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Règle numéro 14 : "une réunion doit avoir lieu le premier lundi de chaque mois" (La Minerve, 7 septembre 1837). C'est pour cette raison que l'assemblée mensuelle des Fils de la Liberté aura lieu le lundi 6 novembre 1837. Le lendemain de cette annonce, les constitutionnelles et leur organe militaire, le Doric Club, annoncent la tenue d'une réunion et d'un défilé dans les rues de Montréal. Cette manifestation aura lieu le même jour que celle des Fils de la Liberté. Dans ces conditions, les magistrats décident d'interdire les défilés afin d'éviter tout affrontement entre les deux bandes. "Deux magistrats, Théophile Dufort et John Donegani [sont appelés à] conclure une trêve entre les Fils de la Liberté et le Doric Club." Les constitutionnels promettent de ne rien faire si les Fils de la Liberté en font autant. Du côté patriote, les magistrats pressent Papineau d'intervenir et d'empêcher le défilé et l'assemblée, mais son fils Amédée ne l'entend pas ainsi et s'exclame : "Non papa! En avant! En avant" (SENIOR :70).Le 6 novembre, un article de La Minerve rappelle la tenue de l'assemblée et dénonce les mesures prises par les magistrats afin d'empêcher les réunions ainsi que le "défi" lancé par les membres du Doric Club. L'autre clan, quant à lui, a tapissé la ville d'affiches invitant "les Loyaux habitants de Montréal à se rendre à midi sur la Place d'armes pour tuer la rébellion dans l'œuf" (SENIOR :70). Malgré cet avertissement, les membres des Fils de la Liberté se rendent à l'assemblée, en suivant le mot d'ordre, soit calmement et en groupe de deux. "Les Fils de la Liberté s'entassent dans l'auberge de joseph Bonacina, rue Notre-Dame, et débordent dans la cour qui s'ouvre rue Saint-Jacques - la rue du sang." (SENIOR :71). Des leaders Patriotes y prononcent des discours. Le discours d'E-E Rodier est particulièrement violent, ce dernier étant l'un des plus radicaux de l'organisation patriote. On y adopte aussi 12 résolutions, dont une qui met fin aux activités de l'association pour la période de l'hiver. L'assemblée se termine vers 16 heures et la majorité des 500 à 600 personnes rentre chez elles (L'ami du Peuple, novembre 1837). Cependant, quelques-uns, "gonflés à bloc" par les discours, sortent dans la rue et s'en suit une bataille entre eux et les Loyaux rassemblés sur place. Quelques jours plus tard, nous pouvons lire le compte-rendu dans les divers journaux tels La Minerve et L'Ami du Peuple. Lorsque nous comparons les deux versions, on peut constater l'animosité présente entre les deux bandes. Nicolas Beaudette L'Ami du Peuple, novembre 1837; BERNARD, Jean-Paul; (dir.), Assemblées Publiques, résolutions et déclarations de 1837-1838, Vlb éditeur, Montréal, 1988, 308p.; La Minerve, Montréal, 5 septembre, 6 et 9 novembre 1837 ; PARKS, H., Les rébellions de 1837; SENIOR, Elinor Kyte, Les habits rouges et les Patriotes, vlb éditeur, 1997, 312p.
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