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Les Patriotes de 1837@1838 - Plessis, Joseph-Octave
 BIOGRAPHIE 
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Plessis, Joseph-Octave
Article diffusé depuis le 19-mai-01
 




Joseph-Octave Plessis entre, à l'âge de 15 ans, au petit séminaire de Québec, reconnu pour la sévérité de son programme d'étude et pour orienter ses élèves vers la prêtrise. Deux années plus tard, en 1780, il est élu au plus haut poste étudiant de la confrérie, celui de préfet et Plessis termine son cours classique avec brio. L'enseignement lui plaît, mais il préfère l'administration du diocèse, d'où le poste de secrétaire qu'il accepte en 1783. Il est, entre temps, ordonné prêtre le 11 mars 1786. À titre de secrétaire, Plessis a la réputation d'homme fort du diocèse. Le coadjuteur de l'époque, Jean-François Hubert, lui laisse beaucoup de place et Plessis sert d'intermédiaire auprès des hommes politiques. C'est de cette façon qu'il établit des liens étroits avec des personnages influents comme le juge en chef William Osgoode, l'évêque anglican Jacob Mountain, le solliciteur général Jonathan Sewell, le secrétaire civil Herman Witsius Ryland ainsi des quelques marchands engagés dans la vie politique, Thomas Dunn et Wiiliam Grant. En 1806, Plessis persuade l'administrateur de la province, Thomas Dunn, d'accepter sa nomination comme évêque. L'évolution qui s'est produite au sein du clergé depuis quelques années assure à Plessis une autorité plus grande que n'en avait eut ses prédécesseurs. Le nombre de clercs est par contre insuffisant et c'est le problème le plus urgent de l'évêque. Il fait construire un nouveau séminaire à Nicolet pour la formation de prêtres. Plessis exerce une grande influence sur la formation des recrues. Il supervise leurs études et donne un grand nombre de conférences à Québec et à Nicolet. À la direction de son clergé et de son diocèse, Plessis est un administrateur aussi consciencieux que déterminé.

L'époque de Plessis correspond aussi à celle où naît le nationalisme canadien. La question à savoir qui doit assumer le leadership de la population canadienne divise donc la bourgeoisie et l'évêque. Par la voix du Parti canadien, la bourgeoisie nationaliste se proclame seul défenseur des droits des Canadiens envers l'occupant britannique. Malgré tout, l'évêque et les dirigeants du parti canadien vont réussir à s'entendre sur certains points. La loi qui, en 1801, prévoit l'établissement d'un système public d'éducation sous le nom de l'Institution royale est critiqué par le Parti canadien et par l'évêque. Le gouverneur Henri Craig craint énormément l'influence du clergé sur les Canadiens. Plessis voit, pour sa part, avec appréhension s'intensifier le conflit entre Craig et l'Assemblée, qui était soutenue par le journal Le Canadien. Il craint par-dessus tout les conséquences qu'aurait pour son Église une crise opposant les fidèles aux autorités, qu'il croyait de son devoir d'appuyer (LAMBERT, 1966 :655). En 1812, sir John Coape Sherbrooke, prit le poste de gouverneur du Bas-Canada. Il est un ami intime de Plessis et il sera également son allié. Sherbrooke a reçu des instructions officielles lui indiquant de se concilier Plessis et lui expliquant que les catholiques forment une large majorité de la population et que leur influence à la chambre d'Assemblée doit être prédominante (LAMBERT, 1966 :656). Plessis est donc nommé au Conseil législatif en 1817, ce qui constitue une reconnaissance officielle de l'évêque de Québec. En 1820, Plessis repart pour Londres en mission et, à son retour, constate que les tensions montent entre le nouveau gouverneur, lord Dalhousie et le parti canadien. Au Conseil législatif, Plessis prend une position indépendante de celle de Dalhousie et de celle du Parti canadien. Ce fut finalement vers le parti canadien qu'il louvoya. De 1822 à 1824, il s'opposa avec ce parti à un projet de loi sur l'union du Haut et du Bas-Canada qui contenait une clause exigeant l'approbation du gouvernement aux nominations ecclésiastiques. L'opposition du clergé fut l'un des principaux facteurs de l'échec de ce projet. En 1824, Plessis s'allie une fois de plus au parti canadien pour faire adopter la loi sur les écoles de fabrique. Celle-ci permet de financer le système scolaire à même les fonds des administrations paroissiaux, ce qui place la direction du système entre les mains du clergé plutôt que de la bourgeoisie libérale. Comme la plupart des prêtres préfèrent affecter les revenus des fabriques à la construction ou à la décoration d'églises et de presbytères, la loi des écoles de fabrique ne s'avère pas un franc succès et sera remplacée en 1829. En l'obtenant, Plessis a tout de même démontré son poids personnel. Entre-temps, il est devenu impossible au gouverneur, qui rêvait de placer un jour l'évêque sous l'autorité de l'État, d'atteindre son but. L'année suivante, soit le 4 décembre 1825, Mgr Plessis, souffrant de fièvre, de rhumatismes et de phlébites aux jambes et aux pieds, meurt à l'Hôpital Général.

ISABELLE MILOT

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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