. La Caisse nationale d'Économie, fondée le 20 février 1899, constitue aussi une réalisation de l'Association. Il s'agit d'une " société de rentes viagères, fonctionnant suivant des principes économiques, mais dans un esprit de prévoyance sociale (RUMILLY, 1975 : 178) ". Une division de l'ASJB, l'Association des Dames patronesses (1902), réunit des femmes qui soutiennent ses œuvres de charité, notamment au moyen de bazars (RUMILLY, 1975 : 184). Le 18 juin 1914, le regroupement prend le titre officiel de Société Saint-Jean-Baptiste, sous la gouverne d'Olivar Asselin (RUMILLY, 1975 :248). La société s'oppose alors à la conscription consécutive à la Première Guerre mondiale. Durant la crise économique, une ligue " d'achat chez nous " pour tente de renflouer les coffres des marchands locaux. (RUMILLY, 1975 :383). Dès 1936, la Société Saint-Jean-Baptiste exercera des pressions sur le gouvernement pour faire adopter le fleurdelysé à titre de drapeau national. Il sera inauguré par Maurice Duplessis à l'Assemblée nationale le 21 janvier 1948 (RUMILLY, 1975 :559). Dès sa fondation, la Société Saint-Jean-Baptiste soutient le milieu culturel, notamment par l'institution de nombreux prix dispensés dans plusieurs disciplines : littérature, musique, théâtre, journalisme, arts, cinéma et sports. Depuis 1967, la SSJBM s'investit à fond dans la promotion de la souveraineté du Québec et de la langue française. À l'instigation de la SSJBM, on fête la Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 1926 sous le thème des Rébellions de 1837-1838. " Chacun des chars allégoriques portera le nom d'un patriote (Le Canada, 1926). " Ce sera aussi l'occasion de l'inauguration du Monument des Patriotes situé devant le site de la pendaison de douze d'entre eux, à l'ancienne prison au Pied-du-Courant. L'œuvre du sculpteur Alfred Laliberté a pu être érigée grâce au Comité du Monument des Patriotes, constitué notamment de Victor Morin et de Laurent-Olivier David, deux anciens présidents de la SSJBM. Le comité, mis sur pied en 1923, doit travailler d'arrache-pied pour voir se concrétiser le projet. En effet, la construction du Pont Jacques-Cartier à la même époque occasionne certains problèmes. On sollicite alors la bienveillance du commissaire du port de Montréal : " Je prends la liberté de vous écrire pour vous demander à titre d'amis de notre entreprise, de bien vouloir surveiller les plans du futur pont afin que l'endroit historique que nous sommes en train d'embellir soit préservé (ST-PIERRE, 1924)." Le comité verra ses efforts récompensés après trois années de travail. Pour honorer sa mission d'éducation populaire, la SSJBM publie une série de contes historiques dans L'Oiseau bleu, une revue destinée aux enfants. Un numéro sera consacré à Marie Thomas Chevalier DeLorimier, pendu le 15 février 1839. Des timbres commémoratifs sont aussi émis à l'occasion du centenaire des Rébellions. L'apport de la SSJBM à la mémoire des insurrections est surtout financier. Par exemple, la Société subventionne des auteurs intéressés à se pencher sur un sujet historique. C'est le cas notamment de Paul Rochon, qui a publié trois ouvrages sur les Patriotes. La SSJBM apporte aussi un soutien financier aux fêtes du mois des Patriotes, en novembre. Des vigiles, des goûters, des vins d'honneur, ainsi que des conférences sont aussi organisées en l'honneur des Patriotes à chaque année, afin de préserver leur souvenir. Un projet de restauration du monument en hommage aux Patriotes au cimetière de la Côte-des-Neiges élevé en 1858 par l'Institut canadien, est mis en branle en 1998 : " ...l'hiver dernier, durant la tempête de verglas, le monument [...] a commencé à se détériorer rapidement (Pilon, 1998 :9)." Devant l'ampleur des ravages causés par le temps, la restauration du monument sera laissée en chantier, faute de fonds. De concert avec le Club souverain de l'Estrie, la SSJBM mène présentement une campagne dans le but d'accorder une journée fériée en l'honneur des Patriotes de 1837-1838. Rnfi, à chaque année depuis 1975, la SSJBM décerne le prix du Patriote de l'année à une personnalité s'étant distinguée dans la défense et les intérêts du Québec. Marie-Ève Saint-Denis
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