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Les Patriotes de 1837@1838 - Saint-George's Society
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Saint-George's Society
Article diffusé depuis le 28-avr-2003
 


George Moffat (1787-1865), président de la Société Saint-George de Montréal de 1834 à 1841

Les sociétés nationales créées par les communautés immigrantes ne sont pas propres au Bas-Canada. Celles-ci se retrouvent, au XIXe siècle, dans la majorité des grandes villes d’Amérique du Nord et plus généralement, dans l’ensemble du monde colonial (JAMES, 1997: 29). Ces sociétés sont des organisations caritatives, misent sur pied par l’élite d’une communauté ethnique, visant à porter secours aux plus démunis et à faciliter l’intégration des nouveaux arrivants de mêmes origines. Elles offrent généralement l’accès à des services médicaux et religieux, aident les nouveaux arrivants à se trouver du travail et procurent une aide financière à ceux qui sont le plus dans le besoin. Au Bas-Canada, celles-ci voient le jour principalement en 1834-1835 et adoptent, dès le départ, un agenda politique très précis:elles s’opposent aux revendications du Parti patriote et soutiennent, selon leur localisation, les intérêts de la communauté anglophone marchande et professionnelle de Montréal ou de Québec (ICMH, 53911: 3-4; MUZZO, 1990: 77).

La Saint-George’s Society of Montreal voit le jour le 19 décembre 1834. Sa création précède la mise sur pied, le 12 octobre 1835, de la Saint-George’s Society of Quebec. Celle-ci s’adresse seulement aux sujets d’origine anglaise ou galloise, tandis que son pendant montréalais est la seule société nationale acceptant dans ses rangs les sujets d’origine anglaise, galloise, écossaise ou irlandaise. Tous deux comptent cependant une très grande majorité de membres d’origine anglaise. Elles sont surtout composées de membres des professions libérales et de la petite et moyenne bourgeoisie. Ainsi, à Montréal, l’avocat William Badgley, occupe le poste de président de la société en 1842-1843, alors qu’à Québec, le rédacteur du Quebec Mercury, Thomas Cary, est un membre fondateur de la société. Les sujets d’origine anglaise sont moins nombreux à accéder à la grande bourgeoisie que leurs collègues écossais. Ces quelques cas jouissent tout de même d’une grande influence au sein de leur société respective. À Montréal, George Moffatt est président de la société de 1834 à 1841 à l’exception de l’année 1838, alors qu’un autre homme d’affaires prospère, John Molson l’ancien, occupe ce poste. Il en est de même à Québec alors que des hommes d’affaires comme William Patton, président de 1837 à 1845 (sauf pour 1843), et William Price, président en 1836-1837, y jouissent d’une grande influence. Ces deux derniers participent aussi aux activités de l’Association constitutionnelle de Québec (ICMH, 13303: 2-8; ICMH, 47497: 2-11; ICMH, 18584: 3).

Ces organisations nationales fonctionnent généralement de façon similaire. La Saint-George’s Society of Montreal exige de ses membres qu’ils paient des frais d’admission de deux dollars ainsi qu’une cotisation annuelle d’au moins trois dollars. Les membres, dont l’acceptation est soumise au vote général, doivent à leur tour élire annuellement, le 10 janvier, les officiers de la société. Le président est chargé de diriger chacune des réunions de la société qui se déroulent le 10e jour des mois de janvier, avril, juillet et octobre. En son absence, un des deux vice-présidents élus est chargé de le remplacer. Un trésorier, en plus de tenir les comptes, doit se charger d’administrer les avoirs de la société. Le secrétaire et son assistant sont tenus de notifier les membres des réunions à venir en plus de tenir le procès-verbal de celles-ci. Six organisateurs sont chargés du bon fonctionnement des activités de la société. Les membres élisent aussi un comité s’occupant des questions caritatives et un comité des comptes chargé de vérifier le travail du trésorier. S’ajoute à cette liste d’officiers, l’élection d’un ou plusieurs médecins (ICMH, 44673: 5-10).

Outre la Saint-George’s Society of Montreal, trois autres organisations nationales loyales sont créées à Montréal en 1834-1835, soit la Saint-Andrew’s Society, la Saint-Patrick Society et la German Society. Selon Senior, celles-ci font partie intégrante de l’Association constitutionnelle de Montréal fondée le 23 janvier 1835 (SENIOR, 1997: 148; MUZZO: 79). Hugh Allan, sans prétendre que les sociétés nationales sont une constituante de l’Association constitutionnelle de Montréal, témoigne du fait que les organisations nationales ont été créées afin d’exploiter la fibre patriotique des sujets d’origine britanniques en faveur de la mobilisation loyale (ICMH, 53911: 3). Que les présidents de chacune de ces sociétés nationales se retrouvent à la direction de l’Association constitutionnelle, ajouté au fait que ces diverses sociétés paradent ensemble lors de leurs diverses fêtes nationales, illustrent bien les liens unissant ces diverses institutions loyales (SENIOR: 149). George Moffatt préside ainsi le comité exécutif de l’Association constitutionnelle de Montréal. Il y est accompagné par d’autres officiers de la Saint-George’s Society of Montreal tels John Molson Jr et Henry Griffin, vice-présidents de la société, Turton Penn, membre du Committee of Accounts, ainsi que James Holmes, un des organisateurs de la société (Montreal Gazette, 5 février 1835; 14 janvier 1836). La Saint-George’s Society of Montreal, à l’image des autres sociétés nationales loyales, est prête à entrer en conflit armé avec les rebelles Patriotes. Celle-ci, avait déjà commencé à mobiliser ses troupes lorsque que le gouverneur Gosford, le 16 novembre, autorise la formation de corps de volontaires. La Saint-George’s Society of Montreal, ainsi que les trois autres organisations nationales loyales, se sont, selon Senior, « amalgamées » dans les Ward Battalions. Ces « bataillons de quartiers » serviront par la suite de bassin à partir duquel se formeront les corps de volontaires montréalais (SENIOR:148).

Mathieu Roy

 

Recherche parmi 16 491 individus impliqués dans les rébellions de 1837-1838.

 



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