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Les Patriotes de 1837@1838 - Lettre ouverte au PM Jean Charest
 DEBAT 
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Lettre ouverte au PM Jean Charest
Article diffusé depuis le 22-mai-2003
 


Le PM Jean Charest; SOURCE : cyberpresse.ca

Lettre ouverte de la part d'un citoyen de Sherbrooke et adressée à son député et premier ministre M. Jean Charest. L'auteur s'en prend en particulier à la décision du gouvernement de ne pas participer aux commémorations de la première Journée nationale des Patriotes. Elle nous a été acheminée par le web et nous l'avons jugée digne d'intérêt pour notre section DÉBAT.


Le fils indigne



Monsieur Charest, votre décision de ne pas souligner la Journée Nationale des Patriotes me laisse perplexe. Il s’agit selon moi d’une maladresse inexcusable. Craignant probablement d’éveiller le spectre du séparatisme en cautionnant l’événement, vous avez préféré briller par votre absence lors de cette journée tout en réduisant à néant l’implication du gouvernement dans ce projet.

Malheureusement pour vous M. Charest, on ne nie pas l’histoire sous prétexte qu’on est fédéraliste sans entacher considérablement sa crédibilité. Le fait de ne pas reconnaître l’apport d’un ou de plusieurs individus à la société s’appelle du négationnisme, c’est-à-dire, nier l’évidence. Que nous soyons en faveur de la souveraineté ou non, nous sommes forcés d’admettre que les motivations des Patriotes étaient nobles et justifiées, et que les valeurs qu’ils défendaient étaient celles qui contribuent à forger une société plus juste et plus démocratique.

Je prends la liberté de vous rappeler que les affrontements de 1837-1838 n’étaient que l’aboutissement malheureux de plusieurs années de lutte et de revendications, et non une fin en soi. Cette lutte n’était pas non plus une lutte raciale ou linguistique puisque les Patriotes comptaient plusieurs Irlandais anglophones parmi leurs rangs.

En fait, ils voulaient mettre fin à des années de fraude institutionnalisée par l’establishment britannique où le copinage et les jeux d’influences primaient sur le respect des citoyens. Ils souhaitaient la création d’une république indépendante, laïque et égalitaire où chacun, peu importe son origine, disposerait des mêmes droits. Nous leur devons les premières assemblées populaires, les premières véritables manifestations de la démocratie au Bas-Canada. Le combat était cependant fort inégal. Pourtant, ces quelques bataillons de notables et de paysans, mal équipés et mal entraînés, se sont mesurés avec dignité et courage à l’armée la plus puissante du monde. Ils ont perdu par les armes, mais l’histoire leur a donné raison.

Leur lutte était l’ébauche de tout ce qu’il reste de noble dans le système politique actuel et plusieurs de nos ancêtres ont payé de leur vie l’acquisition de ces droits. M. Charest, votre indifférence à leur égard témoigne d’une ingratitude sans précédent ou encore d’une ignorance profonde de notre histoire nationale; ce qui, dans les deux cas, semble plutôt inquiétant. C’est en partie grâce à ces gens, que vous dédaignez honorer, si vous disposez aujourd’hui des pouvoirs de premier ministre tels qu’ils sont aujourd’hui puisque la modification de notre système parlementaire découle principalement de leur action.

Si la devise du Québec est Je me souviens, force est de constater que vous la mettez rudement à l’épreuve, M. le premier ministre. En effet, nous sommes en droit de nous demander si votre mémoire est fonctionnelle ou tout simplement sélective. Rappelez-vous ceci, M. Charest, si vous n’êtes pas honnête avec l’histoire, celle-ci se chargera de l’être avec vous.

-Félix Arguin
 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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