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Les Patriotes de 1837@1838 - Lettre de Papineau à sa femme ( A P Q P - B : 8 )
 CORRESPONDANCE 
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Lettre de Papineau à sa femme ( A P Q P - B : 8 )
Article diffusé depuis le 28-mars-04
 




Ma chère Julie, Combien le tems et l'espace qui nous séparent sont longs et ennuyeux et pourtant c'est un mal inévitable, qui ne peut que devenir plus fréquent à mesure que l'avancement de cet établissement m'y multipliera des occupations. C'est une inquiètude continuelle sur l'état de ta santé & de celle de mon cher Amédée qui me donne ici de l'ennui, car d'ailleurs il y a de quoi s'occuper assez si j'y étais avec ce que j'aime le mieux au monde pour m'y intéresser. Depuis la Mission il s'y est bâti une douzaine de maisons; différentes personnes sont venues visiter l'endroit y paraissent décidées à y revenir acheter; les fonds y augmentent journellement de valeur tandis qu'ils diminuent ailleurs. Je n'ai point arrêté quand il a fait beau: aller au Moulin de la Chûte inventorier les effets que je livre à Mr Mears, faire finir la maison au moulin de la baie, y placer une seconde paire de moulanges; faire sortir le fermier... Toutes ces occupations ont été assez multipliées pour me forcer à différer mes courses pour visiter les profondeurs de la Seigneurie et aller prendre du poisson blanc au Grand Lac. La pluie abondante qui tombe depuis deux jours, la longueur du tems écoulé depuis mon départ me décident à abandonner tout à fait le dessein de faire ce voyage cette année. Lundi, mardi et mercredi prochains, je demeure ici pour retirer ce que je pourrai de rentes: en grains ce ne sera pas mal; en argent néant. Je partirai jeudi pour t'aller revoir mais comme nous partirons en barge, que nous aurons affaire chez Mr Mears: que te menant, comme tu le désires, une vache, il faudra la faire marcher dans le long sault et l'attendre au pied des rapides pour la reprendre dans le bateau, parce que la faire mener par terre coûterait les gages de son conducteur et qu'une aussi longue route pourrait la faire tarir, parce que nous pourrions avoir du gros vent contraire durant lequel l'on ne marcherait pas, il ne faut pas que tu t'inquiétes si nous ne nous rendions que Samedi ou Dimanche. Mon cher Amédée aura acquis, j'en suis sûr, de nouvelles connaissances fera & dira de nouvelles gentillesses; le cher enfant que j'aurai de plaisir à le revoir! Notre chère Maman a-t-elle pu te faire l'amitié de venir te donner quelques jours ou as-tu pu l'aller voir ? Je me réjouirais d'apprendre que tu aurais pris ce parti; ce t'aurait donné assez de Santé (...) et de plaisir comme à Amédée s'il avait été du voyage, pour nous voir tous entrer en hivernement joyeux & sains. A ta chère Maman comme à la mienne, à tes frères & soeurs et aux miens, mes meilleurs respects et amitiés et bons souhaits. Adieu, ma bonne amie que je chéris de tout mon coeur; notre Amédée que tu dorlottes & caresses pour toi, fais en autant pour son Papa. Portez vous bien & aimez moi ni plus ni moins comme je vous aime. ton meilleur ami & fidèle époux L.-J. PAPINEAU Petite Nation, 7 9bre 1821-- (Au verso:) Madame Papineau rue Bonsecours Montreal--faveur de Mons(r) Miville

 

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