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Les Patriotes de 1837@1838 - Les turbulents héritiers de Samuel de Champlain
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Les turbulents héritiers de Samuel de Champlain
Article diffusé depuis le 9 mai 2008
 




« Certains historiens considèrent que Champlain fonde bel et bien le Canada. Il suffit pour s’en convaincre d’aller voir la magnifique exposition de cartes anciennes à la Bibliothèque nationale. Le mot Canada est écrit partout ! »

Il aura fallu cette remarque du journaliste Michel C. Auger sur les ondes de Radio-Canada pour nous sortir de nos gonds. Déjà depuis la déclaration du Premier ministre flottaient des relents de révisionnisme historique. Champlain aurait-il fondé le Canada ? La fondation de Québec aurait-elle mené à la naissance du Canada ? À moins de considérer une gestation particulièrement longue entre la conception et l’accouchement (de 1608 à 1867 tout de même), tout semblait indiquer que dans cette histoire le Premier ministre Charest s’était simplement laissé porter par une envolée fédéraliste bien inoffensive. Or voilà qu’un journaliste reprend la même thèse mais en l’étayant et en invoquant un argument qui traduit ici une grave ignorance de l’histoire. Disons d’abord que ça n’a rien à voir avec ce que pensent « Certains historiens ». L’histoire n’est pas une question d’opinions mais de faits. Suggérer un tel flou traduit surtout l’hésitation de M. Auger à s’aventurer sur un terrain qu’il maîtrise mal. En fait il est plutôt « certain » qu’aucun historien n’avancera que Champlain ait pu fonder le Canada, pour la simple raison qu’il ne s’agit pas du même Canada...

D’emblée la cause est entendue puisque c’est à Jacques Cartier qu’il faudrait attribuer cette paternité, le mot Kanada désignant déjà dans son récit de 1535 cette « grande rivière » qui deviendra le Saint-Laurent. En 1603, Champlain s’intéresse d’ailleurs à l’Acadie et non pas au « Canada », qui désigne en fait la Vallée du Saint-Laurent. Si M. Auger analyse les cartes auxquelles il réfère, il verra que Canada s’y trouve bien mais en tant que constituante de la Nouvelle-France, au même titre que l’Acadie, la Louisiane, les Illinois et les Pays-d’en-Haut, et pour désigner la région comprise en gros entre Montréal et Kamouraska. On est bien loin des Pères de la Confédération comme on le voit. D’ailleurs le terme Canada connaît une longue éclipse après la Conquête et ne réapparaît qu’en 1791, toujours pour désigner les berges du Saint-Laurent, en « Haut » et en « Bas » des rapides de Lachine. Demeurent les « Canadiens », seul « rameau » de la Nouvelle-France à avoir résisté à la déportation et à l’acculturation. Au moment donc d’inclure les provinces maritimes en 1867, le mot Canada apparaît le moins pire candidat pour désigner la fédération des colonies britanniques. On a même failli lui préférer le terme de Boréalie !

Le Canada que M. Auger a vu écrit sur ces cartes magnifiques du XVIIIe siècle n’a rien à voir avec la construction politique qui reprend ce nom en 1867; de la même manière par exemple que la Province of Quebec de 1774 ne doit pas être confondue avec la province actuelle. Champlain est le fondateur de Québec et de la Nouvelle-France. Ce fait ne se prête même pas à l’interprétation. À la rigueur on pourrait étendre la commémoration à « l’Amérique francophone », puisque le fait français reste l’un des rares héritages tangibles issus de cette époque. Pourquoi alors tout ce flou et cette récupération de l’histoire par le politique ? La vérité est que ni l’ex-Nouvelle-France, ni l’Amérique francophone ne participent au 400e de Québec. Pour le meilleur et pour le pire les principaux bailleurs de fonds sont une ville, une province et un gouvernement fédéral. Pas étonnant dès lors que surgissent de tortueuses parentés avec le glorieux navigateur de Brouage.

Gilles Laporte

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



Consulté 4340 fois depuis le 9 mai 2008
 Louise  (5 juillet 2008)
Je suis écoeurée de constater la récupération politique qui est réalisée concernant le fondateur de la ville de Québec qui était la première ville de Nouvelle-France. Rien à voir avec le Canada puisque les colonies anglaises à cette époque étaient des ennemies notoires de la colonie française. Quelle écoeuranterie que le révisionnisme historique à saveur politique
 Michel Langlois  (14 juin 2008)
C'est désolant de voir à quel point les Québécois, à commencer par leur premier ministre ne connaissent pas leur histoire. Dans le cas demonsieur Charest, il n'y a pas d'excuse. Prétendre que Champlain a fondé le Canada, j'appelle ça de l'ignorance crasse. Il est grand temps que les gens apprennent l'histoire de ceux et de celles qui leur ont permis d'être ce qu'ils sont aujourd'hui.
 Johanne  (10 juin 2008)
Je suis contente de connaître mon histoire puisqu'en lisant votre article, je me suis dit que Champlain avait bien plus fondé la Nouvelle-France car je savais qu'il avait un haut et bas Canada avant la Confédération, alors il ne peut être question de Canada en 1608. A la journée nationale des Patriotes, on a posé des questions au public à savoir qui était le chef des patriotes avec des choix de réponses et les gens ne le savent pas. J'ai questionné mon fils de sec.V qui m'a répondu sans hésitation et sans choix de réponse... au moins nos enfants en sauront plus que nous j'espère!
 Louise  (7 juin 2008)
Champlain a fondé la ville de Québec, premier établissement français en Amérique du Nord. Le Canada n'a rien a voir avec la fondation de Québec. Relire svp les commentaires et voir les votes des représentants du Canada-Est lors de l'adoption de l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique. Il n'est question ici que de faits et non de politique !
 JEAN-MARCEL TREMBLAY  (17 mai 2008)
JE SUIS D ACCORD CHAMPLAIN A FONDE LE CANADA LE QUEBEC ETC...

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