|
Aux 92 Résolutions on a très souvent fait allusion, on en cite parfois des extraits, mais les versions intégrales disponibles sont pratiquement introuvables pour le grand public. La version que nous avons choisie est tirée de Histoire de cinquante ans de T.-P. Bédard (Québec, 1869). Par soucis d'authenticité, le texte a été conservé dans sa présentation originale.Pour bien comprendre ce DOCUMENT il faut en particulier saisir le contexte historique au moment où les Résolutions sont déposées devant la Chambre d'assemblée en janvier 1834.De nombreux articles sur ce site pourront ainsi servir d'introduction, en particulier le Dépôt des 92 Résolutions devant la Chambre d'Asssemblée Une lecture exhaustive du DOCUMENT revêt cependant un grand intérêt, parce qu'elle permet de saisir le ton avec lequel les Patriotes choisissaient de s'adresser au gouvernement et d'avoir une idée de l'ensemble de leur revendications au début de 1834. Résumer de telles résolutions n'est pas choses aisée. Afin de guider votre exploration, proposons le parcours suivant: Dans les résolutions 1 à 8, on rappelle d'abord sa loyauté passée et, en particulier, la fidélité du peuple canadien à la Couronne britannique lors des deux guerres avec les Américains (1775 et 1812). Dans les résolutions 9 à 40, on dénoncent la composition du Conseil législatif et le veulent électif. Dans les résolutions 41 à 47, on réclame des institutions plus conformes à l'état social des Canadiens français. Dans les résolutions 48 à 50, on évoquer l'exemple des États-Unis, de la révolution américaine même et de la mise en place d'institutions qu'ils jugent plus appropriées. Les menaces sont à peine voilées. Dans les résolutions 51 à 55 on défend les droits et la langue. Dans les résolutions 56 à 62, on dénonce la loi de tenure des terres. En 63 on justifie les expulsions de Robert CHRISTIE et Dominique MONDELET. En 64 à 74, on réclame le contrôle des fonds publics par la Chambre d'Assemblée. En 75 on dénonce la faible représentation des Canadiens français dans le fonctionnarisme. En 76 à 78 on dénonce l'administration de la justice. En 79 à 83 on affirme les droits de l'Assemblée d'avoir, de façon générale, tous les pouvoirs, privilèges et immunités du Parlement britannique. En 84 on énumération de griefs particuliers, comme la composition vicieuse et irresponsable du Conseil Exécutif, les honoraires exorbitants, illégalement exigés dans divers Bureaux Publics de l'administration et du Département judiciaire, les Juges illégalement appelés à donner secrètement leurs opinions sur des questions, et le cumul des places et emplois. En 85 on met en accusation de Lord AYLMER. En 86 on sollicite l'appui des "indépendants" des deux Conseils. En 87 et 88, on exprime leur reconnaissance à Daniel O'CONNELL et Joseph HUME. En 89 on convient de former "des comités de correspondance" à Québec et à Montréal pour s'informer de l'évolution de la situation et surtout pour DOCUMENTer VIGER qui se trouve à Londres de même que tous les supporteurs des résolutionnaires". En 90, on prie VIGER de demeurer à Londres. En 91 on rappelle la dette d'honneur des "résolutionnaires" envers VIGER et les autres. Enfin, en 92 on convient de supprimer du Journal de la Chambre le message du gouverneur lors de la session inaugurale.
Gilles Laporte
| |