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Les Patriotes de 1837@1838 - Viger, Denis-Benjamin
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Viger, Denis-Benjamin
Article diffusé depuis le 20 mai 2000
 




La famille Viger est de celles dont les membres eurent une grande influence sur la destiné du Bas-Canada. Outre Denis Viger, agriculteur, charpentier et, de 1796 à 1800, député de Montréal-Est conjointement avec Joseph Papineau, " ils étaient six cousins qui façonnèrent l'opinion " durant une grande partie du dix-neuvième siècle (Parizeau, 1980: 221). On compte ainsi Jean-Jacques Lartigue, coadjuteur puis évêque du diocèse de Montréal, Louis-Joseph Papineau, orateur de l'Assemblée législative et chef du Parti patriote, Louis-Michel Viger, cofondateur et président de la Banque du Peuple, Jacques Viger, un temps rédacteur du Canadien, président de la société Saint-Jean-Baptiste et premier maire de Montréal et, enfin, Côme-Séraphin Cherrier, avocat et juriste, député patriote depuis 1835 et doyen de l'école de droit de l'Université Laval à Montréal (Parizeau, 1980: 221-274).

De ses premiers articles parus en 1792 dans la Gazette de Montréal à sa démission du poste de conseiller législatif en 1858 (DBC,vol IX : 891), Viger connut une vie publique longue de 66 ans, plus de six décennies à défendre ce qui était pour lui les meilleurs intérêts du peuple canadien-français. Élu pour la première fois en 1808 dans Montréal-Ouest, il entre à l'assemblée législative en même temps que son cousin L.-J. Papineau. Il se rallie au Parti canadien dont les leaders, notamment Pierre-Stanislas Bédard, sont surtout de la région de Québec. C'est à l'occasion de l'incarcération de Bédard pour ses écrits dans le journal Le Canadien que Papineau et Viger se hisseront dans les hautes sphères du Parti. Alors que le premier en deviendra le chef, Viger fera office de leader à Montréal, comme Neilson le sera pour Québec. Principal architecte de l'idéologie du Parti (DBC,vol IX : 893), il croit au pouvoir de la presse pour diffuser les idées et toucher les masses. Viger sera d'ailleurs toute sa vie lié intimement à des journaux de la province, écrivant dans certains, en appuyant d'autres ou en en étant directement propriétaire. Son implication avec le Canadian Spectator, La Minerve, La Quotidienne et Le Temps, L'Aurore des Canadas est entre autres à souligner.

Au début de 1828, Viger est mandaté avec Neilson et Augustin Cuvillier pour aller à Londres défendre les intérêts de la colonie. Ils comparaissent devant une Commission Royale d'enquête sur l'administration du Bas-Canada. Viger y sera appelé à deux reprises et défendra le droit aux traditions de l'Ancien régime et l'accessibilité des Canadiens aux postes administratifs afin d'en améliorer la représentativité (DBC, vol IX : 894). Les ambassadeurs bas-canadiens dénoncèrent de plus l'administration du gouverneur Dalhousie. La crédibilité des membres de la délégation et l'argumentaire solide de Viger leur permirent d'obtenir son renvoie en 1829 (Parizeau, 1980: 104).

Viger, qui siège maintenant au Conseil législatif, sera envoyer à Londres une seconde fois en 1831. Selon Ouellet (DBC,vol IX : 895), cette deuxième visite en sol Britannique, où il était, cette fois, accompagné de F.-X. Garneau à titre de secrétaire, est moins profitable pour Viger qui se heurte à un désintéressement de la cause bas-canadienne chez les députés Anglais. L'arrivée de A.-N. Morin au début de 1834 avec une pétition soutenant les Quatre-vingt-douze Résolutions ne changea pas grand chose à l'attitude des parlementaires métropolitains. Malgré le fait que la quatre-vingt-dixième résolution s'adressait spécifiquement à Viger, le priant de poursuivre sa mission à Londres (Chapais, 1923 : 25), on le rappela au Bas-Canada avant la fin de l'année. De retour au pays, il multiplie les appels au boycott et à la contrebande pour priver le gouvernement des revenus douaniers. Il appuiera la Banque du Peuple, sera président de la Société St-Jean-Baptiste, puis président de l'Union patriotique de Montréal.

Avec le dépôt des Résolutions Russell, commence une période plus obscure de l'implication politique de Viger qui se poursuivra tout au long de 1837 et 1838. Il est de ceux qui convoquent l'Assemblée de St-Laurent (15 mai 1837), mais n'y prit pas la parole. De la même façon, il finance La Minerve sans toutefois y écrire. De plus, sans être membre des Fils de la Liberté, ces derniers utilisent un de ses terrains pour effectuer des exercices militaires (DBC,vol IX : 897). On le suspecte aussi de financer Le Temps et La Quotidienne, journaux fondés à la suite des événements de 1837 afin de reprendre le message de La Minerve contraint par l'autorité à la disparition. C'est pour son implication avec ces deux journaux que Viger sera arrêté en novembre 1838. Tout au long de son incarcération, qui dure jusqu'en mai 1840, il demande un procès qu'il n'obtint jamais. À sa sortie de prison, Viger, maintenant âgé de 66 ans, reprend la lutte politique pour, cette fois, s'opposer au projet d'Union de Durham et aux principes qui le soutiennent. Il est élu dans Richelieu en 1841 et prend la tête du mouvement anti-unioniste à la suite de la défaite de Lafontaine. Puis en 1843, Viger accepte de former un ministère avec W.-H. Draper, un conservateur modéré, " au grand scandale de ses amis " (Parizeau, 1980 : 149). Cependant, privé de l'appui de la députation bas-canadienne, sa tâche n'est pas aisée et il est contraint de démissionner en juin 1846. Viger sera ensuite renommé conseiller législatif, titre qu'il portera jusqu'à sa retraite en 1858, malgré qu'il n'ait jamais siégé au Conseil durant cette période. Il se retirera donc de la vie publique en 1858, à l'âge de 84 ans pour profiter d'une courte retraite. Il décède paisiblement le 13 février 1861.

François Bellemare

CHAPAIS, Thomas. Cours d'histoire du Canada, tome IV 1833-1841, Québec, Librairie Garneau, 1923.; OUELLET, Fernand. Viger Denis-Benjamin, DBC. Vol IX : 890-901.; PARIZEAU, Gérard. La vie studieuse et obstinée de Denis-Benjamin Viger, Montréal, Fides, 1980.

 

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